Mai 2014 – Juin 2024
Nous l’avions annoncé dans notre dernière newsletter, la Tribune de Genève s’en faisait l’écho en début de mois : après dix années d’existence, EPIC a décidé de cesser son activité à la fin de ce mois de juin 2024. Lancé en mai 2014, le magazine aura accompli de nombreux projets en faveur de la culture locale et émergente et accueilli plus de 50 contributeur·trice·s au sein de son équipe. Et quoi de mieux que de terminer cette aventure par le millième article de l’histoire du magazine ? L’occasion pour moi de revenir avec fierté sur quelques éléments clefs qui ont fait la réussite de l’association, depuis sa constitution en mai 2014 jusqu’à sa fête de clôture en mai dernier.
« Espace de Promotion pour l’Imagination et la Culture »
L’association « EPIC » a été fondée en mai 2014 par quatre étudiante·s : Julie Dubois, Eric Bustamante, Sylvain Froidevaux et Benjamin Terrier. Les quatre ami·e·s désiraient ouvrir un nouvel « Espace de Promotion pour l’Imagination et la Culture » en ligne et proposer des articles sur la culture locale et émergente, organiser des événements et mettre en ligne un agenda culturel. Après une demande de subvention fructueuse, un site internet fût mis sur pied et le premier article du magazine, un entretien vidéo du collectif « Constellation », paraissait le 5 septembre 2014.
Littérature, musique, art visuel, art vivant, cinéma : le webmagazine était désormais lancé. Dès ses premiers mois d’existence, de nouvelles personnes rejoignaient l’association, elles aussi convaincues que la culture locale genevoise méritait d’être mieux valorisée. L’association était alors basée au Grand-Lancy et l’équipe se retrouvait plusieurs fois par mois dans la petite grange attenante, qui servait également de local de répétition. C’est dans ce contexte que je rejoignais l’association en 2015 en tant que rédacteur, avant de prendre place dans son comité en 2016.
Liberté créative
Dès ses débuts et tout au long de ses dix années d’existence, la liberté créative a été le moteur de l’association. Chaque membre avait la possibilité d’écrire sur le sujet de son choix, tant que celui-ci respectait la ligne éditoriale du magazine, à savoir traiter d’artistes, de lieux ou de pratiques locales et/ou émergente. Chaque membre était en outre libre de proposer des formats novateurs, comme des podcasts, des vidéos ou des playlists musicales.
C’est grâce à cet esprit que de nombreux projets – en dehors de la rédaction d’articles – virent le jour au sein d’EPIC. Des projets portés uniquement par la volonté sans faille et l’engagement bénévole des membres. Impossible de tous les consigner dans le présent article, mais la cartographie interactive des lieux culturels genevois (2018-2019), les 20 podcasts littéraires EPIC OMOT (2019-2021) ou encore les playlists d’artistes locaux·ales (par ex. celle créée durant le confinement, en mars 2020) occupent une place particulière dans mon cœur.
Artistes émergent·e·s, équipe novice
Parmi les artistes émergents passé·e·s entre nos lignes, certain·e·s se sont révélé·e·s au grand jour après leur apparition dans le magazine – la chanteuse-compositrice NNAVY, la DJ La Penderie noire ou encore la chanteuse Vendredi sur mer pour ne citer qu’elles – tandis que d’autres n’ont pas poursuivi leur activité artistique plus que quelques mois. Mais l’essentiel n’était pas là, car l’équipe d’EPIC a toujours souhaité mettre en avant des artistes qui lui plaisaient, indépendamment de leur chances de succès futurs.
Au-delà des artistes émergent·e·s, l’association a également permis à 53 contributeur·rice·s, le plus souvent novices en matière d’écriture, de s’impliquer dans la vie culturelle locale. Pour beaucoup, EPIC fût une première expérience dans le domaine associatif, une occasion unique de se frotter à la vie associative et d’engranger de l’expérience pour le monde professionnel.
Remerciements
Je tiens à faire usage de ces dernières lignes afin de remercier toutes les personnes qui ont participé, valorisé ou œuvré au développement du magazine durant ces dix années. Tout d’abord, les quatre initiateur·trice·s du projet, Julie, Ben, Sylvain et Eric, ainsi que leur fidèle webmaster Raspoute, sans qui cette aventure n’aurait jamais eu lieu. Merci ensuite à toutes les personnes, internes ou externes au magazine, qui ont apporté leur pierre à l’édifice, que cela soit pour la rédaction d’article, la relecture, la communication ou l’organisation d’événements. Merci aux deux plus grandes contributrices du magazine, Julie et Meryl, qui ont rédigé respectivement 176 et 165 articles, soit plus du tiers des articles se trouvant sur ce site. Merci à toutes et tous les responsables et au personnel de salles de concert, de théâtres, de cinémas, de librairies, de festival et de lieux culturels de tout type qui œuvrent à la promotion de la culture locale et émergente. Et enfin merci à tous les artistes qui ont consacré de leur temps à travers des milliers d’heures d’entretiens pour nous parler de leurs pratiques, de leurs arts et de leurs passions.
Rétrospectivement, et en toute objectivité bien évidemment, je suis en mesure d’affirmer que la mission initiale d’EPIC a été remplie. Nous avons fièrement mis en avant la culture locale à Genève et dans ses environs. J’espère désormais que le flambeau sera repris, d’une manière ou d’une autre, par une nouvelle génération de jeunes avide et passionnée de culture locale et émergente et qui saura l’élever au niveau qu’elle mérite !