[EPIC ESKIS N°8] Linda Kchr

Pour cette dernière carte blanche visuelle de l’année, EPIC te fait découvrir le travail de l’artiste Linda Kchr. Un EPIC ESKIS autour des corps et de la diversité.

Illustratrice, artiste, autrice et prof de yoga, Linda Kchr invite au voyage avec des dessins colorés et engagés. Celle qui a vécu entre le Mexique, Bruxelles et Genève, s’est livrée au jeu des questions-réponses :

Comment as-tu commencé l’illustration ? Tu peux nous expliquer ton parcours ?

J’ai commencé à dessiner enfant et je ne me suis jamais arrêtée. Au niveau études et professionnel, il y a eu les Ateliers de Sèvres, à Paris, puis la HEAD-Genève en communication visuelle. J’ai aussi eu la chance de faire un échange à la KUAD, l’école d’art et de design de Kyoto, et de faire deux résidences artistiques au Mexique.

Tu dessines et peins essentiellement des femmes*. Pourquoi ?

Il y a deux ans, j’ai commencé ​Chorégraphie, ​une série d’illustrations qui met en scène des personnages dansants. J’ai d’abord représenté des corps féminins car je voulais donner une représentation qui permet aux femmes* de se réapproprier leurs corps et le potentiel de sexualisation de celui-ci. Cette série vient aussi d’une envie de partager un sentiment de joie, de liberté et d’émancipation. Au bout d’un moment, j’ai donc aussi eu envie d’élargir cette représentation à des corps queer et masculins. Mais mon focus reste encore sur les corps féminins et queer.

Les femmes* que tu illustres ont des corps, des visages et des origines très diversifiées. Montrer une pluralité de femmes, c’est quelque chose d’important pour toi ?

C’est surtout une pluralité de corps que j’aimerais montrer, et donc d’identités. L’idée c’est d’offrir des images positives qui évoquent l’émancipation, l’empowerment, la légèreté et l’allégresse. C’est aussi l’acceptation de son corps et de soi-même. Comme tout le monde mérite d’avoir des images qui lui ressemblent pour pouvoir s’identifier à ces valeurs, j’essaye de représenter une diversité la plus grande possible. Mais il y a également une sous représentation de certains corps, je veux donc les montrer dans des mises en scène où ils sont fiers, s’approprient l’espace et s’affirment.

Tu as aussi fait des grands formats, de Mexico City à L’Urban Art Vélodrome. C’est quelque chose que tu souhaites développer ? Quelle est ta technique et/ou ton support de prédilection ?

Ce que j’aime avec les grands formats, c’est quand ils sont dans l’espace urbain et donc accessible à tous·x·tes. C’est aussi super agréable de peindre sur de grandes surfaces et de voir ces figures s’approprier un espace et s’épanouir dans celui-ci. J’aime faire du dessin digital et de l’impression mais l’idéal se serait d’aller de plus en plus dans la réalisation de fresques.

Si on scroll sur ta page Instagram, on voit beaucoup de changements entre tes posts d’il y a 4 ans et ceux d’aujourd’hui. As-tu l’impression d’avoir désormais trouvé ton style ou souhaites-tu proposer différents univers ?

Je me suis pas mal cherchée ces dernières années et j’ai exploré différentes techniques et styles graphiques. En ce moment, j’adapte mon style à mon intention et à mon discours. Comme je veux parler à tous·x·tes et avoir un art accessible, j’ai choisi une esthétique pop, simple, dynamique et bienveillante. Mais je continue à expérimenter, il est donc possible que ça change d’ici quelques années.

Tes illustrations sont toujours très colorées avec souvent des grands aplats de couleurs. Comment utilises-tu la couleur dans ton travail ?

C’est marrant parce qu’esthétiquement, je préfère le noir et blanc. Mais pour le moment, j’utilise la couleur car ça me permet d’être plus claire dans ma représentation de la diversité. Ensuite, pour l’univers autour de mes personnages, je voulais quelque chose d’enjoué et de vivant pour représenter leur monde intérieur.

À Genève, en dehors de Stade Vélodrome, où peut-on voir ton travail ?

Pour le moment, à Genève, on ne peut voir mon travail qu’au Vélodrome. Mais j’espère bientôt avoir plus d’opportunités pour peindre à d’autres endroits.

Quels sont tes projets ?

En ce moment, je travaille surtout sur mes projets personnels. Par exemple sur les ​Chorégraphies dont j’ai parlé plus haut, cette carte blanche pour EPIC ESKIS en fait partie. Sinon, je travaille à la réalisation d’un album jeunesse que j’ai commencé au Mexique. Il parle de la culture zapotèque, une culture indigène, et des ​Muxes​, une identité de genre alternative. Et là, je cherche un éditeur pour ce projet.

Comment est-ce que l’on peut te soutenir ?

Il y a plusieurs façons de me soutenir. On peut me commander une fresque… ou bien une œuvre. J’ai aussi un e-shop avec quelques prints. Sinon vous pouvez tout simplement partager mon travail et en parler autour de vous ​!

Pour retrouver le travail de Linda Kchr :
Sa page Instagram, son site Internet et sa page Facebook

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