PaoPao, la marque qui relie fashion et culture

PaoPao est une marque de vêtements genevoise qui s’emploie tant à créer ses propres pièces qu’à upcycler et customiser des habits de seconde main. EPIC est parti à la rencontre du binôme qui porte ce projet : se connaissant depuis plus de sept ans, Louise et Paolo souhaitent, à travers PaoPao, promouvoir une mode éco-responsable et inscrite dans la culture locale.

Pourriez-vous vous présenter brièvement ? Quel a été votre parcours personnel au-delà de PaoPao ?

Louise : J’ai 24 ans et je suis actuellement en derrière année à l’École Hôtelière de Lausanne. J’ai pas mal de passions dans la vie, telles que le sport ou la cuisine, mais j’ai surtout développé un intérêt pour l’art de manière générale. J’ai toujours beaucoup dessiné, que ce soit au crayon ou à l’aquarelle. J’ai aussi fait pas mal de photographie, notamment lors de mes nombreux voyages à sac à dos, une passion qui m’a été transmise par ma mère. Finalement, je suis très sensible à la musique ; lorsque j’aime un artiste, je tiens à lui apporter de la reconnaissance, surtout s’il est peu connu.

Paolo : J’ai 28 ans et j’ai étudié aux arts appliqués pour faire un CFC de design industriel. J’ai travaillé dans plein de domaines différents jusqu’à maintenant pour partir voyager, en Asie, aux États-Unis et en Amérique latine notamment. Ces voyages ont été un vrai apprentissage de la vie qui m’a permis de m’imprégner de différentes cultures et de m’ouvrir l’esprit. Cela m’a également beaucoup inspiré pour ce que je fais maintenant.

PaoPao a récemment signé une collaboration avec le Servette FC.

Comment est née la marque PaoPao ?

Louise : En 2017, nous avons fait avec Paolo un voyage de cinq mois en Asie du Sud-Est, lors duquel nous avons pris beaucoup de photos. Nous les avons exposées à notre retour. On peut dire que cela a été les premiers pas de PaoPao, puisque nous avons en effet mené un projet ensemble dans l’art pour la toute première fois. Nous avons vu que cela a marché, ce qui nous a donné l’impulsion pour continuer par la suite.

Paolo : C’est durant la première vague du Covid que nous avons franchi le pas et avons réellement lancé la marque PaoPao à proprement parler. Sur l’initiative de Louise, nous avons profité de l’occasion permise par le confinement pour rassembler nos pensées et réunir les différentes skills que nous avons pu développer durant nos études ou notre temps libre. Nous avons réalisé une sorte de mind map qui synthétisait notre réflexion, dont est ressorti le projet PaoPao.

Quel est votre processus de création ?

Paolo : La plupart des collections que l’on sort est reliée à un événement ou à une cause particulière. Cela peut être par exemple l’album d’un·e·x artiste ou une journée internationale mettant à l’honneur une thématique qui nous touche. Pour ces dernières, nous les sélectionnons par intérêt personnel, quand l’enjeu nous tient à cœur, mais aussi quand notre disponibilité nous le permet.

Louise : Nos collections ont toutes un message particulier, qui nous parle et dont on essaye qu’il parle également aux autres. Par exemple, nous avons fait une collection pour la Journée de la femme 2021, dont les 23 pièces qui en étaient issues représentaient à chaque fois une femme différente qui nous avait inspirée par ses projets ou par ce qu’elle dégage. La collection était constituée de pulls de seconde mains customisés par nos soins, et sur lesquels était peint un message s’inspirant de la personnalité de la femme mise en avant et du combat pour l’égalité des genres. À chaque fois que l’on sortait un pull en ligne, on publiait également une brève interview de la femme mise à l’honneur pour l’occasion. J’ai personnellement adoré cette collection, pour laquelle nous avons reçu beaucoup de retours positifs.

Paolo porte le projet PaoPao aux côtés de sa compère Louise.

Vous avez sorti votre première collection de basics le 24 août dernier. Quelle est l’idée derrière cela ?

Louise : Il faut savoir qu’il s’agit de la première fois que nous ne sortons pas des pièces uniques : en effet, les gens peuvent commander plusieurs fois les habits qu’ils veulent, dans la limite des stocks disponibles. Ce store va rester, et nous souhaitons le développer encore davantage à l’avenir, car il semble plaire. Si cet aspect constitue le premier axe de développement de PaoPao, un second axe se base sur les éditions limitées, c’est-à-dire des drops de cinq ou dix pièces customisées et inspirées, comme expliqué avant, d’un·e·x artiste ou d’un événement spécifique. J’aime bien la complémentarité entre ces deux aspects, entre des pièces uniques très colorées accompagnées de pièces plus simples pouvant se porter dans la vie quotidienne.

Comment faire ressortir la touche PaoPao lorsque l’on travaille à la fois sur des vêtements neufs, imaginés de A à Z par vous, et des pièces de seconde main ?

Paolo : Je dirais que l’identité et la touche PaoPao se retrouvent dans les dégradés de couleurs, si j’observe ce que l’on a fait jusqu’à maintenant. Personnellement, cela m’inspire trop : les sunsets et les sunshines m’attirent beaucoup, j’aime reproduire cela sur du textile. La technique pour dégrader les couleurs est à la fois contrôlable et incontrôlable, car tu ne sais jamais d’avance quel en sera le résultat final. C’est aussi pendant le processus que tu découvres comment le textile a été conçu, quelles couleurs ont été utilisées pour le réaliser à l’origine. Dans ce type de travail, il y a un mélange d’effet de surprise et d’effet de « on ne va jamais réussir à réaliser exactement ce que l’on désirait faire à la base » : se lancer dans des dégradés est donc toujours un défi !

Pour continuer à parler de votre identité, quelles valeurs souhaitez-vous promouvoir à travers PaoPao ?

Louise : L’éco-responsabilité est très importante pour nous. Si cela peut être compliqué de s’y tenir vu que cela implique d’investir de gros moyens, ce ne devrait pas être une excuse selon moi. Il faudrait être toujours plus innovants dans les solutions apportées pour respecter cet engagement. Pour l’instant, cela passe beaucoup chez nous par l’utilisation intensive de vêtements de seconde main et par l’établissement de petits stocks pour nos collections, de sorte à éviter la surconsommation.

Paolo : On souhaite également participer à la culture locale genevoise. On essaye constamment de promouvoir par nos pièces des lieux, des artistes, des messages ou des causes qui nous tiennent à cœur. On veut que nos habits aient un impact concret.

Les collections de PaoPao sont souvent marquées par des dégradés de couleurs.

Comment se passe votre collaboration ? Qui s’occupe de quelle tâche pour la marque ?

Louise : Je m’occupe de tout ce qui est photos, mais aussi de l’inventaire, de la logistique, de la mise en vente et de la comptabilité. Nous nous partageons la communication sur les réseaux sociaux avec Paolo.

Paolo : Pour ma part, je suis plus dans la partie création et customisation. Je m’occupe également des envois et des emballages, tout comme de la recherche des vêtements de seconde main. Avec Louise, on peut dire que l’on est particulièrement complémentaires.

Pouvez-vous nous parler de PaoPao Culture ? Quel est le projet derrière cette autre page Instagram ?

Louise : Nous avons régulièrement des mandats de graphisme pour des particuliers. Nous avons par exemple travaillé pour Kevin Mbabu, joueur de l’équipe suisse de football, de même que je suis en cours de collaboration avec l’artiste Geule Blansh. Nous passons donc pas mal de temps à nous consacrer à ces projets artistiques, et le but de PaoPao Culture est justement de montrer que l’on réalise d’autres choses que de la sape. Nous voulons révéler via cette page un peu toutes nos facettes, et présenter nos projets dans la photographie, l’illustration ou l’animation. Cet Instagram constitue un peu notre vitrine créative.

Quel regard portez-vous sur ce que vous avez créé jusqu’à maintenant ?

Louise : Notre site contient une section Portfolio, et je trouve cela trop cool de regarder tout ce l’on a fait depuis nos débuts, car en général je ne me rends pas bien compte de ce qui a été réalisé. Il nous reste bien sûr toujours une grande marge de progression, car il est possible de s’améliorer partout. Malgré tout, je pense qu’il faut savoir mettre des priorités et se focaliser sur certains projets.

Paolo : Je suis d’accord. Je nous vois peut-être sortir moins de pièces à l’avenir, mais travailler de sorte que leur qualité soit encore plus poussée et que nos techniques de travail soient plus sophistiquées.

Louise est l’instigatrice du projet PaoPao aux côtés de Paolo.

Quels sont vos projets actuels et à plus long terme ?

Louise : Ma sœur s’est mise à coudre, et elle s’attèle actuellement à un projet avec une danseuse genevoise, avec qui l’on collabore dans le but de créer des outfits réalisés de A à Z par PaoPao. C’est un travail complet de designer et styliste qui sera rattaché à notre marque.

Paolo : En parallèle, on travaille actuellement sur un événement avec une galerie genevoise. On y prépare un pop-up store et la potentielle venue d’artistes pour l’occasion. De plus, on a aussi une collaboration en cours avec des DJs de la ville, mais cela reste au stade de projet. Nos mandats dans le graphisme nous prennent également beaucoup de temps.

Finalement, qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour la suite ?

Les deux : Être en bonne santé, bien entouré·e·s, et surtout ne pas oublier de vivre. Et d’aimer ce que l’on fait, ce qui est le plus important !

Retrouve PaoPao sur l’Instagram de la marque et l’Instagram du projet artistique global de Louise et Paolo. La collection de basics de la marque est à retrouver sur son site Internet.

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