Après plus de deux ans et demi à défricher de talentueux·ses·x illustrateur·ice·x·s de Suisse romande, la rédaction te présente aujourd’hui le dernier volet de notre format EPIC ESKIS, une série d’articles avec des œuvres inédites, pour te dévoiler sous un nouveau jour de véritables pépites de la région. EPIC tient encore une fois à remercier tous·tes les artistes qui ont participé à cette aventure ! Pour finir ce voyage en beauté, direction l’univers pluriel de Sarah Haug. Interview.
Hello Sarah, merci déjà pour ton illustration ! Peux-tu te présenter ?
Salut ! Je m’appelle Sarah Haug et je suis illustratrice et artiste. J’ai grandi à Berne et je vis à Genève avec mon partenaire, qui est aussi artiste, et notre chat.
Tu peux nous expliquer ton parcours ?
J’ai fait une formation en communication visuelle et ensuite un Master en illustration et animation à Lucerne. Par la suite, j’ai beaucoup expérimenté avec des projections et des animations en temps réel avant de développer un univers de lapins plus statique et narratif. Le côté technique des projections m’intéressant moins, j’avais envie de raconter davantage des histoires. On peut dire que ces lapins sont des fouteurs de merde. Ce qui m’intéresse dans l’illustration et dans l’art de manière générale, c’est l’insubordination et l’humour.
Dans ton travail, on peut voir presque exclusivement des animaux. Pourquoi ?
Je suis une gaga des animaux, ils sont tellement différents de nous et en même temps pas. Aussi bien d’un point de vue narratif que graphique, je trouve qu’ils sont plus amusants à dessiner. Mes personnages s’inspirent évidemment aussi des humains autour de moi.
En plus des animaux, un autre trait caractéristique de ton travail c’est la couleur. Comment tu t’en sers ?
Au feeling et avec de la curiosité ! J’aime frôler la cata’ et voir ce qui passe sans que ce soit trop moche. Parfois, une contrainte comme la technique d’impression, la risographie en l’occurrence, donne la direction. Mais ça ne doit pas forcément être maximal. J’aime bien les couleurs. J’ai de la peine à comprendre comment on peut se limiter à une seule palette.
Si je ne me trompe pas, tu fais du dessin, de l’animation mais également des projections. Y-a-t-il des domaines ou des médiums que tu souhaites explorer ?
J’adore explorer et j’ai la chance d’avoir pu toucher à beaucoup de choses. L’animation avec ses possibilités narratives est géniale, mais très intense en termes de travail. J’aimerais bien continuer à en faire, mais pas seule. J’ai reçu une bourse de recherche Covid, pour apprendre de manière plus systématique et c’était vraiment bien. Mais pour contraster, j’aurais envie de faire des trucs rapides et coulants, comme la peinture.
J’aime voir mes dessins dans des contextes appliqués sur des objets et dans des journaux, mais c’est plus compliqué à mettre en œuvre que je ne me l’étais imaginée.
Quelles sont tes inspirations ?
Les artistes qui m’inspirent ont un langage assez brut et direct et avec un bon sens de l’humour et de l’observation. Je suis une grande fan d’illustration, de musique et autres. J’aime des films de genre, des thrillers, des séries, du bon et du mauvais. Netflix est une source d’inspiration intarissable aussi ! L’actualité m’intéresse ; des choses que j’ai vécues, des choses qui m’intriguent ou qui m’amusent. J’aime bien imaginer des farces et des scénarios dangereux ou débiles. Mais j’aime bien avoir une connexion émotionnelle avec le sujet.
Tu peux nous en dire plus sur ton EPIC ESKIS ?
Mon EPIC ESKIS est un camping bordélique où des personnages viennent passer l’été au frais. J’avais envie de faire un puzzle et pour cette raison j’ai créé une image pleine de détails avec une perspective qui se lit des quatre côtés. C’est une image qui existe en plusieurs variantes, l’explosion des couleur et une image avec seulement deux couleurs. Des vacances de rêve avec une pincée d’angoisse et de claustrophobie.
Quels sont tes futurs projets ?
Après une phase un peu bizarre et molle, j’aurais envie de faire une série de peintures et de dessins, et développer mon travail en essayant d’y intégrer de l’animation. J’ai toujours envie de continuer ces lapins… J’avais aussi une idée pour un livre pour enfant avec la souris des dents. Ce serait un livre d’aventure avec des doubles-vies et une course-poursuite finale. `À voir, j’ai envie de me faire plaisir. Peut-être même que je vais changer de carrière et devenir vétérinaire, qui sait !
Le travail de Sarah Haug est à retrouver sur sa page Instagram et son site Internet !