En cette fin de mois de juin, nous partons à la rencontre de Victoria Boissonnas, aussi connue sous son nom d’artiste VICON. Véritable touche à tout, la jeune femme se dévoile à l’occasion de son exposition chez Bacco, situé dans la vieille ville de Genève.
Si vous ne connaissez pas encore son nom, vous avez sans doute déjà aperçu son travail réalisé au Zoo, en décembre dernier. Des dizaines de visages qui attirent l’œil et qui sonnent comme une des signatures de Vicon : « à propos de la genèse de mes visages, tout a commencé lors d’un voyage au Tessin pendant un moment de jeu avec des enfants. Avec l’eau d’un ballon percé spontanément j’ai dessiné mes premiers visages contre un mur de béton.», explique l’artiste, « elles sont devenues une sorte de mantra obsessionnel nécessaire au processus créatif qui constitue mon univers. ». Un projet au Zoo réalisé d’une seule traite, comme une transe, qui permet déjà de comprendre la manière de travailler de l’artiste : des dessins qui la transcendent, instinctifs mais surtout des dessins d’émotions.
Une jeune femme curieuse, avide de découverte et d’apprentissage mais dotée d’une sensibilité rare, qui se ressent à travers ses différents travaux et plus particulièrement ses One line, si caractéristiques. Des corps, des visages, des portraits qui mettent tous en avant une sorte de fragilité, mais aussi un questionnement de l’artiste : « Mon travail est guidé par ma spontanéité ; c’est d’une pulsion intérieure que naît mon trait. C’est cette même énergie qui m’accompagne dans mes créations. Mon univers gravite autour de la thématique du corps et questionne l’identité. Je me demande souvent si ce corps qui prétend nous définir socialement n’est pas au final qu’une enveloppe charnelle. Cela constitue une réflexion importante qui n’est pas encore aboutie dans mon travail. » explique Victoria Boissonnas. Un trait libre, guidé par le mouvement que l’artiste capte sur le moment et qui donne des figures incroyablement torturées, proche de l’artiste autrichien Egon Schiele.
Mais les dessins, les photos et plus encore les performances de l’artiste ne peuvent se comprendre qu’à travers l’histoire personnelle de la genevoise. Deux grandes opérations de la colonne vertébrale à l’âge de 14 ans ont bouleversé la vie de Victoria, créant le besoin d’extérioriser un trop plein de sentiment. Le monde de l’art a permis à l’adolescente de l’époque de s’exprimer mais aussi de développer un attrait pour le dessin présent depuis toujours. Après des études au Collège, Vicon part à Londres étudier l’illustration, mais l’artiste est pluridisciplinaire ! Passionnée par l’art au sens large du terme, Victoria cherche avant tout à apprendre, à tester des nouvelles choses et à trouver d’autres mediums lui permettant de s’exprimer : « dès que je peux tester une nouvelle technique de création, je le fais. L’art est devenu une véritable thérapie, même s’il me reste encore beaucoup à apprendre ! ». Un apprentissage qu’elle continue de faire à travers des voyages, des rencontres et ses études qui l’emmèneront à Bogota en septembre.
Vicon expose pour la première fois son travail en vieille ville chez Bacco, dont l’un des murs porte déjà sa trace. Des T-shirts, des foulards, des sacs mais aussi des dessins seront dévoilés, à des prix pouvant toucher toutes les bourses et dont 10% des bénéfices seront reversés à une association. Une première occasion de découvrir une large palette des travaux de l’artiste qui s’est même occupée de sérigraphier les sacs et les t-shirts dans un atelier à Londres.
On plonge avec délice dans l’univers de la genevoise, qui livre un art engagé, militant mais surtout profondément humain. Réussir à transmettre des émotions bien souvent à travers un simple trait noir sur fond blanc, démontre à quel point la simplicité et la pureté peuvent captiver et émouvoir tout un chacun. Rendez vous donc ce jeudi 28 juin et jusqu’au 30 chez Bacco, mais aussi sur son compte Instagram pour se laisser charmer par la sensibilité et la fureur de vivre de VICON !
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