Chelan, musique soul au bord de la Côte

© Timon Bachmann

Il s’est produit en février dernier au festival Les Hivernales : EPIC part à la rencontre du chanteur, producteur et musicien anglo-suisse Chelan. Portrait d’un artiste aux sonorités néo-jazz, qui vient de sortir un nouveau single. 

Avec des clips léchés et un univers musical inédit et envoûtant, Chelan commence gentiment à faire sa place dans le paysage musical romand. Âgé de 22 ans, l’artiste tombe très jeune dans le monde de la musique : il débute la guitare à sept ans et s’essaie à la production et à l’enregistrement sur Garage Band à ses onze ans. « J’ai toujours aimé la musique en particulier la production et la composition. Je n’ai jamais apprécié faire de covers. J’aime la phase de création d’un morceau. » Il passe ensuite sur Logic Pro, et enregistre des morceaux d’artistes comme BRVNO et Balezco à la suite d’une annonce vue sur Facebook. « Après ce premier essai et le bouche à oreille, j’ai commencé à enregistrer des gens chez moi, à me faire des contacts, et à développer mes capacités. » 

Son premier projet, Uncentered, sort en 2018. Proposant des titres en français et en anglais, cette première publication lui a permis de dévoiler son univers. « Uncentered est assez éclectique, c’est vrai. J’ai pu montrer la palette des styles musicaux que j’apprécie et que je sais produire. » On y retrouve Catin de Paris, Sunshine ou encore Reste avec moi, une musique entrainante où l’artiste oscille entre rap et chant. 

World of Sound, un tournant 

En 2019, l’étudiant de l’UNIL décide de s’attaquer plus frontalement au monde de la musique. Il utilise plus le sampling qu’auparavant, et redouble d’effort pour affiner ses productions et trouver sa voie. Il découvre aussi Hablot Brown, un groupe de Los Angeles qui l’influence beaucoup. Le 23 août 2019, Chelan publie le single et clip de World of Sound (W.O.S), qui s’annonce comme une révélation pour l’artiste. « Je le vois comme une sorte de fer de lance pour mes sons et ma direction en tant qu’artiste. J’ai l’impression qu’avec ce titre, j’ai vraiment trouvé ma patte », confie le jeune homme. Tourné pendant Paléo, le clip a été réalisé par Samuel Rock, avec qui il collabore pour presque toutes ses vidéos.

Les réseaux sociaux, la clé du succès ?

Chelan décide, entraîné par la sortie de W.O.S, de mettre son énergie dans la communication et la promotion de sa musique. Il contacte des médias et des plateformes de streaming, des blogs et des playlisters qui lui donnent l’occasion d’accroitre sa visibilité. Pour preuve, un des titres de son premier album, 5.a.m., a été sélectionné dans une playlist Spotify avec comme résultat plus de 250’000 écoutes en quelques semaines. Les chiffres et les statistiques poussent l’artiste à produire toujours plus de contenu pour les réseaux sociaux. « J’ai commencé à publier plus fréquemment sur mon Instagram, avec en moyenne deux vidéos par semaines. En six mois, je suis passé de 500 à 10’000 followers. Ces chiffres, qui représentent au final un public qui apprécie mon travail, me permettent non seulement de gagner une forme de crédibilité aux yeux des médias, mais aussi d’être visible pour les programmateur.trice.s de lieux ou de festivals », explique l’artiste.

Cette validation de la part du public et des médias a encouragé Chelan à poursuivre sur sa lancée. Il décide de faire un EP autour du titre World of Sound, dont la pochette est réalisée par l’artiste (et cousine) Stéphanie Peck.

« La chillance de Nyon »

Si vous vous baladez sur le compte Spotify ou Youtube de l’artiste, vous verrez que les collaborations sont plus que nombreuses. Que ce soit avec des artistes internationaux ou suisses, Chelan fait souvent appel à d’autres chanteur.euse.s sur ses morceaux. Dans les clips aussi, les apparitions d’artistes de la région et plus particulièrement du groupe Wolfgang se multiplient. « On était dans le même gymnase, à Nyon, du coup on se connait depuis un moment ! C’est plus facile pour les collab’ et, en plus, on a une vraie connexion particulière dans la région. » Si Genève et Lausanne sont maintenant bien connues pour leur scène musicale, Nyon n’est pas en reste et regorge de talents. Dans un style plus néo-jazz et néo-soul, des artistes comme Chelan ou Kreaem proposent un univers inédit en Suisse. 

En plus de cette vibe nyonnaise, Chelan apprécie la scène trap romande, notamment Varnish la Piscine, Arma Jackson ou la SuperWak Clique. « Je trouve assez fou ce qu’ils ont réussi à faire ! Arriver à rayonner, en dehors de la Suisse, c’est assez inédit pour l’univers du rap suisse. »

Staircase Recordings

En plus de son travail artistique personnel, Chelan a mis sur pied un mini-label au nom de Staircase Recordings. L’envie derrière le projet est d’enregistrer d’autres talents locaux ou internationaux, et de permettre de clarifier certains aspects juridiques et financiers. Staircase Recordings est encore assez peu développé, mais l’artiste souhaite le peaufiner dans un futur proche. « J’aimerais vraiment monter un label abouti qui déniche des talents. Je vais me laisser une année pour me consacrer à la musique, et développer toutes mes envies. » 

© Timon Bachmann

Dans ses autres projets, l’artiste continue de sortir des singles et des clips. Il vient d’ailleurs de sortir le titre Kids Die Alone. Chelan souhaite aussi se concentrer sur ses lives. Son dernier concert, en février dernier, lui a donné envie de multiplier ses apparitions scéniques : « Ma dernière expérience aux Hivernales était juste incroyable ! Il y avait vraiment du monde et j’ai adoré pouvoir montrer ce que je savais faire. » Un projet plus important est peut-être prévu pour la fin de l’année.

Pour retrouver le travail de Chelan, sa page Instagram

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