Lumière sur le metal puissant de Kassogtha

Kassogtha

Groupe de metal genevois actif sur la scène locale et européenne depuis 2013, ils·elles sont de retour avec leur nouvel album, nous révélant leur premier single ce 22 mars. C’est au Café de la Presse à Plainpalais que je rencontre Morty et Stephany, compositeur et growler du groupe, pour discuter de leurs plus récentes créations.

Kassogtha, précédemment nommé Deus Ex Machina, arrive sur la scène genevoise en 2013 avec la sortie d’un premier album nommé A New World To Come. C’est en 2017, avec l’arrivée du batteur Dylan Watson et du guitariste Martin Burger que le groupe changera de nom pour celui de Kassogtha. Batterie qui claque, des riffs de guitares destructeurs qui s’entrechoquent, portés par un death growl sombre et puissants de la lead féminine Stephany, le son de Kassogtha ne peut pas vous laisser indifférent. Il réveille et hérisse le poil, soyez-en sûr. Si la composition du groupe a évolué depuis ses débuts, les talentueux et talentueuses artistes qui le composent avancent aujourd’hui avec le même rêve en tête : celui de faire de leur passion un métier !

C’est dans le magasin de jeux Xenomorphe, non loin du lieu où l’interview est conduite, que le nom du groupe a été trouvé. Kassogtha est tiré de l’univers fantastique des récits de l’écrivain Howard Phillips Lovecraft. Dans le mythe de Cthulhu, Kassogtha est un être cosmique féminin puissant qui vit une liaison incestueuse avec son frère, créature vénérée tel un Dieu. « Avoir une entité féminine puissante comme nom de groupe ça faisait du sens pour nous, du fait que Stephany est notre lead voix », explique Morty.

La growleuse, elle, se prend d’amour pour le metal dès son plus jeune âge, grâce à son père qui est fan de ce registre musical. Elle nous confie qu’elle arrive au micro un peu par hasard. Dans ses premiers groupes, Stephany joue de la guitare et suite à un départ, elle remplace la voix sans grande conviction. « Des figures comme Angela Gossow et Candice du groupe Eths pouvaient le faire, alors je me suis dit que moi aussi je pouvais essayer », nous confie-t-elle. Très vite, le chant lui colle à la peau et elle ne quittera plus ce poste.

La sortie de leur second album, ils·elles la préparent depuis des mois. Le groupe nous met déjà l’eau à la bouche avec la sortie du premier single de cet album le 22 mars prochain ! L’entièreté du projet sera ensuite diffusé au compte-gouttes par single tout au long de l’année, pour sortir entièrement à l’automne 2022. Mais on peut déjà vous dire que ce sera un album concept de neuf titres, avec trois actes ayant des ambiances très différentes. Sur ce nouveau projet, dans ses textes, la chanteuse raconte un passé sombre et douloureux. « Écrire sur cette thématique et ce passage de ma vie, ça été un moyen thérapeutique de clore ce chapitre », nous confie la chanteuse.

Le processus créatif mis en place par les musicien·ne·s pour ce second album change des projets précédents. Toutes et tous sortent de leur zone de confort pour expérimenter de nouvelles choses, aussi bien au niveau du son que de la technique ou des voix. Habituellement, Morty se charge de la composition des morceaux et la création des sons se fait en amont à l’écriture des paroles. Pour ce nouveau projet le tout s’est construit simultanément, en fonction de l’avancement des différentes parties. En réalité le groupe m’explique qu’il n’y a pas de recette magique pour construire de nouvelles chansons ; ce sont des heures de travail acharnées. Quelquefois les morceaux se font en une journée, d’autres prennent des années avant de pouvoir figurer sur un album. Pour ce projet, le groupe s’essaye même à une retraite en montagne, dans un chalet spécialement conçu pour les retraites d’artistes. Une semaine intense où chacun·e a dû s’adapter à la création en groupe et isolé·e·s du monde extérieur.

©Kassogtha

Pour l’enregistrement, le groupe se rend à Stockholm dans les studios studiogrondahl qui font partie de fascination street studio. Admiratif du travail produit au sein de ces murs et des groupes qui y sont passés, Kassogtha n’hésite pas à réserver leur venue. « C’est une opportunité pour nous de faire monter d’un cran la qualité de notre travail », explique Morty. Les enregistrements se font avec une diversité de matériel analogique qui permet au groupe d’avoir des prises brutes de meilleure qualité. Le producteur qui les accompagne, David Castillo, amène lui aussi sa touche de professionnalisme et propose quelques changements de structure aux morceaux pour améliorer le rendu final. « Travailler avec lui c’était hyper cool, parce qu’il comprenait l’intention de ce qu’on voulait sortir sans même avoir besoin de lui expliquer », ajoute Morty. La plus-value de ce nouvel album sera donc portée sur le son et la production effectuée dans les studios.

Le 18 juin prochain, Kassogtha sera en concert à Pratteln dans le canton de Bâle-Campagne et sur la scène des Docks à Lausanne le 27 août, pour des shows chargés en émotions et avec des mélodies encore plus échauffées.

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