Morgoran aux 4 coins, un voyage au travers de l’Atlantique

©Didier Varrin

Ce jeudi 22 octobre, résonneront aux 4 coins des airs d’Amérique. Dans une rencontre entre folk et chanson française, Morgoran y présentera son dernier EP A ces quelques secondes. À l’occasion de sa venue à Genève, EPIC a discuté avec le jeune neuchâtelois à l’univers contrasté, où joie et mélancolie se mêlent.

Avec sa guitare et ses mélodies colorées, Morgoran poursuit son chemin à cheval entre les États-Unis et la poésie. Après Esquisse, un premier EP en intimité, A ces quelques secondes confirme l’identité folk francophone de l’auteur-compositeur-interprète résolument assumée. Sa plume se pose, cette fois, sur ces instants qui laissent leur trace, ceux que l’on savoure en grand par leur simplicité, ceux sur lesquels aussi ont on se construit et revient quand l’on s’oublie.

Les premières envies

Entouré de musiques et de livres depuis son enfance, Morgoran curieux découvre la guitare grâce à son père. « Enfant, j’ai toujours voulu faire ce qui me faisait vibrer. Quand je lisais des bds ou des romans, je voulais en écrire. Quand j’écoutais de la musique, je voulais en composer. Mais c’est mon père qui m’a initié. Un soir, il a sorti les guitares et toute la famille a suivi ce cours improvisé. Une fois que j’ai compris qu’avec ma guitare je pouvais faire comme sur les CDs, je me suis lancé ».

©Yannick Haas

C’est dans ces premières découvertes que Morgoran crée son identité : Raphaël pour la chanson, les Eagles et Bob Dylan pour l’univers. A chercher le mariage entre eux, le jeune chanteur y a trouvé le plaisir des mots. « Je ne peux pas faire de musique sans mot. J’aime quand l’art renvoie au quotidien, à ces questions qui font nos vies, à ces situations que l’on traverse. C’est ce que les mots permettent et de manière directe. C’est ce qui me nourrit et ce qui m’a fasciné dans le répertoire de Raphaël. Le texte chez lui discute avec la musique. Les mots créent des mondes entre mystères et émotions. C’est lui qui m’a fait comprendre que j’écrirai mes chansons en français. Parce que je peux y être plus sincère, que je peux y creuser en profondeur. J’aime écouter une chanson en portant attention à ses paroles , je suis d’ailleurs de ceux qui lisent les livrets des albums. Une histoire, une sensation, une émotion racontées avec justesse et simplicité, c’est ce qui me touche dans une chanson ».

Un hommage en musique

A ces quelques secondes, le nouvel EP de Morgoran

Pour ce nouvel EP, Morgoran a rassemblé six de ses chansons, dont Je ne viendrai pas et Tu viens de partir de chez moi. Leur point commun : ces moments qui marquent les vies, ces moments qui servent de repère. Arrangées dans des atmosphères americana, ces six chansons quittent le guitare-voix qui les a vues naître et offre à l’artiste un EP plus habillé que le premier. « J’avais très envie avec ce deuxième projet de chercher plus de couleurs et de variations dans les sons. Travailler avec plus d’instruments pour retrouver de ces sonorités de groupe. Et aller plus loin. Comme j’avais l’expérience du premier EP, que je savais être capable de réaliser un disque, j’en ai profité pour inviter plus de musiciens à venir enregistrer, et sur plus de chansons ».

Voir les musiciens s’approprier les chansons, leurs propositions se fondre dans mon travail et lui apporter de la vie, c’est un pur bonheur.

Il aura fallu un an à Morgoran pour créer A ces quelques secondes. Un an passé entre des temps seul au studio à tester, à apprendre la gestion de plusieurs instruments, à concevoir les harmonies. Et des temps de collaboration à entendre ses accords joués par d’autres, mais surtout à découvrir les propositions de ses musiciens, puis à préparer la scène toujours dans cette qualité d’échange. « Ca a été une alternance de moments euphorisants et de moments frustrants. Quand on passe autant de temps à reprendre et refaire, il y a un moment on touche ses limites. C’était bon d’apprendre à se connaître musicalement. J’ai eu la chance de pouvoir prendre mon temps. Et quand d’un coup ça prend, quand tu sens le truc qui rend la chanson vivante, c’est exaltant. J’avais en tête ce besoin de vibration et de vie dans les chansons. Elles parlent toutes de ça, de ses souvenirs que l’on garde. Je crois beaucoup en l’importance des souvenirs, ils sont comme des guides pour nous. Et avec ces six chansons, je voulais leur rendre hommage ».

Morgoran entouré de ses muscien.ne.s, Amarande Léchot, Michel Bertarionne, Raphaël Weber, Mélody Génadinos et Marius Rivier, lors de son vernissage à la Case à Choc de Neuchâtel, le 2 octobre dernier. ©Etienne Grandjean

Morgoran est à retrouver au coin scène ce jeudi 22 octobre à 21h. Accompagné de ses musiciens, il nous partagera A ces quelques secondes et revisitera Esquisse. Pour s’y rendre, il faudra passer par la billetterie des 4 coins et réserver sa place en raison des mesures sanitaires. Plus d’information sur le site des 4 coins : https://les4coins.ch/event/jikaelle-morgoran-en-concert/

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