Interview avec Pekodjiin, le beatmaker qui mélange trap et sonorités latines !

Ce samedi à l’Usine,  Pekodjiin accompagné de ses potes du collectif genevois Ozadya vous prépare une soirée riche en rythme et en turn up, entretien…

Hello Pekodjiin, raconte nous ce qui se passe !

Yo, moi c’est Elias, aka Pekdodjiin j’ai 23 ans. Je produis des zic et je mixe en soirée. Je fais partie du collectif Ozadya, Tropical Blue Master Clash, et je suis dans pas mal de projets ces temps.

D’où vient le nom Pekodjiin ?

On m’appelait 1pek à l’époque où je graffais et j’ai voulu recycler ce vieux nom de gosse. J’ai pensé au « jinn », c’est l’esprit en arabe. Et du coup Pekodjiin, voilà.

Comment es-tu passé du graff à la musique ?

J’ai commencé à rapper avec des potes. À 12 ans j’ai téléchargé Fruity Loops pour essayer, j’ai fait 2, 3 boucles. Mais ça a croché plus tard, genre j’ai commencé à collectionner de la musique et les gens prenaient toujours mon MP3 pour passer du son. Du coup petit à petit j’ai commencé à mixer avec mon crew Tropical Blue Master Clash et au final j’ai commencé à produire ! Les choses sont devenues un peu plus sérieuses quand j’ai repris des remix. Ça fait 2 ans et quelques.

Quels ont été tes premiers contacts avec la musique avec tes styles de prédilection ?

Forcément j’écoutais la musique que mes parents écoutaient. Mon père écoutait beaucoup de Bob Dylan, ma mère de la zic rebeu. Mais le premier CD que j’ai trop kiffé quand j’étais gosse c’était Bob Marley je crois. Après j’ai beaucoup écouté de rap parce que j’ai connu Sniper et tout ça… J’ai aussi une marraine mexicaine, on allait souvent à des soirées latino. J’ai toujours écouté des sonorités exotiques sans vraiment le savoir en fait…

En grandissant j’ai commencé à bien aimer la musique balkanique. À Genève on a une belle scène, Gypsy Sound System avaient bien percé à l’époque. Après j’ai découvert la cumbia et là j’ai pété un câble ! J’ai trop kiffé. Après tu t’intéresses plus précisément au genre et j’ai accroché sur les musiques d’Amérique Latine: samba, bossa nova…

Des artistes ou des albums qui t’ont marqué ?

J’aime bien la samba classique: « Originais dos Samba » c’est assez marrant, j’ai jamais remixé mais j’aime trop écouter. Et Tom Jobim aussi, Gilberto Gil, João Gilberto… J’aime bien tous ces gars mais je les écoute pour les sampler surtout. Sinon j’écoute forcément Travis Scott, il m’inspire par son personnage et le fait qu’il fasse souvent ses prod aussi. L’espèce de nouveau style qu’il met en place. Ensuite Quentin Miller, c’est de la balle, il sample des trucs jazz et il fait de la trap dessus ! Et puis mon gars sûr JLZ au Brésil, passe parfois sur Soulection.

Raconte-nous tes débuts dans le sampling…

J’ai diggé. J’ai découvert Sango y a 3, 4 ans par des potes. C’est une référence avec Soulection. Je voulais plus de sons comme ça pour les mixer en soirée, j’ai vu qu’il y avait 2, 3 gars intéressants au Brésil etc. C’est là que j’ai commencé à prod. J’avais un pote qui commençait à faire des instrus qui était trop chaud et qui m’a tout appris sur Ableton. Sur plusieurs mois, petit à petit, tu te rends pas compte comment ça se passe et après tu réalises que t’as fait des sons !

Dans les sons que je sors y en a plein qui passent à la poubelle, je fais plein d’essais avec de nouveaux styles, etc… Tout le temps ! Et le son que je sors c’est souvent après plusieurs sons jetés.

Je fais du Neo Tropical, comme ça j’englobe un peu tout ce que je fais, pas que brésilien mais aussi latino, exotique. J’essaye même de remixer un peu plus de sons arabes, prendre des sons un peu plus du bled ! J’aime bien faire de la House et de la Trap aussi.

Quels voyages t’ont inspiré dans tes créations ?

Quand je suis allé à Rio, le rapport à la musique était tellement différent. Les gens jouent dans la rue, ils sont tous en train de faire la teuf et ils connaissent les sons ! J’ai fait une soirée Hip Hop dans une Favela, c’était une expérience trop stylée. Là-bas j’ai trop produit, j’ai chopé une chambre d’hôtel, j’étais au centre de Rio mais j’ai passé beaucoup de temps à prod. C’était un pur voyage ! À la base je voulais mixer mais je suis allé surfer dans le Nord (rires) mais j’ai pu faire un son pour un petit brésilien et des gars qui font de la trap. J’ai réussi à choper des sample aussi. Je chope des CD et sinon je sample avec le Zoom.

Où trouves-tu tes CD ?

Dans les brocantes, des magasins, je cherche sur internet… Mais pas vraiment à Genève parce que c’est cher. Disco Club j’y vais souvent. Je me dirige direct vers les salsa, samba, tout ce qui est latino. Parfois Funk, Disco House, j’essaye.

Parle nous maintenant de ton collectif Ozadya…

OZ, vient d’osadia, « audacieux » en portugais. On est 6 artistes producteurs et un manager. En gros on est des beatmakers qui veulent mixer et faire du live et produire ensemble. On a un certain style. On vient pas tous des mêmes quartiers mais certains sont des potes depuis longtemps, Zaluf c’est un pote de longue date. On kiffe tous les mêmes sons et on est dans cette tendance Neo Tropical. On essaye d’explorer, faire des trucs un peu expérimentaux, essayer d’amener un truc nouveau ! Ce qui nous a relié c’était clairement ça, on a tous notre identité mais on travaille tous ensemble aussi. 

Ozadya c’est ma miff, j’y resterai toute ma vie. Je me suis même fait tatouer un OZ dans le bide (rires) C’est moi qui l’ai fondé avec des potes à la base mais c’est vrai que tous les artistes l’ont construit ensemble et c’est ce que c’est grâce à tous ceux qui en font partie, tu vois.

Ozadya veut s’établir solidement à Genève ?

On aimerait bien sortir un peu de Genève, faire d’autres dates parce qu’on voudrait rencontrer un autre public et voyager. On a trop kiffé notre date à Berne. Mais le public genevois est trop stylé.On a invité des artistes de Paris et ils ont aussi trop kiffé, ils ont adoré venir à la Makhno. C’est un bordel qu’ils voient pas à Paris, ça turn up et il y a de la sauvagerie ! Mais à Genève on a plein d’artistes, un potentiel de malade mais il manque des structures autour. Pas forcément des lieux mais des gens qui aident les artistes à se développer, que ce soit manager, producteurs, des gars dans les médias et tout… On a mixé à la Grav, Usine, dans des petits bars aussi, on a fait une rave… j’ai trop kiffé, c’était avec le collectif Bootleg. On adore aussi la Makhno. On joue pour nos potes, ils viennent, c’est gratos…

Quels sont tes projets pour la suite ?

Continuer avec Ozadya à fond, pour qu’on se développe. Après en solo faire plus de dates, aussi avec Ozadya. Et je prépare un petit EP pour 2018 en solo. J’ai eu des collab avec Ka (ra) mi, sur un son qui s’appelle Vai Sentar. Elle est de Genève mais elle vit à Paris et je l’admire trop. J’ai des collab avec des potes du Brésil aussi. Mais j’ai encore beaucoup de taff à fournir à ce niveau.

Parle-nous de cette soirée à l’Usine le 23 septembre…

On a invité El G qui fait de la favela trap de ouf, c’est un gars de Bruxelles qui vit à Berlin. On l’a rencontré via Soundcloud, et à Paris en boîte. On organise cette soirée pour la sortie de OZ 3 (le 3e EP d’Ozadya). Et ce gars il a fait des prod pour des gars aux States il est trop balaise.

Ce sera donc à l’Usine que ça se passera, ce samedi 23 septembre pour une soirée « Tropical Trap » où il sera possible de découvrir l’univers « neo » trap et favela !

Le Zoo / Usine

10 CHF avant 1h et 12 CHF après

00h-06h

Lien de l’event Facebook: https://www.facebook.com/events/163538160876408/

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