[EPIC OPUS N°33] TEXXWILL

Troisième jeudi du mois, synonyme d’EPIC OPUS. Pour ce trente-troisième volet, invitation au voyage par Texxwill. Inspiré par ses nombreux périples, le Neuchâtelois propose un mix électro et dance, à la croisée entre les hémisphères et entre les styles. Un avant-goût de la programmation du 8e anniversaire d’EPIC, dont la date et la line-up complète seront bientôt annoncées, puisque Texxwill sera en charge du closing de la soirée ! L’occasion également d’une réflexion sur la musique en Suisse et hors de ses frontières.

Peux-tu te présenter et nous en dire plus sur ton parcours ?

J’ai commencé à mixer aux alentours de 2007/2008 par le biais d’un pote qui mixait déjà et qui avait des platines. J’ai fait ma première date en 2009, dans un bar à Neuchâtel. Et juste après j’ai pu mixer à la Case à Chocs grâce à un DJ contest, avec un set plutôt électro trash. Ensuite, j’ai eu l’opportunité d’enchaîner pas mal de dates. C’est l’un des avantages d’avoir commencé dans une plus petite ville : c’est plus facile pour se lancer.

Comment qualifierais-tu ton style musical ?

Je dirais que ça oscille entre dance/electro, disco et tout ce qui touche à la black music globalement.

Comment décrirais-tu le mix que tu as fait pour cet OPUS ?

L’idée de ce set c’est de faire voyager d’un hémisphère à l’autre, d’amener de la diversité avec des artistes d’un peu partout, de styles et d’influences différents. On y entend des tracks plutôt latino version électronique, une prod israélienne et des sons plus électro/dance parfois même un peu psyché.

Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ta manière de travailler pour préparer un mix comme celui-là ?

Je trouve beaucoup de tracks pendant mes voyages, quand je sors en club à l’étranger. Et je m’intéresse pas mal aux artistes que je vois à ces occasions et aux artistes émergents en général. Ensuite, c’est de la recherche dans le sens où j’essaie de trouver les DJs en lien, les labels, etc. J’aime bien l’idée de ramener des tracks que les gens ne vont pas forcément connaître.

Tu as beaucoup voyagé. Comment cela a influencé ta manière de voir le monde musical ?

La musique à l’étranger m’a toujours beaucoup intéressée, je suis curieux de savoir ce qu’il se passe sur la scène underground des pays dans lesquels je me trouve, de découvrir les DJs locaux, de voir ce qui change au niveau du public. Ce qui me marque le plus, c’est qu’en fait les codes sont différents selon les pays, les villes. Si on est dans une soirée techno à Berlin, on voit vite que c’est très codifié, au niveau du style vestimentaire surtout, on sait qu’on est dans une soirée techno berlinoise et que si on veut y entrer il faut se plier à ces codes-là. Alors qu’une soirée techno dans un autre pays, sur un autre continent, ça peut être une ambiance totalement différente. Par exemple, j’ai fait des events au Mexique ou à Melbourne qui n’avaient rien à voir avec ce que je connaissais.

Par rapport à d’autres pays, quelles impressions as-tu sur la manière en Suisse de valoriser la musique, les artistes, la densité de la scène culturelle, etc ?

J’ai quand même l’impression qu’en Suisse il y a des efforts de faits pour mettre des moyens dans la culture. Dans la musique par exemple, pour mettre la scène locale en avant. L’inconvénient ici c’est peut-être que l’on est moins poussé à aller vers des carrières musicales comme c’est le cas aux Etats-Unis ou en Australie, où tout le monde fait de la musique, c’est vraiment culturel. Ici, on va vers des situations un peu plus stables, et la musique est plus envisagée comme une passion qu’une carrière possible. Et malgré les moyens investis, il y a quand même très peu d’artistes suisses qui arrivent à en vivre. Beaucoup partent à l’étranger, où ils ont plus de visibilité.

Et en Suisse, quels sont les lieux dans lesquels tu aimes te produire ?

Je pense que l’endroit que je préfère reste la Case à Chocs, dans les trois salles. Pour le côté alternatif mais aussi parce que je trouve qu’il y a quelque chose en plus au niveau visuel, dans la disposition qui fait qu’au-delà de la musique c’est vraiment une ambiance. Et j’aime aussi me produire dans des endroits qui ne sont pas des clubs. Sur des évènements où le public ne vient pas forcément pour ça, comme j’ai pu le faire pour des fêtes de la musique. Il y a un défi supplémentaire, on doit arriver à conquérir le public, à le faire danser, et quand on y arrive c’est une victoire, même si on est face à moins de monde qu’en club.

Quels sont tes futurs projets ?

Là je suis en train de bosser sur un projet avec Goldieloops, qui gère le label Horeazon. L’idée ce serait de recommencer à organiser des soirées house / disco / new disco en invitant des DJs qui font partie du label ou des DJs émergents à venir mixer sur ces events avec nous. On aimerait bien apporter un côté pluridisciplinaire au projet, avec une identité graphique forte, un artiste qui pourrait gérer le côté visuel. Je n’ai pas trop eu l’occasion d’expérimenter des projets à plusieurs, mais ça me fait envie maintenant, aussi parce que j’ai l’impression que c’est plus facile de faire bouger les choses en agissant collectivement.

Texxwill se produira en B2B avec Goldieloops à la Case à Chocs (Neuchâtel) ce samedi 22 octobre puis en solo à Genève le 19 novembre à Canal54 à l’occasion du huitième anniversaire d’EPIC.

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