Malizia Moulin : une rencontre au plus près des étoiles

Malizia Moulin

Malizia Moulin est une artiste visuelle suisse. Après avoir vécu ses premières expériences « terrestres » dans les régions d’Yverdon et de Neuchâtel, l’artiste s’installe à Genève. Elle travaille dans un atelier à la Fonderie Kugler et c’est dans ce cadre, entourée de ses œuvres, que Malizia Moulin nous raconte son parcours et le caractère intuitif de ses créations. EPIC t’emmène à la découverte d’une artisticosmystique : « artiste-canal par lequel passent les énergies ».

Elles sont colorées, parfois grises et géométriques, les œuvres de Malizia Moulin suscitent un vif intérêt, mais qui se cache derrière ses créations ? Née dans le canton de Vaud à Yverdon-les-Bains, Malizia Moulin s’intéresse rapidement à l’art et, malgré les réticences de ses parents, elle se tourne vers un apprentissage en sérigraphie à la sortie de l’enseignement obligatoire. Cette première expérience l’introduit à la technique et surtout à la science des couleurs. 

Après l’obtention de son CFC, elle entame une formation à l’Académie de Meuron à Neuchâtel. L’artiste travaille jour et nuit pour maîtriser les techniques d’un dessin hyperréaliste : « Ma chambre chez mes parents ressemblait à un atelier de savant fou, il n’y avait même plus de place sur mon lit pour dormir », confie-t-elle, rieuse. À la recherche d’un sens à sa vie, c’est tout son univers qui se transforme. En creusant dans son être intérieur, sa quête l’emmène dans un tourbillon de révélations de la beauté de la vie, la plongeant ainsi dans une rupture avec la réalité qui l’entoure. Un envol frôlant la mort qui la force à stopper ses études. 

En 2001, Malizia Moulin est engagée en tant que dessinatrice et se spécialise pendant deux ans et demi sur les fouilles archéologiques du tracé d’autoroute entre Yverdon et Neuchâtel. Un chantier encore loin de l’atelier de la Fonderie Kugler, mais qui l’aide à travailler de près la matière. Ses expériences professionnelles ne s’arrêtent pas là : elle sera aussi experte amiante de bâtiment et elle apprendra pendant huit ans l’architecture avec son père. 

À partir de 2013, désormais mieux ancrée et reprenant confiance en ses crayons, elle se relancera dans les études. À Lausanne, elle rejoint l’école Ceruleum en illustration et dessin de bande dessinée. Puis, quelques années après, elle part pour la HEAD à Genève. Depuis 2018, elle travaille dans son atelier à la Fonderie Kugler. 

Le langage des étoiles

Le langage artistique de Malizia Moulin se révèle après une expérience  « d’envol » à ses 20 ans qui l’approche de près de la mort. À partir de cet instant, l’artiste observe des codes de lumière ou ce qu’elle nomme aussi le langage des étoiles. Ces codes se traduisent autour d’elle comme des formes et des couleurs abstraites en résonnance avec les peintures de Joan Miró, dont elle se sent désormais proche. 

Seulement, à cette époque, la société est encore très fermée sur ce qui se rapporte aux énergies et à la spiritualité, des sujets qui effraient plus qu’ils n’intéressent. La médecine enferme le ressenti de l’artiste dans la catégorie des pathologies. Malizia Moulin s’éloigne alors pendant quelque temps de la création artistique pour aller vers des métiers comme l’architecture ou l’archéologie qui lui permettent à nouveau de s’ancrer et de se retrouver. Elle profite de ce temps pour peaufiner son trait qui devient plus technique et elle reprend confiance peu à peu. 

Le coming out artisticosmystique : « artiste-canal par lequel passent les énergies »

Par ses expériences professionnelles et la stabilité qu’elle trouve dans son atelier à la Fonderie Kugler, l’artiste parvient à mettre des mots sur ses intuitions et renoue peu à peu avec le langage des étoiles. D’ailleurs, c’est durant cette période que des sons s’ajouteront à ses dessins. Elle les reproduit sur papier et décide de les retranscrire à l’aide de Google Translate. L’artiste s’aperçoit que parfois ce sont des mots en langue hindie ou encore en japonais. Ces découvertes permettent de légitimer son intuition et c’est aussi une belle surprise pour celle qui a toujours eu des difficultés à apprendre une langue étrangère. Malizia Moulin en parle rapidement autour d’elle et notamment aux artistes de la Fonderie qui l’encouragent à dévoiler ses dessins au grand public. 

C’est aux portes ouvertes de la Fonderie Kugler qu’elle annonce officiellement son coming out artisticosmystique : « artiste-canal par lequel passent les énergies ». Elle sème dans la Fonderie des dessins d’arc-en-ciel qui mènent le public jusqu’à son atelier. Une fois arrivé, un texte qui s’étend sur le long d’un mur donne des explications sur le langage des étoiles. 

La carte de vie et la carte dessoin

Malizia Moulin propose différentes formes de dessins qui aident à mieux se comprendre ou bien à adoucir un mal à dire, une phobie ou encore une relation toxique. Comment ça fonctionne ? 

Au début, ce sont surtout les ami·e·s proches de Malizia Moulin qui s’intéressent à son travail et qui lui demandent des dessins. Elle s’essaie volontiers à l’exercice et représente les couleurs, les formes et parfois les mots qui lui viennent pour ses proches. Les demandes grandissent et l’artiste rencontre une médium qui l’aide à mieux saisir les détails de son intuition. À partir de ce moment, Malizia Moulin développe ce qu’elle appelle les cartes de vie qui contiennent un dessin et des messages pour les personnes qui le demandent. 

Le dessin est accompagné d’une feuille de papier calque avec des numéros qui se réfèrent chacun à un message. Une carte de vie contient à peu près trente messages. Tout se fait de manière intuitive comme elle nous le raconte : « C’est comme un jeu ! C’est vraiment une énigme pour moi, mais pour la personne, ça donne quelque chose. » Les messages sont rédigés à destination de la personne qui demande la carte de vie et elle est la seule à pouvoir comprendre leur amplitude. 

Dans le travail de l’artiste, l’intuition prend une grande place et souvent elle attend de se sentir connectée. C’est une sorte de sérendipité artistique, un moment de latence intellectuelle qui est nécessaire avant de créer. 

Elle élabore aussi ce qu’elle nomme la carte dessoin. Ce sont des dessins qui permettent d’adoucir un mal à dire, une phobie ou encore une relation toxique. En ciblant la problématique, l’artiste visualise un dessin. En parallèle de son dessin, elle enregistre un audio avec des exercices ou des chansons qui pourront aider à adoucir le mal à dire. Tout se fait de manière automatique. Le site qu’elle crée liste les différentes formes de dessins qui ciblent chacun un questionnement particulier : cARte desSOIN, cARte de vie, acCOrdes mais aussi la connexion pour des projets en graphisme intuitif. 

Pour découvrir ses œuvres ou bien demander une carte de vie personnelle, vous pouvez la retrouver sur Instagram, sur son site Internet et dans son atelier magique sur rendez-vous.

Tags sur cette publication
, , ,

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.