« JUSTE LA FIN DU MONDE » de Xavier Dolan

Grand prix au dernier Festival de Cannes, le nouveau film de Xavier Dolan est un tourbillon émotionnel à huit clos, le réalisateur québécois nous faisant graduellement passer du rire aux larmes, alors que s’installe un profond sentiment de malaise.

Xavier Dolan revient avec un film puissant sur un thème qui lui est cher: la famille. Cette adaptation de la pièce de théâtre du même nom de Jean-Luc Lagarce traite en particulier de la brutalité des liens familiaux. Étonnamment, le jeune réalisateur n’est pas le seul cette année à avoir pensé une histoire autour d’un affrontement trop dur à assumer et qui pousse l’un des personnage à s’éloigner le plus possible de sa famille. En effet, ce sujet est déjà au cœur des films Toni Erdmann de Maren Ade et Julieta de Pedro Almodóvar, tous deux également nommés à Cannes en mai dernier.

Les non-dits qui rongent les personnages sont parfaitement illustrés à travers de longues scènes où l’on parle de tout, sauf de l’essentiel. Les plans très, très serrés nous font ressentir le malaise oppressant, quasiment asphyxiant, que vivent les protagonistes. Et Xavier Dolan a tout simplement su s’entourer des meilleurs acteurs et actrices pour jouer leurs rôles. Nathalie Baye, déjà présente dans Laurence Anyways, retrouve le rôle de mère hallucinée qui lui va si bien, alors que Vincent Cassel, Marion Cotillard, Léa Seydoux et Gaspard Ulliel sont si impressionnants devant la caméra de Dolan qu’on ne peut qu’espérer que cette première collaboration ne soit pas l’unique.

Comme dans les autres films du Québecois, le film compte plusieurs «entractes» musicales bienvenues, apaisant un peu le malaise omniprésent et qui, peut-être, sont la raison pour laquelle on ressent tant d’empathie pour les personnages. Malgré quelques aspects du film à la limite du too much (la scène finale notamment), le climax est maitrisé à la perfection et est si beau qu’il est évident que Juste la fin du monde est le film le plus abouti de Xavier Dolan.

Le film est projeté trois fois par jour au cinéma Les Scala, aux Eaux-Vives.

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