Eugène, portait de chansons revendiquées pop et francophones

Eugène à la Fête de la musique en 2016, photo par JD Schneider

Le festival Bars en fête a débuté vendredi passé. Dans sa programmation, de nombreux artistes locaux se succèdent dans les quinze bars partenaires du « off » de Voix de fête, pour des concerts intimistes. Parmi eux : Eugène, un projet aux nombreux visages et à la voix d’Alexandra Marcos qu’EPIC-Magazine a rencontrée pour l’occasion.

Décrit comme « faux cynique, vrai romantique, dans un univers Dream Pop embrassant la langue française », Eugène est un projet musical de pop francophone, se jouant de sa sensualité, celle de ses guitares et synthétiseurs, autant que celle de sa voix. C’est sans pudeur et avec plaisir que sur scène Eugène invite son public à assumer sa lascivité « entre clins d’œil et sourires complices ».

Une identité animée

Eugène est né d’une rencontre et d’une amitié, celle d’Alexandra Marcos et Samy Dib. Commençant en binôme, l’identité d’Eugène se définissait par la voix d’Alexandra et la guitare de Samy. De date en date, ce noyau central a testé diverses formations, invitant leurs amis musiciens à revisiter leurs chansons. À deux, à trois ou à cinq, l’univers se transformait par de nouveaux arrangements et instruments.

Avec la sortie de leur premier EP Faux Soleils en mai dernier, un virage pop électronique assumé s’est effectué. Avec lui le choix du français s’est imposé. « Je suis une amoureuse du français et de ce que l’on peut y dire. C’est beau le français, sincèrement. C’est vrai que l’anglais permet un premier degré plus direct. J’aurais de la peine à écrire et chanter Je t’aime tu pars je t’ai perdu en français – ce qu’a pu être la chanson Ariane dans sa première version avant sa traduction vers le français. C’est une langue plus exigeante dans ses subtilités, et donc plus intéressante à mes yeux. Plus exigeante aussi dans sa diction. Quand je chante en français, les gens s’attendent à comprendre les paroles, ça me force à être plus présente et connectée au public. En anglais, j’ai l’impression de m’échapper. Ça me plaît cette exigence à faire entendre les mots. »

Faux Soleils

Le processus de création des chansons est à l’image d’Eugène : pluriel. Pour leur EP, ses deux particules élémentaires, Alexandra et Samy, se sont réparti.e.s les écritures. « On a écrit nos chansons chacun de notre côté. Je ne sais pas comment lui s’y prend, mais moi je ne peux pas commander l’écriture. C’est des bribes de phrases qui s’assemblent ou un cri dans lequel il faut ensuite couper, comme pour Mon choix. Ne connaissant pas le langage technique de la musique, je propose une ligne vocale en guise de mélodie, voire une ligne de basse que je fais à la voix. Puis on a échangé, repris, on est intervenu dans les propositions de l’autre. Et tout est parti dans les mains de Jérémy Duciel qui a produit et dynamisé les quatre titres, en les éléctronisant, avec synthé, basse, batterie. On est allé en studio avec tout ça pour un travail de détails, Samy, notre guitariste Sylvain Bach, Robin Girod et moi. En studio, c’était une émulsion folle. Sur trois, quatre jours les échanges étaient directs et tranchaient avec le long ping-pong du début, durant lequel on s’est écrit beaucoup d’e-mails. »

Un concert à réinventer

La soirée de Bars en fête au café les Volontaires s’annonce comme un défi pour Eugène. Pour des raisons intimes, la sortie de Faux Soleils ne s’est pas suivie de promotion ni de concert. À quelques semaines de leur passage au festival, le travail d’adaptation a été lancé et l’équipe  renouvelée. « L’année a été plutôt bien chargée, émotionnellement aussi, et ce n’est qu’aujourd’hui que l’on si remet – sans Samy, qui a quitté le projet en bon terme. Il faut nous trouver le moyen de donner à entendre la nouvelle direction électro de l’EP, ça demande du temps et on ne l’a pas vraiment. On va donc tout faire pour l’honorer de manière artisanale et à quatre sur scène. Les répétitions sont complexes à organiser, mais on sera prêts et qu’est-ce qu’on va s’amuser. Bars en fête c’est la passion des organisateurs, un public fidèle et un contact direct, des scènes petites et intimistes. Ça va être chouette. »

Eugène en résidence au Chat Noir, photo par JD Schneider

Pour découvrir ou redécouvrir leurs chansons et univers, ce sera au café les Volontaires vendredi 13 mars de 18h30 à 19h30.

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