C’est reparti : la FdS, qui se déroule dans plusieurs lieux de culture lausannois du 18 au 21 mai, revient pour une onzième édition. Comme à son habitude, le festival axé sur les affects, les sexualités et les genres présente une programmation pluridisciplinaire foisonnante et stimulante. Tour d’horizon.
La FdS, plaidoyer pour l’anarchie salvatrice de l’amour
Se tourner du côté des marges, chercher le général dans le particulier, questionner la permanence des normes et détricoter nos conditionnements… Autant de credos que suit année après année la FdS, Festival artistique des affects, des genres et des sexualités. Depuis le début du mandat de sa directrice artistique Valentina D’Avenia en 2022, l’événement accorde une place centrale à l’amour, et plus globalement aux émotions et aux sentiments. L’envie ? Parler de la diversité des manières de se relationner aux autres, afin d’exploiter pleinement le potentiel émancipateur voire révolutionnaire des liens amoureux, qu’ils soient compris dans une acception amicale, familiale, romantique, sexuelle ou spirituelle.
Reconnue pour la qualité de sa programmation, la FdS tient à offrir à des artistes émergent·e·x·s, provenant d’horizons tout à fait divers, la possibilité de faire connaître des pratiques originales voire pionnières. Cette année, le festival propose de décentrer le regard pour ne plus s’attarder, en ce printemps bien entamé, sur la beauté aguicheuse des fleurs, mais plutôt sur le réseau racinaire des plantes, théâtre de l’expression du désir sous toutes ses formes. Ainsi, sont proposés au public des médiations, des concerts, des performances ou des films qui interprètent à leur manière l’aspect étrange, irrégulier, anarchique mais aussi connecté, ingénieux, solidaire des racines, dans une perspective queer bienveillante et relâchée. Autant de moments forts qui se tiendront dans un maillage de lieux au cœur de Lausanne, de l’Arsenic aux Docks, en passant par le Théâtre Sévelin 36, Pôle Sud, la Maison de Quartier Sous-Gare, la galerie HumuS ou radio 40.
Les immanquables du festival
La musique occupe une place de choix dans le programme concocté par la FdS. Qu’il soit amené par des concerts, des performances ou des soirées clubbing, l’art musical permet de s’interroger sur les différentes façons de communiquer ses sentiments au monde. À cet effet, l’expérience HOT BODIES CHOIR proposée par Gérald Kurdian (aka Gærald) s’annonce très intéressante : l’idée est de réunir du lundi 15 au vendredi 19 mai de 18h à 21h un groupe de participant·e·x·s autour de la pratique de l’écriture et du chant choral. La performance-chœur qui en résultera sera présentée lors de la cérémonie de clôture du festival, le dimanche 21 à 19h à l’Arsenic. On ne manquera pas non plus la soirée Black Technique qui se tiendra aux Docks le vendredi 19 dès 22h, mettant à l’honneur les techniques noires dans la musique électronique. Passeront successivement derrière les platines Silver Tears, Nkisi, Jasmine Infiniti et TNTC, le tout leadé par la party host Sabrina Oberlin. Découvertes techno, house et experimental assurées !
L’offre cinématographique n’est pas en reste puisque la FdS propose pas moins de six longs métrages et quarante-cinq courts et moyens métrages à visionner pendant les trois jours de festival. Parce que le septième art, peut-être comme aucun autre, sait avec acuité nourrir et développer notre imaginaire. Divisés en cinq bloc thématiques et deux blocs complémentaires hors compétition, les films de moins d’une heure nous transporteront vers d’innombrables territoires de plaisirs souvent tabous, mésestimés ou méconnus. En ce qui concerne les longs métrages, on retiendra De noche los gatos son pardos du Zurichois Valentin Merz, qui met en scène l’équipe technique d’un film érotique, dont le tournage est bouleversé par la disparition du réalisateur et la série d’événements étranges qui s’ensuit. Projections vendredi 19 et samedi 20 à l’Arsenic.
Dans le reste de la programmation, l’Hypermarché passe pour l’un des temps forts du festival. Samedi 20 et dimanche 21, le public est invité à se rendre de 13h à 18h à l’Arsenic, afin de passer un moment convivial à la frontière entre la fête foraine, le marché traditionnel et l’exposition. Nail art, bijoux, sexshop queer-féministe et sexpositif, vêtements, mini-librairie… Il y en aura pour tous les goûts. Avant cela, on vous enjoint à vous rendre au show de La Zizanyx vendredi 19 à l’Arsenic : pour l’occasion, l’artiste incontournable de la scène drag et queer genevoise, directrix artistique et djx résidentx de la GENEVEGAS, saura vous surprendre avec la carte blanche qui lui a été accordée par la FdS. Et pour élargir nos horizons intellectuels, on tâchera d’assister à la table ronde Voyage dans le genre proposée par Loïc Valley dimanche 21 à 14h au Théâtre Sévelin, pour un périple à travers le passé permettant de découvrir des figures historiques aux revendications et aux vécus connexes à ceux des personnes queer contemporaines.
Pour célébrer la diversité des manières d’être et d’aimer, envers et contre tout
Vous l’aurez compris, les propositions alléchantes ne manquent pas en cette nouvelle édition de la FdS. Nul doute que le public répondra présent en nombre, comme l’année passée, pour découvrir les pépites saisissantes dont regorge le festival. Ce ne serait que justice pour un petit événement porté par une association à but non lucratif, qui fonctionne en bonne partie grâce au bénévolat et qui a à cœur de parler à chacun·e·x, peu importe sa sensibilité, son origine ou son âge. Cela, dans le but sans cesse réaffirmé de rappeler le bien-être inestimable qu’un rapport sain et décomplexé à l’intime peut procurer.
Plus d’informations sur la programmation de la FdS, Festival artistique des affects, des sexualités et des genres, sur son site.
