Fin du mois de janvier, cœur de la saison froide. Le moment idéal pour découvrir mia willoe, l’interprète de Poésie d’hiver. Présentation de la toute jeune artiste, qui utilise son vécu pour créer des titres à fleur de peau, et de son slow projet, pour la découvrir tout en douceur.
mia willoe, sans majuscule et avec un E final, pas un W, elle y tient. Et retenez-le bien, si la chanteuse en est à ses tout débuts, ce nom risque de faire son chemin. Un projet ambitieux, un entourage musical qui ferait pâlir les meilleurs crew de rap et une sincérité dans ses titres comme dans la vie, la jeune auteure-compositrice a tout pour réussir. Et ce n’est pas l‘Undertown qui dira le contraire, puisqu’on a récemment pu y voir mia willoe programmée en première partie de K.ZIA. Rien que ça.
mia willoe…
23 ans seulement, mais quand on écoute ses titres on pourrait supposer que mia willoe a dix ans de plus. Maturité des textes, pose de la voix, qualité des prods, tout y est. Il faut dire que mia willoe a du vécu, dans la musique comme dans la vie. Et d’ailleurs la musique a toujours fait partie de sa vie, rien d’étonnant pour la fille d’une jazziste classique. Violoncelle puis chant en passant par le pantomime, une « révélation » qui l’a convaincue de se lancer plus sérieusement dans une carrière musicale. Car contrairement à ce que l’on pourrait penser, ça n’a pas toujours été une évidence pour mia, qui va pourtant sortir son premier EP en 2023. « J’ai eu une période de ma vie où j’ai complétement rejeté la musique. Adolescente, j’associais ça à une contrainte, imposée par ma mère, et je ne trouvais pas non plus la liberté que j’avais envie d’avoir dans ma pratique. Donc j’ai juste tout arrêté. »
Sauf que voilà, à la fin de l’adolescence, dans un moment difficile de sa vie, c’est à nouveau la musique qui est venue s’imposer à mia willoe : « Au début de ma vie d’adulte, j’ai vécu une période compliquée, avec beaucoup de problèmes d’anxiété qui m’ont poussée à m’isoler. C’est à ce moment que j’ai commencé à écrire des textes très introspectifs et à me lancer dans la production. C’est comme ça que j’ai créé mes premiers titres, comme un retour sur ces cinq dernières années, un bilan de la première partie de ma vie et surtout du passage de l’adolescence à l’âge adulte. » Un projet intime et intense donc, dans lequel elle s’expose beaucoup. « Je ne me suis jamais demandé si ce serait difficile de se livrer autant, mais au final je crois que c’est ce que je veux. Me permettre d’être mieux comprise, grâce à la musique que je fais, c’est aussi pour ça que j’ai décidé d’écrire et de chanter en français. »
… & co
Si le projet a été initié seule et dans un but cathartique, il a vite été évident pour mia qu’elle voulait en faire quelque chose. « Au début, j’étais assez satisfaite de ma musique mais je me suis rendu compte que je pourrais améliorer ce que j’avais fait en m’associant à des producteurs qui avaient plus de background et qui pourrait m’aider à atteindre un autre niveau. » Et quand elle s’entoure, mia ne fait pas les choses à moitié. Déjà conseillée par Oumar Touré (Color Records/The Spot) et sa manager Aurélia Platon, mia willoe a ajouté à ses forces DeeBee Chan et Lupa pour retravailler ses prods. « Je suis hyper contente des personnes qui m’entourent, et surtout du fait qu’ils ont des univers très différents, entre le côté lo-fi de DB et la connexion que j’ai avec Paul qui a les mêmes références que moi, notamment avec ce grain rap français. Bosser avec eux a donné une autre orientation au projet, en mélangeant rap old school et new wave, qui fait maintenant l’identité des titres qui vont sortir. » Côté direction artistique et clips, mia willoe sait aussi s’entourer puisqu’on retrouve Bilel Melki et Mounira Mokhtar.
Un EP et bien plus que ça
Un projet où l’on retrouve les influences de la jeune artiste, qui s’inspire des univers musicaux de Kali Uchis, Frank Ocean, Damso, ou encore Travis Scott. Mais ce serait réducteur de ne parler que de musique lorsque l’on évoque les plans de mia willoe. En effet, son premier projet Chipie est un concept global qui regroupe musique, clips, podcast et écriture. Pensé comme un moyen de faire découvrir l’artiste et son univers en profondeur et progressivement, à l’opposé de la rapidité et du côté éphémère des réseaux sociaux, mia willoe prévoit des releases sur toute l’année. « En fait l’idée c’est de travailler par chapitres. Chaque mois je vais sortir un titre, toujours accompagné par du contenu qui y sera rattaché, que ce soit un podcast, des textes sur mon Tumblr, un clip, des visuels…. L’idée c’est de construire une narration, et de créer des liens entre univers musical, sonore et virtuel. » Un moyen aussi de présenter les différentes facettes de sa personnalité, en multipliant les collaborations. Neuf titres vont donc sortir au fil des mois, puis un EP plus sombre verra le jour. « Cette deuxième partie du projet est un écho à ce que j’ai déjà fait, mais c’est son versant dark. Au final, les titres que je sors actuellement parlent de choses dont je me suis déjà éloignée, qui ne correspondent plus à ce que je suis en ce moment. Les titres de l’EP supplémentaire, qui sortira en fin d’année, seront encore plus authentiques. »
Beaucoup de projets et une année chargée pour mia willoe, qui ne se se voit pas pour autant faire de la musique toute sa vie : « C’est sûr que je garderai toujours un pied dans la musique, dans le milieu artistique, mais j’ai aussi beaucoup d’autres envies. Je vois la musique comme une étape pour atteindre un équilibre dans ma vie, une certaine sérénité. Ensuite, il y a d’autres choses que j’aimerais faire, notamment en ce qui concerne le social, la santé mentale, je verrais bien quelle forme cela peut prendre. »
Affaire à suivre tout au long 2023 donc. mia willoe, sans majuscule et avec un E on vous a dit.