Un nouvel espace culturel à Annemasse

Mars 2022, la mairie d’Annemasse dépose un appel à projets pour convertir la Villa Tiberghien, située dans le Parc Olympe de Gouges, en un tiers-lieu citoyen, culturel et ouvert. Alice, Cyril, Karine, Laurent, Matthieu, Raphaël et Yves nous présentent le projet du collectif La Toupie.

Depuis sa première rencontre en mai 2022, le collectif compte aujourd’hui plus d’une vingtaine de membres. « Si une bonne moitié a entre 25 et 35 ans, nous restons un groupe assez intergénérationnel, et très mixte », explique Raphaël. On retrouve aussi à La Toupie des personnes qui viennent de milieux professionnels variés : une gérante de café associatif, un graphiste, un chargé de mission à la mairie, une responsable marketing, quelques retraité·e·x·s, des artistes et des médiateur·ice·x·s culturel·le·x·s, et même deux mathématicien·ne·x·s. «Au départ, les personnes qui ont répondu à l’appel ne se connaissaient pas, ce n’est que dans un second temps que La Toupie s’est constituée en collectif et que d’autres nous ont rejoint », raconte Cyril.

Au second plan : Matthieu (27 ans), Laurent (30 ans), Raphaël (27 ans) et Karine (50 ans).
Devant : Cyril (26 ans), Yves (28 ans), Alice (26 ans). ©Mathilde Widmann

Un « tiers-lieu », c’est un espace où une communauté peut agir librement, pouvant recevoir toutes les personnes qui le souhaitent, dans une bonne ambiance. « Puisque notre collectif a une grande sensibilité pour l’art et la culture, ce sera donc une composante importante de ce que nous construisons », détaille Alice. Une fois que la villa – construite en 1921 – aura été rénovée, La Toupie prévoit d’abord d’investir le rez-de-chaussée, avant d’utiliser l’étage et peut-être même la cave. Le rez-de-chaussée accueillera un café, un espace polyvalent pouvant héberger des spectacles, des concerts ou des réunions associatives et des ateliers. « Ce sera un lieu de vie », précise Laurent. Au premier, iels profiteront des nombreuses pièces déjà existantes pour y placer des petits espaces : ateliers pour artistes, espaces de travail mutualisés, voire même des bureaux pour associations. « Nous ne voulons pas que la villa ne soit qu’un café ou une salle de concert. Cet espace devra être un lieu de création, de partage d’expériences et de mutualisation de matériel, pour que tout le monde puisse y participer. Un endroit qui ne soit ni institutionnel, ni commercial », explique Raphaël, avant que Matthieu ne résume : « Ce qu’on veut, c’est un esprit de maison de quartier ».

La Villa Tiberghien ©Mathilde Widmann

Le mois dernier, dans le cadre des journées européennes du patrimoine, La Toupie s’est présentée au public, en proposant un échantillon de ce que devrait devenir la villa. Ateliers collectifs, restauration locale, théâtre, concert, DJ set, et beaucoup d’échanges. Iels ont notamment profité de l’occasion pour organiser une enquête sous forme de micro-trottoir pour mieux connaître les envies des citoyen·ne·x·s de la ville. Au total, une cinquantaine de personnes se sont décidées à rejoindre La Toupie à l’issue de la journée. « C’est très encourageant, précise Alice. À Annemasse, beaucoup de projets de ce genre ont eu du mal à se pérenniser. Pouvoir compter sur un réseau d’associations motivées est nécessaire pour tout de suite être identifiables et trouver une communauté active. » Si la ville a parfois une réputation de simple cité dortoir, le collectif veut changer cette image, et proposer aux habitant·e·x·s un lieu vivant et participatif. « Nous voulons aussi ouvrir la villa aux artistes émérgent·e·x·s, car Annemasse manque de petites salles alternatives », précise Yves.

Après cette première étape de constitution du collectif, vient la plus difficile : les travaux, qu’iels vont réaliser étage par étage. Si La Toupie est encore en phase de diagnostic, pour s’assurer de la santé du bâtiment, le collectif espère pouvoir y organiser son premier événement à la fin du printemps 2023. Pour le financement, Raphaël l’affirme : « l’autofinancement n’est pas une option, il faut donc partir à la recherche de soutiens ». Qu’il s’agisse d’un mécénat de compétence, ou financier, d’une subvention publique ou d’une aide privée, le collectif commence déjà sa levée de fonds. L’option du financement participatif est même sur la table, mais comme le précise Alice, « à condition que les donateur·rice·x·s y trouvent leur compte ».

Pour la suite, suivez les aventures de La Toupie sur Facebook et Instagram. Prochainement, La Toupie organisera une réunion publique pour présenter son projet. Une bonne occasion de rencontrer l’équipe et pourquoi pas de les rejoindre. Le lieu et l’heure seront annoncés sur leurs réseaux.

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