Chaque dernier vendredi du mois, EPIC te livre son EPIC ESKIS. Une illustration inédite, sous forme de carte blanche, donnée à un·e artiste. Pour ce dixième épisode, rencontre avec le Fribourgeois Robin Braendli.
Un univers coloré, des grandes figures naïves et un attrait pour les grands formats, le magazine t’invite à découvrir le peintre et illustrateur Robin Braendli. Vous avez sans doute déjà vu son travail si vous vous êtes baladé·e·s en ville de Fribourg. Certaines de ses œuvres se trouvent à Beauregard, Schönberg ou à l’école du Botzet notamment. Après une école en media designer dans le graphisme et le web, Robin souhaite s’orienter vers une voie plus créative et moins figée. Il rejoint le Bachelor en art visuel à Ceruleum à Lausanne en illustration BD en 2017. Diplôme en poche trois ans plus tard, il se met à son compte comme peintre illustrateur indépendant. « Je n’avais pas spécialement peur de me lancer. J’ai remporté le Prix d’excellence à la fin de mon Bachelor, ce qui m’a mis en confiance. Je suis depuis assez sollicité : ça me confirme dans mon choix. » Il travaille actuellement dans l’atelier Gauche Gauche, avec l’artiste et ami Côme.
Le Fribourgeois cumule les projets : avec Re ! Les festivals perdus par exemple ou lors de son premier fanzine Mathilde. « Pour le moment je suis heureux de ce que je fais, mais je me remets beaucoup en question. J’ai pas mal de crises existentielles qui me font revoir mon travail et ma façon de bosser », explique Robin. Le jeune homme précise aussi que l’art lui a donné l’occasion de mieux se trouver en tant que personne, mais aussi et surtout de s’exprimer. « J’ai eu besoin de dire qui j’étais, et la peinture m’a permis d’extérioriser », précise-t-il. Robin fait aussi partie de l’équipe en charge de l’atelier Tramway, basé à Villars-sur-Glâne. Un espace d’art et de création visuelle qui réunit neuf artistes. Le jeune illustrateur de 22 ans est également professeur à Ceruleum, et anime aussi des ateliers pour des enfants.
Voyager dans l’œuvre
Là où l’artiste prend le plus de plaisir, c’est sur les grands formats : « C’est ce qui m’a fait connaître, déjà, et c’est là où on peut le plus s’évader, en particulier pour les enfants. » Pouvoir en une seule et même œuvre proposer différents univers et délivrer un vrai voyage dans une seule production est un point qui fait vibrer l’artiste. Le mélange des techniques est aussi un point important : peintures, stylos, spray… Cette envie de fusionner les supports et les méthodes lui viennent notamment de ses études. « C’est plus riche et plus intéressant graphiquement. Je n’ai pas envie de me restreindre dans mon travail ». Une attention particulière pour les profondeurs et les proportions est aussi centrale dans ses productions. Il s’inspire d’ailleurs beaucoup des œuvres du Moyen Âge.
Qui est Mathilde ?
Dans son travail, un prénom revient souvent : Mathilde. Elle représente l’âme d’enfant de Robin Braendli : « J’aime avoir le moi adulte avec un mélange super naïf qui représenterait Mathilde. Ce passage de l’enfance à l’adulte m’intéresse tout particulièrement. » Pour cet EPIC ESKIS, Robin a d’ailleurs voulu représenter le Royaume de Mathilde ; un monde alliant graphisme structuré et dimension plus ludique. « Je trouve que cette thématique offre une forme de pureté artistique et de liberté. » Une autre inspiration : l’art brut et en particulier les œuvres d’Aloïse Crobaz ou d’Henry Darger.
Dans ses projets, l’artiste fribourgeois prépare une toile pour une exposition. Il travaille aussi sur un livre jeunesse, une idée qui lui tient particulièrement à cœur. Robin aimerait aussi collaborer avec un·e auteur·rice qui habillerait ses illustrations avec des mots.
Pour en savoir plus sur Robin Braendli et son travail, rendez-vous sur sa page Instagram !
