Kalpetrane fait sa rentrée avec Fresh Blood

Kalpetrane au complet (Crédits : Riccardo Troia)

Avant-goût de son prochain EP prévu début 2024, le groupe valaisan Kalpetrane vient de faire sa rentrée avec le single « Fresh Blood ». EPIC s’est entretenu avec Aurélia Giachino et Benjamin Seppey, deux des six membres du groupe, au sujet de leur dernière sortie, de leur prochain EP et de la pratique de la musique en Valais.

Cela fait maintenant plus de cinq ans que votre groupe est actif, avez-vous la même composition depuis vos débuts ?

AG : Nous nous connaissions tous de près ou de loin car nous étions ensemble au collège à Brigue il y a quelques années. On a à peu près tous le même âge, et comme il n’y a qu’un seul collège pour tout le Haut-Valais, on s’est retrouvé là-bas. Le groupe a été officiellement fondé en 2017 par les deux guitaristes Sandro Bernini et Johannes Mutter qui étudiaient alors à l’école de musique régionale du Haut-Valais (AMO). Moi je les ai rejoint quelques semaines après en tant que chanteuse, tout comme Joséphine Albrecht (basse), Benjamin (piano) et Maxime Pubanz (batterie). De base nous étions sept membres, avec Andreas Agten (saxophone), qui a quitté le groupe il y a deux ans.

Est-ce facile de trouver des musicien·ne·s pour monter un groupe dans le Haut-Valais ?

AG : Disons qu’il n’y a pas beaucoup d’écoles de musique en Haut-Valais, et comme il n’y a aussi qu’un seul collège pour la région, on se met à vite connaître tous les jeunes de notre génération qui sont au secondaire II et qui aiment la musique. C’est tellement petit que tout le monde se connaît.

BS : Oui et pour nous cela s’est fait naturellement, car Sandro et Johannes avaient chacun parmi leurs ami·e·s une personne qui jouait d’un tel ou tel instrument. Kalpetrane, c’est vraiment un groupe de potes avant tout, des potes qui voulaient tout simplement jouer des covers de chansons qu’ils·elles aimaient bien.

Justement, vous avez commencé en tant que coverband sous le nom « Slippery People », avant de changer de nom pour passer à Kalpetrane et jouer vos propres compositions. Pourquoi ce changement ?

AG : Oui cela fait maintenant un peu plus d’une année que nous avons changé de nom. Notre nom de groupe précédent, Slippery People, faisait référence à une chanson des Talking Heads que nous aimons tous et toutes bien. On aimait beaucoup ce nom, mais cela ne nous aidait pas forcément pour nous retrouver sur internet…

BS : Oui, ça c’est la première raison, et la seconde c’est qu’Aurélia et Sandro ont commencé progressivement à composer quelques morceaux. Pour nos premiers concerts, on faisait que des covers. Puis, au fur et à mesure des nouveaux concerts, on a ajouté une de nos propres compositions à notre setlist, puis deux, puis trois. Et finalement on a remplacé toutes nos reprises par nos propres compositions. Cela s’est fait petit à petit et naturellement, au fil des concerts. Depuis notre changement de nom, on a sorti cinq singles, dont le dernier Fresh Blood, en septembre 2023.

Ce sont donc ces singles qui préparent l’arrivée de votre EP en 2024 ?

AG : En effet, la sortie de notre EP est prévue pour le mois de mars 2024, avec encore trois sorties de singles d’ici là.

BS : Cet EP, cela sera notre première sortie « physique », car jusqu’à présent nous avons uniquement sorti nos créations sous forme numérique. Là, on va avoir un objet, un vinyle, qu’on va pouvoir toucher et partager autour de nous. On se réjouit beaucoup ! Mais d’un autre côté cela nous met pas mal de pression pour que la musique soit de qualité optimale.

Parlons un peu de votre musique : vous surfez sur une vague disco, presque funk. Quelles sont vos inspirations actuelles et passées ?

BS : Pour les inspirations de « vieux » groupes, on peut citer évidemment les Talking Heads, mais aussi David Bowie, Prince, les Rolling Stones ou Saâda Bonaire. On a aussi eu une grosse période blues à un moment. En matière de musique actuelle, il y a des groupes qui font l’unanimité pour nous six : L’Impératrice, Nu Genea, Altin Gün ou encore SAULT. Bien que ces groupes chantent en différentes langues (français, italien, turque et anglais), on est vraiment fan de ce genre de musique et on essaye de s’en inspirer.

Votre langue maternelle à vous deux est le français et pour les quatre autres membres c’est le dialecte haut valaisan, pourquoi alors avoir choisi de chanter en anglais ?

AG : Ma situation en matière de langue est bizarre. Ma langue maternelle est le français, mais j’ai fait toute ma scolarité en allemand/dialecte. Jusqu’à présent, je ne me sentais pas complètement à l’aise pour chanter en français. Cependant, sur le prochain EP, j’ai écrit une chanson en français et ai vraiment hâte de voir comment elle sera reçue. Mais l’anglais reste quand même plus pratique, plus facile pour moi, car on a toutes et tous baigné dans un univers musical anglophone durant notre jeunesse et encore maintenant.

La chanteuse Aurélia lors d’un concert (Crédits : Morgane Raposo)

Vous vous sentez plutôt orienté·e·s vers la Suisse alémanique ou vers la Suisse romande ?

AG : Je dirai plus du côté Suisse alémanique, car on évolue chacun·e dans des environnements germanophones : déjà entre nous on parle allemand, mais on étudie aussi en majorité dans des villes germanophones.

BS : Pour nous, c’est assez dur de créer des connexions avec des villes comme Lausanne ou Genève. On a déjà fait des demandes pour des concerts dans quelques villes de Suisse romande en dehors du Valais, mais sans succès jusqu’à présent, donc on se tourne plus naturellement vers la Suisse alémanique.  

AG : C’est vraiment dommage, on a vraiment l’impression que la barrière de langue, ce röstigraben, représente un obstacle très difficile à surmonter dans le domaine de la musique.

BS : Ce constat, nous l’avons également fait en participant au super projet Salto! qui vise à la professionnalisation de jeunes artistes d’origine valaisanne. Dans le cadre de ce programme qui soutient et promeut les échanges entre dix groupes de musique actuelles valaisans, nous avons rencontré d’autres groupes du Bas Valais et Valais central qui étaient actifs depuis plus de cinq ans comme nous mais qu’on ne connaissait pas ! Donc on voit que cette frontière existe même à l’échelle de notre canton.

Kalpetrane sera en concert mercredi 20 septembre au “Festival am Waldrand“, à Wabern, près de Berne.

Plus d’info sur Kalpetrane ? Direction son site internet et ses pages Instagram et Facebook !

Tags sur cette publication
, , , ,

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.