« ÊTRE OU PARAÎTRE », première comédie musicale de la Compagnie Nebula

La Compagnie Nebula en pleine représentation (© Nisreen Tarmoom)

Dès samedi et pour cinq soirées, la Compagnie Nebula présentera « ÊTRE OU PARAÎTRE », un spectacle sur les défis auxquels chaque jeune doit faire face à l’orée de sa vie d’adulte. Avec une troupe de 25 membres âgé·e·s de 17 à 65 ans, 40 personnes impliquées dans le spectacle et 300 heures de répétitions, la comédie musicale a de quoi faire saliver les amateur·trice·s du genre ! EPIC a pu discuter quelques jours avant la première avec Cynthia Chassagnot, membre fondatrice de la compagnie et co-auteure, ainsi que Victor Ronfaut Hazard, chef d’orchestre.

Les quatre membres fondateur·trice·s de la compagnie sont issu·e·s de l’association « Comédies Musicales UNIGE », comment vous êtes-vous rencontré·e·s ?

Cynthia : Nous nous sommes en effet rencontré·e·s les quatre – Gabriel, Noa, Apolline et moi-même – dans le cadre de cette association universitaire, que l’on surnomme « La CoMu ». Nous y avons passé plusieurs années ensemble lorsque nous étions en études à l’UNIGE. C’est là également qu’on a rencontré Victor, le chef d’orchestre avec qui nous collaborons pour ce spectacle « ÊTRE OU PARAÎTRE ».

Une fois nos études terminées, nous avons quitté la CoMu mais décidé de continuer la comédie musicale. En mai 2022, nous avons alors fondé la « Compagnie Nebula ».

Victor : Pour ma part, j’étais (et suis encore aujourd’hui) engagé dans la CoMu en qualité de Président. Je suis musicien de base, j’ai suivi une formation de clarinettiste en France, et j’ai toujours été intéressé par l’apport de la musique dans le domaine de la comédie musicale. Lorsque Cynthia et Apolline m’ont proposé de participer à leur projet de comédie musicale, j’ai tout de suite été partant.

Logo de la Compagnie Nebula

Quels sont vos profils du point de vue artistique ?

C : Cela fait depuis mes huit ans que je suis des cours de théâtre dans ma commune, à Meyrin et j’ai aussi donné des cours de théâtre à des enfants. Je n’ai pas suivi de formation préprofessionnelle telle que celle d’un Conservatoire. Pour les trois autres membres de Nebula, Apolline a fait de la musique, Gabriel de la danse et Noa du chant.

V : J’ai débuté le solfège à sept ans, puis la clarinette à huit ans. J’ai suivi des cours aux conservatoires de Reims et de Compiègne, en France. J’ai travaillé avec beaucoup d’orchestres et ensembles musicaux, où j’ai aussi pu me familiariser avec la direction d’orchestre.

Avez-vous souvent réfléchi à vous lancer uniquement dans vos disciplines artistiques et à essayer d’en vivre ?

V : Bien sûr que c’est souvent venu sur la table. Mais j’aime autant la musique que mon travail d’ingénieur informatique. Et mon travail actuel m’offre justement un confort de vie que je n’aurais pas avec la musique. Ce travail me permet d’avoir du temps pour mener plusieurs projets artistiques en parallèle.

C : Avec mes cours de théâtre, j’ai hésité à poursuivre des études pour devenir comédienne ou actrice mais j’aime trop mon métier d’enseignante. Au final, avoir cette passion à côté de mon travail, c’est la solution idéale pour moi.

Venons-en au cœur du sujet, de quoi parle votre première création avec Nebula « ÊTRE OU PARAÎTRE » ?

C : Cela parle d’un anniversaire surprise entre un groupe d’ami·e·s. Ces ami·e·s ont toutes et tous grandi·e·s ensemble, ils et elles arrivent au début de leur « vie d’adulte ». Mais la surprise ne se passe pas comme prévu… Les masques tombent, les problèmes de chacun·e apparaissent au grand jour. Le groupe va-t-il malgré tout tenir le choc ?

Le spectacle commence dans le « Paraître », et plus on avance, plus la situation se dégrade et on se retrouve dans l’« Être », dans le vrai et plus dans les apparences. Avec Gabriel, l’autre membre du Comité en charge de la rédaction du script, nous nous sommes inspirés de jeunes adultes de notre entourage ainsi que de nous-mêmes pour écrire le scénario de ce spectacle.

Crédits : Mélanie Rutsch (photographie) & Léa Lansiaux (design)

En quoi votre spectacle se différencie de ceux réalisés dans le cadre universitaire avec la CoMu ?

C : Tout d’abord, les profils au sein de la troupe sont différents, les chorégraphes étant professionnels et les chorégraphies exigeant plus de rigueur. Nous avons fait passer des auditions afin d’étudier leur niveau en danse, théâtre, etc. En outre, nous travaillons avec un scénographe, ce qui n’était pas le cas avec la CoMu. Enfin, nous avons rajouté là-dessus un orchestre live, ce qui rajoute une difficulté pour synchroniser musiques et mouvements. D’autant plus qu’ici l’orchestre sera sur scène, dans sa profondeur, et non dans la fosse comme c’est habituellement le cas !

V : Disons qu’à l’uni, c’est plutôt une introduction à la comédie musicale et tout le monde est le bienvenu, ce qui est génial car cela permet à chacun et chacune de venir s’essayer à cette forme d’art et à pousser à fond en cas d’intérêt.

Vous avez donc effectué des auditions pour recruter des membres, vous voici avec 25 personnes dans votre troupe, dont 14 comédien·ne·s et 11 musicien·ne·s. Comment vous organisez-vous pour les répétitions ?

C : Un de nos critères lors de nos auditions à la fin de l’été dernier était de pouvoir être libre les mardis (pour les musicien·ne·s) ou les mercredis et vendredis (pour les danseur·euse·s et comédien·ne·s). On s’est organisé pour faire des répétitions séparées entre musique, danse et théâtre, avec en plus quelques dimanches pour effectuer la mise en commun entre les trois.

V : Pour les répétitions de l’orchestre, les musicien·ne·s qui ont suivi une formation classique sont habitués à bloquer une date hebdomadaire pour les répétitions, donc c’était plutôt facile d’avoir les 10 personnes pour répéter.

C : Rétrospectivement, nous avons calculé que depuis notre première répétition en septembre 2023, nous avons cumulé plus de 300 heures de répétitions !

Vous affirmez que « le public francophone est moins initié à l’art de la comédie musicale », qu’est-ce qui vous fait dire ça ?

C : Tu regardes Londres ou Broadway, les comédies musicales courent les rues, tout le monde est déjà allé en voir une ! C’est souvent la sortie de la semaine pour les familles ! En France, il y a eu deux trois choses autours des années 2000 comme Notre-Dame de Paris ou le Roi Soleil, mais l’engouement est retombé assez vite. En Suisse, il n’existe pas grand-chose en dehors de l’excellente programmation du Théâtre Barnabé à Servion. Le public francophone ne connaît pas beaucoup ce domaine, principalement car on n’a pas la possibilité de se dire « venez ce soir on sort pour voir une comédie musicale ».

V : Dans les pays francophones, on ne va pas tomber par hasard sur une comédie musicale. Il y a une comédie musicale par année qui a du succès, sinon c’est le calme. Là ça revient un petit peu avec la production de films sur des comédies musicales telles que Mean Girls ou Wicked, même si ce sont des productions anglophones.

La troupe jouant “ÊTRE OU PARAÎTRE” (© Nisreen Tarmoom)

Vous avez cinq représentations d’« ÊTRE OU PARAÎTRE » prévues entre le 13 et le 21 avril, vous allez faire une pause après ou directement embrayer sur une nouvelle création ?

C : Pour la suite, on va faire une pause oui. Mais avec Nebula, on a déjà un futur projet qui est en finalisation d’écriture. Nous sommes prêt·e·s à faire des auditions cet été et à débuter les répétions en septembre ou octobre. On souhaite éviter de laisser retomber l’élan initial en faisant une trop longue pause estivale.

Mais avant cela, on va se poser en équipe pour étudier dans quelle mesure ce deuxième projet est réalisable, notamment sur la manière d’organiser les répétitions et de planifier leur intensité. On souhaiterait idéalement monter un projet chaque année ou année et demie.

Les cinq représentations de la première production de la Compagnie Nebula, « ÊTRE OU PARAÎTRE » auront lieu le samedi 13, le dimanche 14, le vendredi 19, le samedi 20 et le dimanche 21 avril 2024 au Casino Théâtre de Genève.

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