DERESTRICT, la techno sans compromis

Affiche de l'event de ce samedi, certificat covid plus nécessaire

Faire la fête librement, dans un espace safe tout en écoutant de la musique techno de qualité. Le collectif DERESTRICT amène les soirées à tendance berlinoise à Genève. Rencontre avec deux des trois membres du collectif : Soennichsen K et NEW HEDONISM.

Plongez-vous en plein été. Là où les nuits sont chaudes et où, certains soirs, des raves font vibrer les oiseaux nocturnes, adeptes de techno à 150 BPM. Pour retrouver ces moments hors du temps, le collectif DERESTRICT a vu le jour. Trois adeptes, DJs et producteurs de techno suintante et furieuse mais avant tout amoureux du son se rencontrent (GRMY, Soennichsen K et NEW HEDONISM). Tous les trois font le même constat : la techno qu’ils affectionnent n’est pas assez représentée à Genève. Ils fondent ainsi le collectif DERESTRICT il y a moins d’un an, un nom qui fait référence au lâché prise. « Quand on s’est retrouvés les trois, ça a vraiment été une évidence. Il y a tout de suite eu une énorme bienveillance entre nous, ce qui n’est pas toujours facile dans le monde de la nuit, note Soennichsen K. On voit les choses de la même manière, ce qui nous a poussé à franchir le pas. »

Les maîtres-mots du collectif ? La Musique et le Public. Une musique techno, industrielle, dark, trancy et sans compromis. Soennichsen K raconte : « J’allais tous les deux mois à Berlin et en rentrant à Genève je ne retrouvais pas tout à fait ces sonorités-là. Il y a beaucoup de clubs et d’évènements de qualité, mais on entendait plutôt des sons imprégnés de groovy. » « À Berlin, on ne rigole pas avec la techno. C’est une véritable culture à laquelle il faut adhérer. Quand je sortais ici, j’avais l’impression de ne pas pouvoir me lâcher à 100% », note NEW HEDONISM.

Prendre une place qui était libre

Avec ces mots-clés en tête, le trio lance donc DERESTRICT en proposant des évènements privés dans des lieux tenus secrets. Le public a très rapidement été au rendez-vous. « Vu l’affluence grandissante à nos différents évènements, on peut vraiment dire qu’il y a une demande pour ce type de soirée et ce type de techno. La Galva étant moins présente, la musique qu’on aime avait tendance à disparaître : on a donc voulu remettre en avant ce type de musique avec nos propres caractéristiques », note Soennichsen K. DERESTRICT décide quelques mois plus tard de faire des soirées légales, notamment au Pavillon Bleu, derrière la gare. Là aussi, le succès était présent. « Les gens ont la dalle, s’exclame NEW HEDONISM, c’est important pour nous d’avoir un public qui respecte nos valeurs et c’est totalement le cas. On est super contents aussi de ce côté-là. »

Crédit : Théo Keiflin

Un vent de renouveau sur la scène nocturne

On vous présentait ces derniers mois le collectif organisateur d’évènement Nout, de nombreux DJs qui ont profité du Covid pour se lancer comme la Penderie Noire, ou encore le collectif Folnui, qui habille les nuits genevoises d’installations lumineuses. La pandémie a sans doute été un déclic pour beaucoup, pour sauter le pas et créer à leur tour. On retrouve en clubs de nouvelles propositions, de nouvelles dynamiques, de nouveaux collectifs. Alors la scène nocturne genevoise connaît-elle un renouveau ? « Très clairement, confirme Soennichsen K. Il y a des choses qui se passent à Genève, avec de plus en plus d’ouverture. On voit aussi de plus en plus de soirées inclusives, avec des moments plus libres et aussi des DJs féminines. » Un changement de mentalité des clubbeurs seraient aussi d’actualité, comme l’explique New Hedonism : « J’ai l’impression que les gens sortent plus pour la musique que pour sortir par défaut en boîte. On a une autre approche de la fête, on dialogue et on échange plus. »

Crédit : Théo Keiflin

Bientôt en club ?

Le prochain rendez-vous du collectif est programmé ce samedi, également au Pavillon Bleu. Au menu : dix heures de techno intenses et léchées, de 14h à minuit. On ne vous dit pas tout, mais la prog mélange des jeunes talents émergents de la région et d’autres artistes plus confirmés. Derrière cet event, se cache aussi l’envie du collectif de sortir la techno du monde de la nuit et de tous ses clichés. « La dernière fois qu’on a mis sur pied un tel évènement on avait un peu peur de ne pas avoir de monde. Finalement on a eu que des bons retours, ce qui nous a motivé à reproposer ce style de soirée un peu moins conventionnel », précise NEW HEDONISM. Ces soirées permettent également d’accueillir un autre public, peut-être plus hétéroclite. Organisé par le trio DERESTRICT, ce type d’évènement ne pourrait pas voir le jour sans l’aide de précieux bénévoles, tient à souligner GRMY.

Le trio met un point d’honneur à offrir une programmation cohérente, en mettant en avant la musique tout autant que les artistes. Des line-up secrètes sont envisagées par le collectif, mais ne sont pas encore à l’ordre du jour. Une des prochaines envies est également de proposer des soirées en club. « C’est vrai que ce serait la suite logique à notre sens. On commence aussi à être un label et avons déjà plusieurs release d’artistes genevois ou internationaux. Là aussi les retours sont positifs et on a pu obtenir des premières sur des chaînes de tout premier plan », précise Soennichsen K.

Line-up de ce samedi

Plusieurs autres évènements sont prévus notamment au Groove fin avril avec une collaboration avec Folnui. Mais pour les plus impatients, DERESTRICT vous donne rendez-vous ce samedi dès 14h au Pavillon Bleu.

Pour tout savoir sur ce évènement, rendez-vous sur leur page Instagram.

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