C’est l’été ! Le Pollen festival reprend ses marques en vielle ville de Sion ! Toujours axé autour de trois disciplines artistiques, le festival proposera une programmation locale et émergente durant deux week-ends entre la toute fin juin et début juillet. Impossible donc pour EPIC de passer à côté de cet événement ! Entretien avec Lionel Darbellay, directeur du festival.
Quel est l’idée derrière le festival ?
L’histoire a commencé il y a environ trois ans, peu avant le Covid. Nous nous sommes retrouvés entre acteur·trice·s du domaine de la culture, notre équipe était composée de comédien·ne·s, musicien·ne·s, ingénieur·e·s du son ou encore graphistes. Nous avions pour ambition de proposer une nouvelle animation culturelle multidisciplinaire en Ville de Sion durant l’été.
Lorsque nous avons déposé notre projet et demande de fonds aux autorités municipales, nous avons appris que le service culturel souhaitait justement dynamiser l’offre culturelle estivale. Nous avons eu de la chance de tomber aussi bien ! La ville nous a fait confiance et a accepté notre projet. En revanche, là où nous n’avons pas eu de chance, c’est que notre édition était prévue pour le mois de juillet 2020, un moment où les restrictions sanitaires étaient encore importantes. Cela nous a forcé à reporter notre première édition, qui s’est finalement déroulée en juillet 2021.
Pourquoi avoir dès le début voulu axer sur la multidisciplinarité avec les trois pôles artistiques que sont la musique, les arts visuels et les arts graphiques ?
Les raisons étaient multiples. D’une part, notre équipe est composées d’artistes et métiers venant de divers horizons culturels, donc on s’est naturellement tourné vers la multidisciplinarité. D’autre part car celle-ci permet de mélanger les publics : notre but est d’amener un public qui apprécie la musique vers une pièce de théâtre, ou que le public qui vient voir une exposition reste pour assister à un concert.
Le Pollen Festival est gratuit, comment assurer cette gratuité dans les temps qui courent où les budgets dévolus à la culture sont de plus en plus réduits ?
La gratuité était un élément central dès nos premières discussions avec la ville. Pour obtenir les budgets et le soutien des sponsors, cela n’a pas été de tout repos. D’autant que nous souhaitons rémunérer les artistes avec des cachets corrects. Il faut faire attention à chaque dépense, et cela nécessite de notre côté des centaines d’heures de bénévolat. Mais au final, on y est arrivé !
Votre programmation est quasiment exclusivement locale, pourquoi ce choix ?
L’accent local n’était pas forcément une de nos lignes directrices lors de la conception du festival. Cependant, avec le Covid, on ne voulait pas prendre le risque d’avoir des artistes internationaux, donc on s’est concentré sur le local. On essaie notamment de nous tourner vers le Haut-Valais, histoire de casser la barrière de röstis qui est très grande ici. On souhaite également s’ouvrir au-delà de nos frontières cantonales, en direction des Cantons de Vaud et Berne par exemple. L’idée est de mettre l’accent sur du local au sens élargit.
Justement, comment jugez-vous l’offre culturelle en Valais ?
C’est clair que si on compare notre offre culturelle avec celle de villes telles que Zurich ou Lausanne, on peut penser qu’elle n’est pas très développée. Mais si on analyse cette offre en fonction du nombre d’habitant·e·s en Valais, on s’aperçoit qu’on possède tout de même une bonne dynamique ! On a des festivals comme Sion sous les étoiles ou le PALP festival, on a pas mal de théâtres aussi, des clubs comme le Port Franc. Malgré des moyens modestes, je trouve l’offre culturelle très bonne.
Par rapport aux deux éditions précédentes, quelles adaptations avez-vous apporté au festival ?
Au niveau du contenu, nous avons toujours nos trois pôles artistiques, mais nous développons à chaque édition un nouveau concept en lien avec un ou plusieurs de ces pôles artistiques. En 2021, des illustrateur·trice·s avaient « habillé » les vitrines des commerces en centre-ville, en 2022, des graphistes avaient réalisés des drapeaux originaux. Pour 2023, une exposition participative sera créée tout au long du festival. Les festivalier·ère·s pourront à cette occasion aller à la rencontre des artistes.
Au niveau de la forme, nous avons pour 2023 deux scènes fixes, ce qui n’était pas le cas auparavant. Cependant, notre but n’est pas de nous élargir et de devenir trop grand. Nous voulons conserver cet îlot protégé en vieille ville de Sion, cet endroit un peu hors du temps qui fait le charme du festival.
Pour terminer, d’où vient le nom de votre festival ?
À l’image du pollen qui se dissémine au gré des vents, nous souhaitons que notre festival diffuse des graines de culture dans la ville et fasse émerger de nouvelles choses auprès du public.
Le Pollen Festival aura lieu en vieille ville de Sion durant deux week-ends :
du 30 juin au 2 juillet & du 6 au 9 juillet 2023