Visite de la petite maison bleue de Milla Pluton

En exclusivité, EPIC présente le clip de La petite maison bleue de Milla Pluton. Premier morceau de cette « gouine des champs », nouvelle signature de Cheptel Records, il oscille entre rêverie et militantisme, féérie et DIY.

La petite maison bleue est une ballade éthérée, la première chanson disponible de Milla Pluton, l’alter ego d’Alice Oechslin. Sortie sur le troisième volet d’Almost Mainstream, la série de compilations parue à l’occasion des cinq ans de Cheptel Records, elle s’enrichit ce vendredi d’un clip vidéo, dont la chanteuse et multi-instrumentiste est également à l’origine.

Magie, nature et sororité

Les références aux contes se multiplient, tant dans les paroles qu’à l’image. On y voit Milla Pluton accompagnée de deux autres fées queer dans la « petite maison bleue » et son jardin. Ce n’est pas un hasard : « Je viens avec ma maison, je viens planter mon univers » explique l’artiste. « C’est le chalet où j’habite vraiment. Il y a de petits animaux avec moi et ces personnes qui sont aussi mes amies. Elles m’inspirent au quotidien et font parties de ma petite maison. C’est une sorte de porte d’entrée et de bienvenue. »

Tant la nature que la sororité importent et sont filmées par Bertille Gervez. Les costumes et le maquillage sont signés Nora Fatehi. « J’aime le côté brut. Tout a été tourné en une matinée avec le caméscope que j’utilise pour travailler », raconte Alice. La collaboration lui tient aussi beaucoup à cœur ; c’est un point important qu’elle voudrait approfondir, tant visuellement que musicalement.

Queer et DIY

Le projet est récent. C’est lors du premier confinement, en mars, que Milla Pluton est née. « Pluton vient de mon signe astrologique. Je suis scorpion ascendant scorpion et c’est la planète associée. Elle symbolise la transformation, la métamorphose, la cicatrisation. Ensuite, Milla est le diminutif de Camille, ma petite sœur. » Là encore, magie et sororité.

Seule dans sa chambre, Alice Oechslin a donc façonné son personnage. C’est la première fois qu’elle se lance en solo. Elle s’essaie au chant. Développe une pratique d’écriture qui lui sert aussi dans ses études de performance à la HEAD : « Ça fait 6 mois que je suis en train de monter une comédie musicale avec Milla Pluton, justement ! » Elle habille ses riffs de guitare avec sa boîte à rythmes, du synthé, de la batterie, du triangle, de la flûte à bec et du xylophone. « Je touche un petit peu à tout, mais sans être pro nulle part. De ce fait, j’ai un côté beaucoup plus expérimental que des musiciens qui ont une formation classique ou jazz. »

Milla Pluton dans le jardin de sa petite maison. © Mara Gomez

Un côté DIY, c’est certain, et ça se confirme quand elle liste ses influences. En première place, il y a Hiatus Kayiote, avec la chanteuse et guitariste Nai Palm. « Elle utilise vraiment la musique comme lieu de cicatrisation et de guérison, je trouve ça très beau » s’enthousiasme Alice. Il y a aussi Rebecca Warrior, de Sexy Sushi et KOMPROMAT, pour « le côté hyper punk, hyper DIY ». Mais aussi Meshell Ndegeocello, « pionnière de la neo soul, bassiste, poétesse, antiraciste, qui s’est battue pour les droits queer ».

Milla Pluton est elle-même une digne représentante des « gouines des champs », autrement dit des personnes queer en milieu rural. Cette facette du personnage est importante, déjà militante : « Je veux montrer qu’il n’y a pas que des personnes cis et hétéro dans la musique, pas que des mecs. On est aussi là. En Suisse. On vient aussi de la campagne, et pas seulement des grandes villes. On a tout autant le droit d’être là que les autres. »

Pour la suite, un EP serait en cours d’écriture, et des collaborations se concrétisent. Pour rester informé·e et ne rien rater des projets à venir, retrouve Milla Pluton sur Soundcloud et Instagram.

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