BIG Biennale: insul-ART-ité

© Neige Sanchez

Depuis le 23 juin, la Perle du Lac abrite structures flottantes, installations terrestres, performances et concerts. La BIG y a pris ses quartiers pour une quinzaine de jours. Une programmation riche et visant à la réflexion autour de l’art, de la durabilité mais aussi de l’espace occupé à travers plus de cent évènements organisés par quatre-vingt-six collectifs. Présentation et sélection.

Biennale Insulaire des espaces d’art de Genève

Tout d’abord Biennale des espaces d’art indépendants de Genève, simplement, puis Biennale Interstellaire avant de devenir Biennale Innanulable dans une édition perturbée par le COVID, la BIG s’est cette fois-ci réinventée en Biennale Insulaire. Installée dans un continuum terre et eau dans l’écrin de la Perle du Lac, la BIG poursuit son objectif premier, celui de mettre en avant le foisonnement artistique genevois. Pour cela, l’équipe de coordination a pu compter sur la motivation et la créativité des collectifs locaux qui ont pu librement s’inspirer des thématiques principales de cette édition, l’eau et l’insularité, pour proposer expositions, installations, constructions, spectacles, projections, ateliers, conférences ou encore concerts. Pas de sélection pour les collectifs, l’idée étant de sortir de la logique compétitrice qui peut sévir dans le milieu culturel pour mettre en avant toutes les pratiques.

© Neige Sanchez

Accessible aux artistes donc, mais aussi au public, puisque les évènements sont gratuits et que la BIG a été pensée comme un espace où les visiteur∙euse∙x∙s peuvent venir à leur gré, visiter les installations, se baigner, ou encore participer à des ateliers. Par son aspect très ludique, mais aussi très paisible, la BIG est destinée au plus grand nombre, amateur∙rice∙x∙s d’art ou novices en la matière. Des équipes de médiation sont d’ailleurs présentes sur place pour expliciter les îlots artistiques disséminés dans le parc. Des îlots artistiques qui, mis ensemble, forment un archipel appelant au rassemblement des espaces d’art et collectifs locaux.

© Neige Sanchez

Au cœur des thématiques abordées par cette cinquième édition, l’on retrouve donc l’élément aquatique et l’insularité mais aussi le territoire occupé puisque ce chevauchement entre terre et eau questionne l’accès à l’espace et sa préservation. Installations pensées pour ne pas laisser de traces, mise en avant des concepts de récupération et recyclage, la BIG sonne comme un rappel de l’importance de l’art lorsqu’il s’agit d’évoquer de grands enjeux sociétaux.

La sélection d’EPIC

Avec plus de cent projets répartis sur une quinzaine de jours, il n’est pas forcément facile de s’y retrouver dans le très dense programme de la BIG. EPIC a préparé une sélection des évènements à ne pas manquer et des installations à découvrir.

Côté musique la BIG a frappé fort en misant sur les collaborations. Dès ce soir, la Perle du Lac accueillera la troisième édition de VOILA ENFIN, le festival de Bongo Joe. Insulaire par essence, puisqu’il se déroule généralement Place de l’Ile, le festival enverra Forest Law, Noï Noï, Melissa Kassab – Ustad Noor Bakhsh, L’Osmose sur les scènes lacustre et terrestre ce jeudi 29 juin tandis que Sono’rythme, Yalla Miku, Blanco Teta, Chupame El Dedo et Bound By Endogamy prendront possession des lieux le vendredi 30 juin. Autre semaine, autre collaboration, c’est Spielact qui proposera Organ Punishment le 6 juillet. La moitié de Scorpion Violente conduira une messe noire électronique dès 20h45 contrebalançant avec la douceur du live précédent, également made in Spielact, de Kou – Pic Pic.

© Neige Sanchez

Entre les concerts, il est toujours possible d’aller explorer les installations proposées par les quatre-vingt-six collectifs impliqués dans cette édition. La BIG invite à l’immersion aquatique en proposant des œuvres à découvrir à même le lac. « La Perle » notamment, reproduction d’une huître géante invite les nageur∙euse∙x∙s à venir s’y reposer. Au-delà de la parfaite intégration d’une œuvre d’art à un environnement naturel, « La Perle », proposé par le collectif After et Wendy Gaze, est également porteur d’un message écologique puisqu’elle a été entièrement réalisée en béton d’huître alternative environnementalement bien plus viable que le béton classique. Côté terre ferme là encore les propositions des collectifs invitent à la réflexion sur la durabilité et le recyclage avec, notamment, « La Cabane », d’Ultra Recup projet nomade de 70m2 réalisé en matériaux de récupération et accueillant durant toute la durée de l’évènement ateliers, performances et exposition mais permettant aussi de loger des participant∙e∙x∙s.

© Lorie Bettiol

En ce qui concerne les expositions, Body and Soul propose de plonger dans les abysses lacustres pour découvrir une peinture immergée réalisée par une dizaine d’artistes, invitant à la réflexion sur la manière de réellement s’investir dans la consommation d’œuvres d’art. Tranquility Base accompagne les explorations sous-marines avec l’OFNI, sound system aquatique.

Si la BIG propose beaucoup d’œuvres et installations à admirer, ainsi que des espaces de détente, la biennale est également l’occasion de s’essayer à différentes pratiques à travers des ateliers (sur inscription) : réalisation de fanzines, atelier roman-photo, céramique… Enfin, conférences et performances sont aussi au programme. A noter, la table ronde et l’action (2 juillet) coorganisées par bureau de crise et Urbaniarchy autour de la problématique de la privatisation des rives du lac et la réappropriation des espaces communs.  

Le programme complet est à retrouver sur le site de la BIG.

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