Quand la sororité naît de l’adversité

Parce qu’il n’y a pas besoin de se déplacer pour s’évader, le Geneva International Film Festival nous emmène pendant dix jours et pour sa vingt-septième édition à la découverte du cinéma d’ici et d’ailleurs. Mais avant de prendre votre billet pour un voyage artistique aux quatre coins du globe, EPIC vous propose de reposer vos valises pendant encore deux heures et de découvrir une œuvre helvétique : La Mif de Frédéric Baillif.

Quand les liens du sang deviennent dangereux, que l’on se retrouve catapulté en foyer pour notre sécurité, les liens du cœur deviennent ceux qui comptent. On se construit une nouvelle famille, des amitiés qui naissent de l’adversité et on se crée : La Mif. « Grand Prix du Jury international du Meilleur film » lors de la Berlinale 2021, ce long-métrage nous plonge au cœur d’un foyer d’accueil pour nous raconter avec justesse le quotidien de jeunes adolescentes et de leurs éducateur·trice·x·s.

La Mif © Joseph Areddy

Audrey, Novinha, Précieuse, Justine, Tamra, Alison, Caroline, sept jeunes filles, sept histoires qui nous sont présentées successivement au travers de différentes scènes de vie au sein du centre. Une sororie recomposée, un patchwork coloré, assemblé et élevé par une équipe d’éducateur·trice·x·s. Entre autorité, tendresse, professionnalisme et attachement, le rapport qui lie les éducateur·trice·x·s à leurs résidentes est flottant et se rapproche à bien des égards d’une relation parents-enfants. Mais comment aider de jeunes femmes à se construire pour appréhender sereinement leur vie d’adulte prochaine ? Comment faire face à des destins brisés et redonner de l’espoir là où se concentrent les craintes de passés douloureux ? Les défis de l’équipe d’éducateur·trice·x·s sont multiples et la tâche se complique quand un fait divers vient ébranler l’équilibre du foyer…

La Mif © Joseph Areddy

L’esthétique de la sobriété

La Mif est un film simple, tendre et brutal à la fois, qui suit une linéarité brouillée à l’image du destin de ses protagonistes et qui frappe par la justesse de ses silences et de ses non-dits. La bande son légère et entraînante qui accompagne les images rajoute à la beauté du film et le montage qui privilégie l’authentique au dramatique touche juste en emportant le spectateur·trice·x dans la dure réalité de ses adolescentes. Frédéric Baillif signe ainsi avec La Mif une œuvre plus que réussie. Une œuvre qui fait l’éloge de la sobriété. 

L’avant-première de La Mif est à retrouver le vendredi 12 novembre à l’Auditorium de la fondation Arditi. La sortie officielle du film est, quant à elle, prévue pour début 2022.

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