Marius Micol, la chanson française au goût du jour

Epic a rencontré Marius Micol, chanteur et compositeur, qui vient de sortir son deuxième EP.  L’an demain regroupe des textes intimes, habillés d’une instru complètes, aux inspirations diverses, entre chanson française, pop et rap.

Pourrais-tu nous parler de ton parcours artistique ?

J’ai découvert la scène petit, à l’école, et à dix ans, j’ai déménagé à Genève et commencé le cirque, jonglerie, le clown… Vers 16, 17 ans, un ami m’a initié à l’impro et j’ai adoré ça. Ça m’a fait découvrir le théâtre et j’ai été dans la compagnie Spirale pendant un an. 

Ensuite, j’ai commencé des études universitaires en sciences de l’éducation, mais après six mois je me suis rendu compte que je voulais vraiment faire du théâtre. J’ai été pris au Cours Florent, à Paris, et j’y ai passé trois ans. 

Depuis deux ans, je travaille essentiellement dans la musique et le clown, je ne fais plus beaucoup de théâtre, même si j’aimerais bien aussi! 

Est-ce que tu vois une complémentarité entre ces différentes pratiques ?

Je pense que le théâtre est très important pour l’interprétation de mes chansons. Ça me permet de m’autoriser à aller plus loin dans les émotions, incarner des personnages et être présent sur scène. Je suis très à l’aise avec le live, j’aime improviser des chansons et jouer avec le public, c’est une des choses de je préfère. 

Qu’est-ce qui t’as donné envie de te lancer dans la musique ?

La musique me touche vraiment, ça m’inspire depuis tout petit. Mes parents écoutaient beaucoup de chanson française, Brassens, Brel, Anne Sylvestre… Plus tard mon frère m’a fait découvrir le rap, avec Tragédie à l’époque, puis Orelsan. Pop rap, j’aimais ça et je m’identifiais pas mal à cette musique. C’est facile de s’identifier, il y a quelque chose de très universel dans la musique, c’est ce que j’aime. Ce n’est pas forcément trop intellectuel, c’est facile à comprendre ou, même si on ne comprend pas, dans une autre langue par exemple, on peut être touché·x·es. Oui, c’est vraiment ce truc universel que j’adore. 

Entre ton premier EP en 2022, “Comme avant“, et celui-ci, “L’an demain“, ton univers a changé, comment est-ce que tu as appréhendé ça ?

Le premier était essentiellement en guitare voix. C’était les toutes premières compo que j’avais écrites quand j’avais 18 ans. Ça faisait donc déjà sept ans, mais j’avais vraiment envie de les partager telles quelles, comme elles avaient été écrites en guitare voix à l’époque. 

Là, je voulais composer un EP beaucoup plus pop et plus actuel. C’est aussi ce que j’écoute, du rap et de la chanson française sur lesquelles il y a des instru. Je trouve ça intéressant d’avoir une musique plus complète pour soutenir le texte, comme par exemple avec le titre Dépasse pas. Mais je pars vraiment du texte quand j’écris une chanson et j’ajoute la musique ensuite. J’avais un groupe il y a quelques années et je trouvais qu’avoir un ensemble habillait vraiment le texte, ça le sublime et c’était donc l’idée. 

Tu as travaillé seul de A à Z dans la production de cet EP ?

J’ai écrit et composé la musique seul, et ensuite un ami m’a aidé sur la prod. J’ai lancé un crowdfunding parce que ça me tient à cœur  de pouvoir rémunérer les personnes avec qui je travaille. J’ai eu la chance de rassembler suffisamment de fonds pour financer l’EP, un clip, un peu de promo et donc cet ami.  

Quelles sont tes influences musicales, en plus de celles déjà citées ?

En plus d’Orelsan et des anciens, Brassens, Anne Sylvestre, il y a MPL, un groupe plus récent, Ben Mazué, Grand Corps Malade, Gaël Faye. Ce sont des artistes qui m’inspirent par les textes simples et humains qu’ils transmettent. Après il y en a d’autre encore. Si je devais en citer trois ce serait sûrement Orelsan, Ben Mazué et Raphaël. J’aime aussi beaucoup Odezenne qui m’a inspiré pour les petits pas. Et on me dit souvent que fin d’un monde a des sonorités qui rappellent Fauve. 

Est-ce que tu peux nous parler un peu plus de ton processus créatif ?

Je commence par le texte. En général l’inspiration me vient le soir, juste avant de m’endormir. Je trouve ce moment entre fatigue et endormissement intéressant, ça me met dans un état où le texte me vient beaucoup plus facilement. J’écris sur mon téléphone, je reprends ça le lendemain et soit c’est bien, soit c’est naze et je l’efface. Le mélodie arrive souvent en même temps et je la siffle discrètement dans mon dictaphone. Et pareil, le lendemain je réécoute. Ensuite j’essaie d’arranger tout ça. En général, je commence par écrire le refrain, ça vient avec la mélodie. Et je creuse pour les couplets après. 

Ce deuxième EP a quelque chose de plus intime que le premier, est-ce que tu peux en parler ?

Oui, carrément. J’avais envie d’être vraiment sincère. Il y a un titre qui s’appelle J’vais pas t’mentir, il résume un peut l’EP en entier. Ce qui me touche en général et que je trouve hyper intéressant, c’est quand l’intime rejoint justement l’universel. Par exemple, le titre Jour meilleur d’Orelsan qui parle de dépression et de comment c’est quand ça ne vas pas, je ne connais pas son histoire personnelle, mais ça reste un sujet très intime et moi ça me touche, ça sonne juste. J’ai l’impression que quand on est vrai·x·es, quand on est sincère·x·s, ça a plus de chances de toucher les autres que quand ça reste à la surface, un peu pré fabriqué. 

Après cette sortie le 12 janvier, tu en es où ?

Je suis encore en indé donc en ce moment je suis à fond dans le démarchage de salles et de festivals. Je joue un peu moins, c’est volontaire pour préparer la suite, la diffusion. Je suis aussi en création pour un nouveau spectacle autour de cet EP. Jusque là j’ai proposé des spectacles solo en guitare voix, mais vu que j’ai ajouté des instrus, j’aimerais vraiment proposer quelque chose d’autre. J’ai donc besoin d’un peu de temps pour le créer, puis trouver des dates. 

Un mot de la fin ?

Je pense que dans notre génération, ou plutôt dans notre époque, on se pose plein de questions. À mon avis, ces moments de doutes sont une super opportunité pour tous·x·tes les créatif·x·ves de créer et transmettre qu’on n’est pas seul·x·es à douter et vouloir se rassembler dans nos questionnements. C’est une bonne période pour que l’humanité se réinvente!

Nous pourrons découvrir Marius sur scène le 10 février à Yverdon en première partie d’Alex Carmin et le 24 mai à Genève à Floky la loutre !

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