À 27 ans, le jeune peintre signe une très belle exposition. Constituant un ensemble autonome et cohérent, la quinzaine d’œuvres créées pour l’occasion est à retrouver à la Salle Crosnier du Palais de l’Athénée jusqu’au samedi 18 février.
Diplômé d’un Bachelor et d’un Master en Arts Visuels de la HEAD, Arnaud s’inscrit dans la lignée de l’abstraction géométrique, ce courant se caractérisant par l’usage d’aplats de couleur, de formes géométriques ou encore par le recours au monochrome. Cette pratique a joué un rôle unique dans l’histoire de l’art suisse. En guise de référence, une des grandes figures de l’abstraction géométrique en Suisse est Olivier Mosset. Shaped Canevas, jeux typographiques, monochromes, minimalisme chromatique, voici les moyens qu’Arnaud Sancosme emploie pour peindre.
Une rencontre
En 2020, Arnaud présentait « Chagrin », une série de neuf toiles de 180 x 127 cm sur lesquelles il avait reproduit la forme de cibles de géomètres glanées de-ci de-là. En 2021, ce sont les schémas des modes d’emploi des rustines de vélo qu’il reprend. À la Jungkunst de Winterthur, il présentait alors une dizaine de toiles sur lesquelles il jouait avec cette forme singulière. Cette fois-ci, c’est le flyer d’un événement artistique à Bâle qui lui a servi de point de départ. Les mots « MODERNE » et « GEFÜHLE » occupent chacun deux lignes, en haut et en bas, dans une typographie numérique évoquant la musique de Kraftwerk. Au centre de la toile demeure un espace vierge et monochrome.
Monochromes scotchés
Autre motif, autre jeu, Arnaud présente aussi des « monochromes scotchés ». De grands aplats de couleurs aux bords accidentés simulent une affiche silencieuse. Aucun texte, ni aucune forme figurative n’y sont présents. Ce morceau de couleur est comme scotché sur la toile blanche, des morceaux de scotch – peints eux aussi – jouent le jeu de l’affichage. Pour l’artiste, il s’agit-là d’expérimenter la virtuosité de la technique en s’adonnant à l’exercice millénaire du trompe l’œil. Un motif qu’il exploite pour sa plus grande toile, présentée dans la petite salle en fin de parcours.
Une réussite
Définitivement, cette exposition est une réussite. Les œuvres proposées par Arnaud Sancosme forment un ensemble intéressant qui souligne l’intelligence et la maîtrise technique du jeune artiste. Avec « Plus que ça », on retrouve un petit livret carré d’une quinzaine de page – objet systématiquement présent pour les expositions de la Salle Crosnier. C’est à Cassiane Pfund qu’Arnaud a laissé le soin de réaliser cet objet. Pour l’occasion, elle a créé un jeu poétique et éthéré avec une série de pions à construire soi-même. Sans alourdir l’exposition, on appréciera la façon dont il la complète, voir même la continue.