Des femmes qui dansent, des corps illustrés fièrement, des sorcières magnifiées. L’univers de Kokito appelle à l’amour de soi et à la sororité. Entretien.
« C’est à force de rencontrer des artistes super inspirant·e·s que j’ai finalement franchi le pas. » Carla, 26 ans, a été à la tête du média Pop Up Mag pendant trois ans et demi. Un média qui souhaitait mettre en avant, à travers des articles ou des vidéos, des artistes locaux. À force de discuter avec des talents venus des quatre coins de la Suisse romande, la Lausannoise se lance dans le projet Kokito. « Ça m’a redonné confiance en ma pratique et en mon art. Le dessin a quelque chose d’assez magique, qui me permet de créer mon propre espace et de me raconter des histoires », précise la jeune femme.
Carla a toujours eu un attrait pour l’illustration, le dessin et le monde de la création. Elle crayonne depuis enfant sur des petits carnets. Elle se rêve même à monter des pièces de théâtre. C’est finalement vers la confection de bougies ou la risographie qu’elle se dirige ; cette technique d’impression demande un temps long, mais permet à l’artiste d’explorer des couleurs vibrantes. À force de pratiques et d’essais, elle décide de multiplier les supports, en particulier le papier et les assiettes : « Ça a un côté un peu kitsch qui me rappelle l’assiette de grand-maman au mur. J’aime revisiter ça en y apportant ma petite touche. » Sa prochaine collection d’assiettes devrait sortir à la fin du mois de juillet.
Créer de l’harmonie
Le projet Kokito a vu le jour il y a plus d’un an et demi. Elle propose sur son compte Instagram et son site des illustrations, essentiellement de femmes. « J’ai grandi entourée de ma mère et de ma grand-mère. Ça m’a forgée et ça m’a vraiment poussée vers le haut », précise l’illustratrice. Inspirée par ses figures féminines familiales, Carla propose donc des femmes fortes, fières, comme des icônes. Elle souhaite aussi dessiner des corps pluriels, des visages variés pour être le plus inclusif possible. Une série d’illustrations sur le corps sera d’ailleurs prochainement publiée. Carla est aussi très inspirée par la figure de la sorcière. Elle avait d’ailleurs écrit pour Pop Up Mag une série d’articles sur le sujet.
Avant tout, son travail reflète un sentiment de douceur et d’harmonie. « J’essaie d’instaurer de la sororité dans mes personnages, c’est peut-être pour ça que s’y dégage de la douceur. »
Un talisman au bout des doigts
Dernièrement, Kokito a sorti un pendentif self love en collaboration avec la créatrice de bijoux – et accessoirement petite-cousine- Coralie Pittet aka Cozkoco. « On aimait cette idée d’un bijou que l’on porte proche de sa peau et qui nous procure de l’indulgence, comme un talisman. Nous voulons que les personnes qui le portent se sentent fières confiantes, libres et portent un regard plus doux sur leur corps » Après huit mois de recherche et de conception, la collab’ est sortie mi-juin : « On souhaite d’adresser à toutes et tous avec ce collier, ce n’est pas uniquement destiné à des femmes. L’idée est aussi de se réapproprier son corps. » Tous les colliers ont été vendus en une semaine. Elles travaillent actuellement pour en rééditer.
Le travail de Kokito est à découvrir dans trois boutiques : au JSBG Store à Lausanne, au CEARC à Monthey et à la Boutique Freak à Yverdon. Tout son travail est aussi à voir sur Instagram ou sur son site Internet.