Rocío Egío, l’art de la forme

Des formes géométriques, des couleurs pétillantes, un design très graphique… Rocío Egío est une artiste qui a appris à communiquer grâce à son art. Rencontre avec la Lausannoise d’adoption.

Et si l’art pouvait aider à surmonter un trouble d’apprentissage ? Rocío Egío est une illustratrice, architecte et graphiste basée à Lausanne. Née en Espagne, à Alicante, Rocío découvre la Suisse il y a dix ans, lors d’un Erasmus à l’EPFL en architecture. Elle souffre de dyslexie, ce qui a toujours posé problème dans son cursus scolaire. « Je dirais que le design et l’illustration ont été ma façon à moi de communiquer le mieux. Le langage visuel, c’est ma langue maternelle », explique l’illustratrice. La composition, les couleurs et la typographie ont été de précieux soutiens pour le développement de l’artiste.

Malgré ce point faible, la jeune femme de 31 ans enchaîne les mandats en tant qu’indépendante depuis trois ans. Que ce soit pour des fondations, des marques ou des magazines, Rocío multiplie les collaborations. Elle trouve son inspiration dans l’architecture, le design, le mobilier mais aussi et surtout dans la nourriture : « Je viens d’une famille méditerranéenne où l’on se retrouvait tous les dimanches pour un grand repas convivial. Ça m’a beaucoup marquée, et j’ai envie d’apporter mon héritage et ma tradition culinaire aussi dans mon travail », précise l’artiste. Rocío a d’ailleurs effectué beaucoup de maquettes ayant comme thématique l’alimentation. Elle illustre régulièrement des articles en lien avec la nourriture pour des magazines du monde entier.

La consécration, de l’autre côté de l’Atlantique

Le monde des médias intéresse tout particulièrement l’Espagnole d’origine. L’illustration éditoriale lui permet d’œuvrer sur des projets courts, très intenses, lui apportant beaucoup de flexibilité : « C’est une dimension importante de mon travail. J’aime varier et avoir toujours des propositions différentes. En tant que freelance c’est moi qui fais souvent les démarches, mais c’est une partie de mon job que j’aime aussi ! »

Depuis trois ans, la jeune artiste collabore avec le New York Times. Un magazine plus que prestigieux, qui représentait une forme de consécration pour l’artiste. « Quand j’ai su que j’allais être publiée chez eux, deux sentiments sont apparus simultanément : l’excitation et le syndrome de l’imposteur. Finalement, avec le temps, je me suis autorisée à rêver à encore d’autres idées. »

Et des projets d’envergure, Rocío en a. Elle élabore actuellement avec le Centre du commerce international sur une initiative qui vient en aide aux producteurs de cannelle analphabètes. « Ça m’a tout de suite beaucoup émue. Avec mes problèmes de dyslexie, j’ai été touchée par cette thématique », note la Lausannoise.

Des airs de Miró

L’univers de Rocío est aussi marqué par des couleurs vives. « Là aussi, l’inspiration vient des plats colorés que je voyais quand j’étais petite », précise-t-elle. Un style vivant et pétillant, qui l’a amenée à s’impliquer sur de nombreux projets comme des livres pour enfants. Des œuvres de Rocío se dégage une véritable fraîcheur qui impacte et marque les esprits.  Grâce à une simplicité dans le trait et une application des couleurs en aplat, l’artiste réussi à séduire toutes catégories de personnes. Un style qui fait penser au monde de l’artiste espagnol Joan Miró.

Actuellement, Rocío planche avec une maison d’édition américaine sur un livre de cuisine dédié aux Smoothies, disponible en avril prochain. Elle travaille aussi pour un festival autour de l’éducation en Espagne. Elle y présentera des œuvres traitant le lien entre nourriture et école.

Pour découvrir son travail, son site Internet et sa page Instagram.

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