Panaviscope, humble bouffée d’oxygène

Il aurait dû se produire sur le pont du CEVA à Carouge dans le cadre de La Bâtie. L’événement a dû être annulé mais qu’à cela ne tienne l’artiste vient de sortir un nouveau clip, à découvrir en exclusivité !

Salut Alex ! Est-ce que tu peux te présenter, nous dire d’où tu viens ?

Je m’appelle Alex et je viens de Genève. Je produis le groupe « Panaviscope », dans lequel je joue et chante. Je fais aussi mes visuels et mes clips. J’ai sorti un jour un premier morceau, qui a été pris par Couleur 3. À partir de là, tout s’est enchaîné rapidement, jusqu’au live Couleur 3 Toutouyoutour, et un article récent dans Libé, ainsi que la playlist de Rolling Stone Magazine.

Tu peux nous expliquer ton parcours ? Comment as-tu commencé à faire de la musique ?

J’ai joué dans plusieurs groupes genevois, mais le rythme espacé des répétitions ne satisfaisait pas mon envie de musique. Alors, je créais mes morceaux, à côté. De fil en aiguille, je me suis concentré exclusivement sur mes productions. J’ai commencé la musique enfant, sur le piano familial, avant de me mettre à la guitare et à la batterie. J’ai toujours été impressionné par les artistes multi-instrumentistes. Parallèlement à l’apprentissage de ces instruments, je dessinais beaucoup, et pratiquais la photographie. Quand je me suis décidé à sortir mon premier morceau (Kiss yourself to death), j’ai mis toutes ces passions ensemble pour produire le son et créer les visuels.

Tu as sorti un premier EP Kiss yourself to death en mars 2019 et tu as sorti ton premier album en novembre 2020. Tu peux nous en dire plus sur Like the sun ?

Après la bonne réception de mon premier EP, j’ai pensé sortir un second EP, avec le morceau Breathing in reverse, en novembre 2020. Je me suis mis à composer plein de titres, et un ami m’a encouragé à en faire un album. Avec le confinement, la sortie de l’album a été repoussée, et j’ai encore ajouté de nouveaux morceaux, pour arriver à 12 titres. Tout l’album tourne autour de la nature, et du rapport que nous entretenons au réel, sans cesse digéré pour nous par les médias.

Quelles sont tes inspirations ? Est-ce qu’il y a des artistes suisses qui te touchent particulièrement ?

Robin Girod (artiste entre autres membre de Bandit Voyage, ndlr) a joué un rôle important dans la sortie du premier titre de Panaviscope. Il savait que je faisais de la musique, et à chaque fois qu’on se croisait, il me demandait : « Alors, tu sors bientôt quelque chose ? » À force, je me suis lancé. Le producteur/ingénieur Yvan Bing est une autre personne importante pour ce projet : c’est lui qui mixe tous les morceaux de Panaviscope. Il est en quelque sorte le second membre du groupe, tant son univers sonore est important. Pour les mix, je lui dis : « Fais ce que tu veux ! » Nous échangeons deux ou trois e-mails au maximum. D’une façon générale, la scène suisse est incroyable. Sa qualité ne cesse de me motiver. J’aime tout particulièrement Shuttle et Monumental Men, mais la liste est trop longue pour citer tout le monde.

Tu nous présentes ton nouveau clip en exclusivité. Quelle est l’histoire de Deep In Your Nest ?

Dans ce clip, j’ai essayé de créer un sentiment de menace associée au quotidien, comme sa présence allait de soi. On y voit des explosions, de villes qui ont poussé à l’intérieur de forêts en feu, d’énormes vagues qui engloutissent des immeubles. Et pourtant, les voitures circulent, les piétons déambulent et les vélos roulent comme si de rien n’était. Le rapport que nous entretenons au réel est un thème récurrent dans mon travail. Ces catastrophes qui se marient à une vie banale sont une représentation physique des idéologies qui brouillent notre rapport à la réalité, notre capacité d’observation neutre du monde, et notre esprit critique.

Pour cet opus tu as travaillé notamment avec Mike Marsh (qui a aussi bossé avec Daft Punk ou Chemical Brothers). Comment s’est faite cette collaboration ?

Yvan Bing le connaît, et il nous a mis en contact. L’approche de Mike se marie de façon parfaite au mix d’Yvan : amplitude, profondeur, spatialité. Le mastering est une étape très importante dans le processus de sortie d’un morceau. J’ai eu de la chance de tomber sur quelqu’un en qui j’ai confiance, et qui comprend parfaitement le travail sur les basses et les aigus de Panaviscope.

Tu t’occupes aussi de tes clips qui sont des films d’animation en noir et blanc. Qu’est-ce que Swangolde City ?

Swangolde City est une série de dix morceaux que je sors durant 2021, et dont je fais les clips animés. Il s’agit d’une histoire que j’avais envie de raconter en musique. Ce n’est pas vraiment un album, mais plutôt une mixtape qui se construit de mois en mois, avec ce scénario qui met en scène des super-héros dans une ville que j’ai imaginée.

Tu es multi-instrumentiste, compositeur, chanteur, illustrateur… Qu’est-ce que ça permet d’apporter à ton travail d’être touche-à-tout ?

Je peux travailler n’importe où, à mon rythme. Je peux bosser dans le tram, préparer un live dans une salle d’attente. La souplesse que j’ai est excellente et me permet d’avancer vite, sans retenir ma créativité. Et puis, j’adore me créer un univers qui me permet de me tenir loin du monde qui m’entoure, de plus en plus agressif d’un point de vue idéologique. J’invite les gens dans cet univers que me crée. Une humble bouffée d’oxygène.

Tu as répondu à l’appel d’offre du festival de La Bâtie. Comment ça s’est passé ?

Mon agente, Nadia Mitic (Glad We Met), a attiré mon attention sur le projet. La Bâtie est un festival mythique. J’ai immédiatement préparé un dossier dans lequel j’ai mis l’accent sur le côté « création originale ». Le set a été adapté spécialement pour La Bâtie. J’ai également créé un morceau exprès pour cette soirée, qui n’a encore jamais été joué en live, avec un clip. Le processus a été très « cool ». On a parlé très simplement, avec les représentants du festival. J’ai trouvé tout le monde très relax. Un vrai plaisir.

Tu aurais dû retrouver la scène après une période de pause forcée. Qu’est-ce que tu avais prévu ? Qu’est-ce que « Talking to Flowers » ?

J’aurais dû jouer pour la première fois avec des musiciens. Il y aurait eu également un VJ avec lequel je collaborer pour cette soirée, Alexandre Burdin. Le concept de « Talking to flowers » – le thème de la soirée – est lié aux visuels de Panaviscope qui sont très ancrés dans la nature. L’idée est simple : rentrer dans ce concert comme on rentre dans un film, larguer les amarres et oublier le monde un moment.

Quels sont tes autres projets ?

J’ai plusieurs passions, dans le sport notamment (je fais de la boxe thaï au Massar Gym). Dès que j’ai du temps, je m’entraîne. Je dessine, je lis. J’écris beaucoup. Panaviscope, pour le moment, me prend tout mon temps créatif. Il y a tout, musique, visuels, écriture…

Pour découvrir la musique de Panaviscope, c’est par ici !

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