Le Bureau culturel propose depuis 2006 différents outils permettant à tout un chacun de produire une création artistique. Baptiste Lefebvre, responsable du lieu, nous en dit plus sur les missions et les activités du Bureau, assez peu connu du grand public.
Démocratiser l’accès à la culture et la création artistique, c’est ce que développe le Bureau Culturel depuis plus de 13 ans. « Notre démarche est possible grâce aux différentes subventions, sans lesquelles notre structure ne pourrait pas exister. Cela nous permet de proposer des prix accessibles à toutes et tous », explique Baptiste Lefebvre. Des caméras, des trépieds, des micros, des appareils photos, et même du matériel pour la réalité virtuelle sont à disposition, à partir de 10 francs par jour. « Au lieu de dépenser des centaines voire des milliers de francs dans une bonne caméra, on peut en louer une ici pour 35.- par exemple. C’est aussi pour inciter les gens à arrêter de consommer un produit qu’ils ne vont utiliser que pour un moment donné. » Assez proche de la démarche de la Manivelle, le Bureau Culturel invite donc à emprunter au lieu d’acheter, louer au lieu de consommer, pour éviter le gaspillage tant écologique qu’économique.
Avec près de 4’000 personnes inscrites dont 200 nouveaux membres chaque année, le matériel proposé a su trouver preneur. Des membres venant de divers milieux: monde associatif, artistique, culturel ou encore estudiantin. Le succès du lieu tient aussi au bouche à oreille. « On aimerait collaborer avec encore plus de milieux, pour que les professeurs du collège encouragent leurs élèves à venir emprunter du matos par exemple. Certains étudiants achètent une caméra pour leur travail de maturité et ne l’utilisent plus après, ce qu’on trouve dommage. »
Une offre en trois volets
Le champ du Bureau culturel comporte trois dimensions : la location de matériel, des initiations à des logiciels ou l’utilisation d’ordinateurs sur place. L’offre se renouvelle sans cesse, proposant des outils ou des technologies toujours du dernier cri. Depuis la rentrée scolaire, des lunettes et une caméra permettant de créer des productions en réalité virtuelle sont disponibles à la location. « C’est une grande nouveauté qu’on est super contents de proposer ! C’est encore assez émergent et pourtant en pleine expansion. »
Les initiations sont aussi ouvertes à tout le monde moyennant un payement majoritairement de 60.- pour quatre heures. « C’est à nous d’imaginer ce qui va intéresser les gens. On s’est rendu compte qu’entre les petits cours et les cours magistraux il n’existe pas tellement d’offre. On empiète donc sur personne », explique Baptiste. Ces initiations permettent aux curieux.ses de savoir si un domaine les intéresse, sans avoir à beaucoup dépenser et ensuite à suivre d’autres cours plus poussés.
L’offre des initiations permet aussi de mettre en avant des projets suisses, comme le cours de comptabilité proposé par l’association tessinoise Banana. « Pour nous c’est important d’amener des échanges et de l’entraide pour différent.es acteurs.trices. » Différentes synergies avec d’autres associations comme l’API (Association pour le Patrimoine Industriel) et le Fab Lab « Onl’fait » sont aussi mi/ses sur pied, toujours dans cette démarche de démocratiser l’accès à la création culturelle.
Les ordinateurs à disposition sont équipés de logiciels de montage tant audio que vidéo, ainsi que d’autres logiciels allant du mapping, au graphisme en passant par le Vjing. Différents tutoriels sont disponibles, et un membre de l’équipe du Bureau est toujours présent en cas de problème, même si l’autonomie est privilégiée.
Pour pouvoir participer aux activités ou pouvoir emprunter du matériel au bureau, il suffit simplement de s’inscrire. Cette inscription est gratuite, et le délai est d’une semaine.
Le bureau culturel propose aussi deux projets qui s’excentrent de leur activité principale :
Partage de Clés USB, pour moins de censure
Créé initialement à New-York, le projet s’est rapidement étendu à travers le monde. Le principe ? Diverses structures, comme le Bureau culturel, récoltent des clés USB avec du contenu culturel à l’intérieur. Celles-ci sont ensuite envoyées en Corée du Nord afin de leur faire découvrir du contenu souvent interdit ou censuré: e-books, films, musiques et même certains sites comme Wikipedia. Le Bureau culturel récolte les différentes clefs USB pendant les heures d’ouverture, faites vite: un troisième colis sera envoyé aux organisateurs.trices du projet Flash Drives For Freedom en décembre 2019.
Nettoyez la ville, et gagnez un café
Un groupe d’étudiants.tes a créé le projet « Ne Mégotte pas » qui souhaite sensibiliser les fumeurs.euses à leurs mégots. Chaque personne qui aura récolté 0.25 litre de mégots et les aura apportés au Bureau culturel aura le droit à un café. Une manière de nettoyer les villes tout en soutenant un projet mené par des jeunes.
Pour suivre les différents projets de la structure et se tenir informé des prochaines initiations : leur site internet.
