Cette année, le Geneva International Film Festival se déroule du 4 au 13 novembre 2022. Avec une programmation qui intègre différents formats audiovisuels, le festival se positionne comme l’un des acteurs importants de la scène suisse dans le domaine du cinéma et du numérique. Au-delà du large choix de séries et de films, le GIFF propose des œuvres interactives et virtuelles. Dans ce cadre, EPIC a choisi de te faire découvrir l’univers particulier de trois œuvres immersives réalisées par des étudiant·e·x·s du Bachelor Media & Interaction Design de l’ECAL.
Les trois œuvres de l’ECAL qu’EPIC a eu le privilège de découvrir font partie de la catégorie Territoires Virtuels III dans la programmation du GIFF. Elles sont diffusées à la Maison communale de Plainpalais dans une salle dédiée aux œuvres numériques et interactives.
Une plongée dans l’abysse du numérique avec Incident
Après avoir enfilé le casque de réalité virtuelle, je commence par le film Incident de Julien Caulet et Paul Dorsaz.
Dans cette œuvre, mon corps virtuel avance et se retrouve propulsé à travers différents écrans de télévision, chacun donnant accès à un nouvel espace, toujours très différent. Ces univers distincts sont composés d’écrans aux lumières pulsantes qui forment parfois des spirales envahissantes autour de moi. Bien qu’assise sur ma chaise, je me sens transportée au sein de ces différents espaces qui s’enchainent avec, en fond sonore, une musique pop plutôt entraînante.
Pendant trois minutes, l’univers proposé par Incident permet d’expérimenter l’envers physique de l’écran. L’œuvre absorbe le public et le confronte aux côtés intrusifs du numérique.
Une esquisse en trois dimensions avec Page Blanche
Le titre Page Blanche n’est plus synonyme de manque d’inspiration ou d’angoisse littéraire. L’univers proposé par Elina Crespo et Martino De Grandis met au contraire l’accent sur l’acte artistique dans la création. Dans ce projet, la feuille blanche constitue l’univers virtuel. La tête du public s’agite de gauche à droite pour suivre les lignes furtives qui constituent lentement une esquisse. Le fond blanc qui compose cet univers révèle ainsi les marques laissées par le déplacement du trait dans l’espace.
Page Blanche remet au premier plan le processus de création en faisant de la ligne la figure principale du projet. Le trait semble ainsi animé d’une individualité propre qui interagit directement avec le public.
Une prise de conscience écologique avec Disparaître
Disparaître a été créé par Marine Dang et Jamy Hermann. Cette expérience propose une immersion narrée sur les conséquences du réchauffement climatique. À la différence des autres projets de l’ECAL, l’espace virtuel créé pour Disparaître évolue grâce à une voix off qui nous raconte les changements qui interviennent dans son quotidien, à cause du dérèglement environnemental.
On assiste alors sur fond noir à l’apparition de différents animaux qui rappellent leur position fragile au sein d’un écosystème en pleine mutation. Cette œuvre explore aussi les possibilités qu’offre la réalité virtuelle en donnant à voir des images à 360 degrés. Je me retrouve alors projeté au-dessus d’un building d’une ville métropolitaine et j’observe les immeubles sous mes pieds. Cette œuvre provoque un sentiment étrange de vertige en jouant avec la position du public.
Le projet Disparaître est aussi un travail sur le souvenir d’une réalité connue qui peut à tout moment basculer dans l’oubli.
Toutes les informations concernant la programmation du festival sont à retrouver sur le site Internet du GIFF. L’expérience d’immersion dans les Virtual Territories III est à découvrir tous les jours jusqu’à la fin du festival.