[EPIC OPUS N°26] Home-Office by OFF-575

Off-575

Pour ce vingt-sixième EPIC OPUS, honneur au canton de Fribourg ! Aujourd’hui on vous présente un duo, qui nous fait danser avec un style de musique bien spécifique, le Italo Body Music. Ils se nomment OFF-575 et en ont sous le pied. DJs, ils font également bouger la scène locale fribourgeoise avec leur initiative « Untitled Events ». Pour notre format mensuel, ils se prêtent au jeu des questions-réponses et nous livrent un mix inédit. Interview.

Est-ce que vous pourriez présenter votre duo et nous dire pourquoi vous avez choisi de vous nommer OFF-575 ? 

Ouh là, rien de bien philosophique ! 575, c’est la distance en kilomètres entre nos deux villes favorites, Berlin et Amsterdam, qui sont pour nous des villes qui ont beaucoup influencé notre manière de voir la culture techno et la musique en général. Pour le OFF, on a tous les deux passé pas mal de temps sous les drapeaux en ayant fait de l’avancement jusqu’au grade d’officier. En langage international les officiers sont classés avec le diminutif OFF-X. On aimait bien le contraste entre le côté militaire plutôt froid et strict et nos deux villes favorites qui sont très libres et vivantes.

C’est quoi votre parcours musical respectif avant de former OFF-575 ? 

Pierre : J’ai appris très tôt à jouer de la batterie et jouer dans l’orchestre du bled tout en prenant des cours à côté. J’ai toujours eu la chance d’avoir des professeurs qui m’ont poussé à apprendre à jouer énormément de genres différents (blues, funk, rock, musiques latines). Mes parents ont aussi eu le génie de m’emmener très vite dans des festivals, ce qui m’a aussi poussé à découvrir beaucoup de genres musicaux.

Marco : Depuis tout petit, j’ai eu la chance de baigner dans un océan de musique et de concerts grâce à ma maman qui m’a fait découvrir énormément de styles et d’artistes de l’époque et d’aujourd’hui, en partant de la musique classique, passant par le rock puis le disco et même déjà les débuts de l’électro avec des artistes tels que Jean-Michel Jarre et Giorgio Moroder, jusqu’à la pop de nos jours. J’ai ensuite continué à creuser de mon côté, d’abord dans le hip-hop et finalement l’électro et plus précisément l’Italo Body Music et la Nu-Disco, mais sans oublier tout le reste évidemment.

Comment est-ce que l’aventure a commencé ? Le duo, il s’est formé quand et comment ?

On vient de la même région, du Gibloux, dans la campagne fribourgeoise. Mais on a plutôt fait connaissance en travaillant dans un bar connu de Fribourg, Le Cyclo. On a très vite remarqué qu’on partageait une très grande passion pour la musique et le Djing. On a tout d’abord créé avec d’autres ami·e·x·s le collectif UNTITLED et organisé plusieurs événements dans le canton. C’est un peu plus tard qu’on a remarqué qu’on avait tous les deux la même envie d’être derrière les platines et qu’on partageait les mêmes influences et affinités pour certains producteurs, labels et artistes. Une chose encore plus importante : on partage vraiment la même vision de ce qu’est danser en club et faire la fête, ce qui nous facilite la tâche quand on passe du temps ensemble derrière les platines. On aime bien mixer à deux, on se challenge toujours et on n’est jamais en manque d’inspirations pour faire rigoler l’autre.

Vous mixez un style de musique qui s’appelle le ITALO BODY MUSIC. Est-ce que vous pourriez le définir et nous en dire un peu plus sur vos influences et vos inspirations ?

Alors c’est bien entendu un terme qu’on n’a pas inventé nous-mêmes ! On est des grands fans du label toulousain Ritmo Fatale qui nous a un peu fait découvrir ce genre. C’est un style à cheval entre l’italo disco, EBM et même de la trance des 90s. C’est hyper décomplexé comme style et, comme on aime tous les deux varier les plaisirs, on a vraiment la liberté de jouer presque toutes les tracks qu’on digg. Sinon, on a une grande admiration pour le label Running Back Records et tout spécialement Gerd Janson, le gérant du label, qui produit un groove qu’on affectionne tout particulièrement. On a des influences hyper variées, ça passe du mouvement français du début des années 2000 à la nouvelle vague d’italo qui arrive d’Allemagne, de Scandinavie et de France.

Quand vous commencez un nouveau projet, c’est quoi vos rituels de création ?

On a tous les deux une manière bien différente de voir la préparation d’un set. Marco sera plus à vouloir sélectionner des tracks en avance et moi je suis plus dans l’idée d’y aller vraiment au feeling. On arrive assez bien à trouver une moyenne pour qu’on soit les deux contents de ce qu’on fait et que chacun ait de la place pour s’exprimer derrière les platines.

Comment est-ce que vous l’organiser en tant que duo et surtout, c’est quoi le secret pour être sûr de faire danser le public ? 

Il n’y a pas forcément de secret. On crée une playlist assez large du genre et de l’atmosphère de musique qu’on veut jouer et après, sur place, c’est comme un dialogue entre le public et nous. On a l’idée d’amener le public quelque part avec notre sélection de tracks, mais on répond à la réaction et l’ambiance de la salle et des personnes qui s’y trouvent, tout en restant dans notre style bien sûr. Au final le plus important c’est que le public ait du plaisir et nous aussi. 

Comme Marco s’est exilé sur Lausanne, on ne se voit pas forcément beaucoup pour jouer ensemble mais on est toujours en contact pour partager nos dernières découvertes. On tient à jour nos playlists communes, ça nous permet d’être assez efficaces quand on se voit pour jouer et pour préparer nos gigs.

Votre mix réalisé pour EPIC il s’appelle comment ? Et il raconte quoi ?

HOME-OFFICE, on fait vraiment dans l’original. C’est assez compliqué de vraiment créer un truc en trente minutes mais c’est un peu ce qu’on aime jouer en ce moment, des tracks bien punchy mais qui sont remplies de groove et qui invitent à danser ! Même si on essaie toujours de créer une petite histoire quand on mixe, c’est vraiment à la liberté de chacun d’interpréter notre musique comme il le souhaite.

Récemment vous avez créé un projet nommé « Untitled Events ». Est-ce que vous pourriez-nous en parler et nous partager votre retour d’expérience ? 

Avec des ami·e·x·s on a créé le collectif UNTITLED EVENTS avec la motivation d’organiser des événements dans des endroits qui ne se prêtent pas forcément à l’organisation de soirée. On a d’ailleurs organisé notre premier event au sommet d’une tour de diffusion (au Mont-Gibloux). Avec l’arrivée de la pandémie on s’est vu un peu bloqué dans nos projets et on a lancé une série de sets sur soundcloud pour continuer à donner un moyen d’expression aux DJ·ette·x·s qui sont très souvent des ami·e·x·s et proches mais aussi des artistes qui viennent de l’étranger. On va d’ailleurs prochainement publier notre trentième set préparé par un DJ originaire de Rotterdam – surprise sur le nom. On se réjouit vraiment de le partager !

Vous êtes un duo fribourgeois d’origine. Est-ce que vous pourriez-nous parler de la scène culturelle et locale qui y vit ? Qu’est-ce que Genève doit envier à Fribourg, histoire qu’on motive nos lecteurices à venir faire la fête avec vous ?

On ne sait pas trop si Genève doit vraiment envier quelque chose à Fribourg mais une chose est sûre c’est que la collaboration entre les collectifs, artistes, bars et salles de concerts se passe plutôt bien, même très bien et c’est quand même une chance ! On a des projets comme TRNSTN RADIO qui a vraiment créé une plateforme méga cool pour le monde culturel en général et aussi la musique électronique de Suisse et d’ailleurs. Nos ami·e·x·s des collectifs POINT76 et La Baraque font aussi beaucoup bouger les choses. On a des artistes comme Muddy Monk, B77, BARON.E qui marchent vraiment bien même au-delà des frontières suisses.

On n’a pas forcément de vrai club à Fribourg mais on a la chance d’avoir des bars/cafés qui nous donnent la possibilité d’organiser des événements. Ça montre aussi que l’envie de danser est bien présente à Fribourg et c’est très réjouissant ! Et si on est un peu chauvin on est vachement cool à Fribourg, on sait faire la fête et on adore faire découvrir notre ville aux gens qui viennent en visite.

Est-ce vous avez des projets en cours dont vous souhaiteriez nous parler ?

On est au tout début d’une idée de projet que l’on va mettre en place cette année pour l’année prochaine. Ce projet consiste en quatre soirées : les trois premières seraient chacune dédiées à un de nos styles de musique, avec à chaque fois un artiste international du style en question, qui nous inspire et qui serait invité·e·x à la soirée pour jouer. La dernière soirée serait un mélange de tous ces styles sur l’ensemble du gig durant lequel nous ferions sans doute un all night long. Le but est de proposer un panel de genre musical assez large et de faire découvrir des artistes d’ailleurs à un public local. Ce serait un petit challenge personnel pour la dernière soirée comme nous n’avons jamais fait de all night long officiel. L’idée de base serait une collaboration avec un club romand pour l’ensemble du projet mais pour l’instant rien n’est figé et on reste ouvert à toute autre idée ou proposition.

Finalement, comment est-ce qu’on peut vous soutenir ? 

On est sur Soundcloud et Instagram mais la meilleure façon de le faire c’est de venir nous rendre visite en club ! On est aussi très friand de feedback donc si vous nous voyez une fois derrière les platines ou que vous nous écoutez en ligne, n’hésitez pas à nous faire un retour.

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