NOUT : le nouveau collectif à suivre !

Photo prise lors de l'évènement La Jonx est à Noux © Nout

Valoriser la diversité des musiques électroniques et expérimentales, même la journée, c’est l’une des envies du collectif NOUT, qui sera à la Biennale inannulable des espaces d’art de Genève sur l’île Rousseau demain. Rencontre téléphonique avec la fondatrice, responsable de la programmation et de la coordination, Alina Calmac.

Tout commence par une envie : après dix années à travailler dans le monde culturel nocturne, dont l’Usine ou la Gravière, vient à Alina le souhait de lancer son propre projet avec sa propre vision. En janvier 2019, elle croise un ami, louant son arcade aux Pâquis. Une occasion rêvée pour la jeune femme ; elle lui propose d’investir le lieu pour y installer un Vinyl-Shop dédié aux artistes de  musique électronique, et plus particulièrement techno. « J’avais vraiment envie de créer un lieu de jour pour ces musiques-là, plutôt réservées au monde de la nuit. Je voulais que cet endroit fasse le pendant diurne de la culture club de Genève, qui était très vivante, et soit une plateforme de rencontre pour fédérer la diversité des propositions artistiques », précise Alina. Durant six mois d’activité dans l’arcade, NOUT a cependant proposé des expositions d’art et des événements pluridisciplinaires. Le projet de Vinyl-Shop s’éteint, faute de ressources financières et humaines pour le mener à bien. Les noutiens décident de se réinventer, et changer de trajectoire pour un projet nomade.

Le logo du collectif, Théo Keiflin © NOUT

Un second souffle

C’est un an plus tard, après un temps de pause et de réflexion, qu’un deuxième NOUT voit le jour en 2020. Actuellement formé de cinq membres, quatre femmes, Manon Philippin, Sophie Betka, Morgan Aeschlimann et Alina Calmac, et un graphiste, Théo Keiflin. L’association bénévole portée par Alina redéfinit son identité et ses buts. NOUT devient une structure sans lieu fixe qui mélange le booking, les expositions, l’art, la musique, l’expérimental… avec toujours comme envie de promouvoir la culture locale, émergente et non-institutionnelle. L’association composée d’une majorité de femmes, il lui tient aussi à cœur de programmer des femmes/LGBTIQ+ et de créer une mixité des genres et des publics.

Mais les projets de l’association se voient stopper par l’arrivée du semi-confinement et des règles sanitaires. « Pour moi, la période du Covid a été bien entendu déprimante, mais a fini par m’amener à un regain de créativité, de foi et de confiance, en certaines valeurs notamment, et en l’actuelle dynamique de la scène culturelle genevoise, plus ouverte et solidaire. J’ai la sensation que de nouvelles choses émergent, moins cloisonnées, que les différentes structures et associations sont très ouvertes aux collaborations et à créer ensemble. C’est agréable de prendre ce nouvel élan ! », explique la responsable programmation de l’association.

Ramin lors de La Jonxion est à Noux © Nout

Dernièrement, le collectif a organisé un premier évènement public, sous l’abri TPG à la Jonction fin juin : La Jonxion est à Noux. « C’était un lieu hyper symbolique, on y passe nos étés… et pouvoir organiser quelque chose dans cet endroit huge et propice au rassemblement, entre hangar urbain et lieu organique et végétal, au bord de l’eau, ça m’a bien fait rêver pour représenter NOUT ! », note la fondatrice. NOUT a collaboré avec le collectif Cringecore pour une après-midi avec des Dj set, des lives et aussi un troc végétal. Tapis persans, voile de fumé et bottes de pailles : un espace et un moment hors du temps après des mois sans culture.

Et alors, d’où vient ce nom ? Nout est une déesse de la mythologie égyptienne. Elle symbolise le firmament et est considérée comme la mère des astres. Un symbole riche et important pour Alina Calmac : « Pour moi la techno et l’art en général ont évidemment une dimension politique, mais aussi spirituelle. C’était important pour moi d’amener ce côté-là non seulement à travers notre vison artistique, mais aussi dans nos évènements, qui mobilisent une certaine mythologie cosmique. »

Nout Station à la BIG

Théo Keiflin © NOUT

NOUT nous donne rendez-vous ce samedi dans le cadre de la BIG. Elle proposera une journée musicale, de midi à vingt-deux heures. L’évènement se veut plus expérimental que lors de La Jonxion est à Noux. Les scènes artistiques wave, ambiant, expé, noise et techno seront à l’honneur, à travers de lives et dj sets. L’association Folnui se chargera de l’installation vidéo et du mapping en soirée.

Au niveau des futurs projets, le collectif organise la rentrée culturelle de septembre. Il aimerait mettre sur pied des expositions interdisciplinaires, avec des performances et de la musique. Il est ouvert aux collaborations et reçoit volontiers des propositions artistiques sur sa page Facebook et Instagram.

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