La compagnie Nahlo danse au musée

© Seb Geo

Le 8 avril prochain, la compagnie Nahlo, compagnie émergente de danse contemporaine, dansera Sensible, une chorégraphie intense et envoutante, à la Fondation Opale dans le cadre de l’exposition « Yves Klein – RÊVER DANS LE RÊVE DES AUTRES ».

La compagnie Nahlo

Fondée en 2021, la compagnie Nahlo porte les chorégraphies de Lohan Jacquet, danseur et chorégraphe, tout en réunissant des danseur·euse·x·s interprètes de différents horizons. Pour la représentation du 8 avril, nous pourrons découvrir Clara Brunet, Lou Landré et Joan Cellier, trois danseur·euse·s dynamiques et harmonieux·ses. C’est d’ailleurs ce qui fait la force des créations de la compagnie Nahlo, nourries par les échanges entre le chorégraphe et ses interprètes. En effet, Lohan Jacquet utilise l’individualité de chaque artiste avec qui il travaille, dans une recherche autour de l’improvisation de mouvements, ainsi que dans leur force de proposition dans la dramaturgie.

La compagnie a présenté Sensible pour la première fois en juillet 2021 sur la scène du festival Danse à Milly. Depuis, l’idée de sortir la danse du cadre habituel de la scène a mûri dans l’esprit du jeune chorégraphe, le tout soutenu par une nouvelle rencontre : celle des archives Yves Klein

©Seb Geo

Sensible, une plongée dans le monde de Klein

Curieux du travail de Klein, Lohan Jacquet découvre la richesse du travail conceptuel et profondément spirituel de l’artiste en 2015 au Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain (MAMAC) de Nice.

En 2020, le chorégraphe reçoit un livre qui retrace le parcours du peintre et apprend qu’Yves Klein croit intensément à l’immatérialité de l’art, vécue ou interprétée lors de performances. Il découvre alors un texte méconnu : La mythologie personnelle de la monochromie ou La guerre (1954). Yves Klein avait prévu d’adapter ce texte théorique en ballet, un projet qui n’a pas abouti à l’époque. Un challenge s’est alors imposé au jeune chorégraphe : celui de livrer sa propre interprétation du texte d’Yves Klein, en reprenant certains des concepts les plus marquants. Par exemple, le chorégraphe a voulu tenter de matérialiser le vide et de mener un combat, sans violence et tout en douceur, entre la ligne (le côté structural de la danse), dans des mouvements répétitifs et hypnotiques, et la couleur, l’émotion pure de ses interprètes. 

C’est donc en solo, duo, trio ou quatuor que l’humanité des interprètes se dévoile. Un duo des danseuses Clara Brunet et Lou Landré, sur une musique de Nina Simone, transporte les spectateur·rice·x·s dans un instant suspendu de volupté, tandis que les quatre interprètes impressionnent de leur virtuosité dans un cercle entêtant, sur une musique de Radiohead, ou des canons réglés à la seconde près. « J’essaie d’amener une forme d’écoute entre les danseur·euse·s, plutôt que de tout caler sur la musique », nous explique le chorégraphe, un objectif qu’il réussit et qui rend la chorégraphie plus précise, fascinante et sensible.

©Seb Geo

Après avoir exploré le travail d’Yves Klein en autodidacte, Lohan Jacquet entre en contact avec les Archives Yves Klein. Intéressé·e·x·s par son travail, on l’encourage à traduire sa création scénique aux musées qui comportent des œuvres et ainsi un peu de l’histoire du peintre. C’est donc cette première ré-interprétation soutenue par les archives qu’il sera possible de découvrir à la fondation Opale le 8 avril prochain. « Je me réjouis énormément, il y a bien entendu des différences techniques et logistiques avec la présentation sur un plateau, mais il y a aussi quelque chose de spécial, une proximité avec le public et, par la même occasion, avec les œuvres. Je pense que l’énergie de ce lieu magnifique qu’est la fondation Opale nous portera certainement dans ce challenge ! »

Rêver dans le rêves des autres à la fondation Opale

L’idée initiale de la fondation Opale est de réunir des œuvres d’artistes aborigènes d’Australie en les faisant dialoguer avec des thèmes universels au sein d’expositions temporaires variées. Fait peu connu, Yves Klein a expérimenté un art proche de celui d’artistes aborigènes au début de sa carrière. Aussi, sa façon d’évoquer un retour à l’essentiel se rapproche des émotions brutes que l’on reconnait dans certaines de ces œuvres. En ce moment, la fondation Opale propose donc un étage réservé à l’artiste niçois tandis que l’étage inférieur crée des liens poétiques avec des artistes aborigènes plus contemporains. 

©Yorick Chassigneux

Ce lieu d’exposition lui-même vaut le détour, alors à ne pas douter que couplé à un spectacle de danse de haute qualité, l’évènement est à ne pas manquer !

Vous pouvez d’ores et déjà réserver vos places ici !  

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