Pour donner encore plus la parole aux artistes, EPIC te propose un nouveau micro-format pendant ce semi-confinement : EPIC TRIB’. Une tribune libre, pour permettre aux artistes de s’exprimer en toute liberté sur cette période particulière que nous vivons.
En 2015, EPIC lançait ses Chroniques d’une huître qui permettaient d’exprimer ses états d’âmes en toute sérénité. Cinq ans après, la pandémie mondiale a réveillé l’envie de re-créer un espace totalement libre à l’expression écrite ; voici donc EPIC TRIB’. Pour ce premier volet, c’est l’artiste Fanny György qui nous livre son mood du moment. La photographe et illustratrice nous fait le plaisir d’inaugurer ce format, et de répondre à une brève interview :
Je m’appelle Fanny, je suis Suisse et Hongroise mais j’habite en Suisse depuis ma naissance.
J’ai toujours porté un grand intérêt au domaine artistique en général. Il me procure du bien et fait du monde qui m’entoure un endroit plus agréable à vivre.
J’utilise principalement le dessin et la photographie comme médiums.
Cette période particulière donne des couleurs différentes à nos quotidiens, et j’avouerais ressentir fréquemment une nostalgie des couleurs anciennes. Le port du masque provoque pour moi un sentiment de distance avec les autres, un peu comme une fermeture d’un lien social passé.
Quand il n’était pas en vigueur, je prenais du plaisir à observer les traits de ceux qui m’entourent, dans la rue ou dans les transports. Peut-être un moyen de me sentir connectée à l’humain et à l’extérieur. Maintenant, je fais plus attention à leurs yeux.
La distanciation sociale et les gestes barrières m’éloignent encore plus de ce monde extérieur, que j’aimais investir plus pleinement. Cependant, je trouve que le fait de ralentir ce monde de surproductivité et de surconsommation, est positif pour notre terre et me donne de l’espoir pour le futur. J’aimerais beaucoup que cette période impacte notre planète et nos mentalités de manière positive.
Je trouve que cette période est très propice à la peur. La peur d’attraper le virus, la peur de perdre son travail, la peur de perdre des gens de son entourage, et j’en passe. C’est un climat assez angoissant et pour y remédier, nous devons trouver des solutions à l’intérieur de nous.
Moi, ce qui m’aide à ne pas sombrer trop dans cette nostalgie de ce monde sans masque bleu et sans gel désinfectant, c’est mon monde intérieur. Je le nourris avec des livres, des films, du dessin, de la musique. J’écoute des podcasts (petite mention spéciale à la série de podcast «émotions» de Louie Média, qui fait beaucoup de bien). Je cuisine des choses que j’aime, je me connecte à mes proches, je laisse mes émotions négatives me visiter, je leur fais une place sur le canapé et je les écoute. Quand elles en ont assez de rester assises, elles partent d’elles-même.
Et puis je me dis que dans 5 ans, on parlera de cette période lointaine, assis dans un café, sans distanciation sociale, sans gel hydro-alcoolique à l’entrée et sans masque dans la poche.
Pour en savoir plus sur l’artiste, la rédaction lui a posé trois questions :
Salut Fanny, est-ce que tu peux te présenter ?
Salut ! Je m’appelle Fanny, j’ai 20 ans et je suis passionnée de dessin et de photo. J’aime le sirop de sureau et l’odeur de la pluie.
Qu’est-ce que tu as voulu exprimer avec ton texte ?
Avec ce texte, j’ai voulu exprimer mes pensées sur cette période, pour que peut-être elles fassent écho à quelques personnes et leur faire se sentir moins seul.e.s. J’ai aussi choisi cette photo qui représente un “chez-soi”. C’est d’autant plus important ces derniers temps. Le chez-soi matériel fait écho avec le chez-soi intérieur, son propre petit monde quoi !
Où est-ce que l’on peut te retrouver ?
J’expose mon travail et mes collaborations sur ma page Instagram !
