Une esthétique fleurie et embrumée, des morceaux pop et un nom sucré : le groupe Prune revient avec un nouvel album, Les Oscillations. On a posé trois questions au quatuor, avant leur vernissage à La Corne à Vin, à Genève.
Après des débuts acoustiques et quelques ajustement au sein du groupe, Prune revient avec un second album. La formation invite à la ballade avec leur Promenade-Pop qu’ils définissent comme « ce qui est resté de nos débuts, des concerts de jardin, à l’heure du goûter et de l’envie de flâner qui en découle. » Des chansons en français, tantôt pop, tantôt rock mais surtout terriblement séduisantes. Interview avec Ryan Dachroune, Arnaud Sancosme, Killian Sylvestre et Alex Merlin.
Une année et demie après Les pensées, vous venez de sortir votre projet Les oscillations, vous pouvez nous en dire plus ?
Les pensées et Les oscillations font partie d’un même élan d’écriture et de composition, ce nouvel album est en quelque sorte le second volet, plus sombre et plus rock. On y retrouve la question du voyage qu’abordaient déjà des morceaux comme Les Distances et Nicaragua en évoquant l’impossibilité du voyage ou la nécessité de ne plus partir. Les nouveaux morceaux, quant à eux proposent des déambulations de l’esprit comme dans la Menthe et les Orties ou encore le titre éponyme, les Oscillations qui relate davantage un anti-voyage, embourbé dans le temps et des distances trop vastes. Palmyre aussi traite de cet ailleurs, c’est la question d’un paysage dont il faut faire le deuil avant même de l’avoir vu.
Vos musiques proposent des textes très poétiques, qui jouent avec la langue. Comment se passe l’écriture ? Qu’est-ce qui vous inspire ?
Les textes résultent de deux façons d’écrire assez distinctes. On écrit à deux, chacun de notre côté puis on met en commun, on parle énormément. Parfois les plumes se mélangent, parfois pas, mais c’est le constant dialogue qui réunit les problématiques, et transforme nos interrogations en propositions textuelles.
Même s’il y a des groupes de rock francophone à succès (tant du côté français avec Feu! Chatterton que du côté suisse avec Le Roi Angus), est-ce que se lancer dans le français représente un risque selon vous ? Qu’est-ce que le français permet d’amener à votre musique ?
À nos tout débuts cette question était centrale, il s’agissait de passer au-delà de la difficulté qu’impose le français qui induit un rythme et une musicalité différente de l’anglais. Mais c’est surtout un rapport plus frontal aux mots dont le sens devient soudain plus mordant et direct avec lequel il fallait jouer. Aujourd’hui, on voit un vrai regain d’intérêt pour le français, autant venant du public que des artistes ; ce n’est plus un risque, c’est plutôt réjouissant, ça donne envie de continuer à creuser la question. Écrire en français c’est une chose mais il y a aussi la volonté de renouveler le langage et son utilisation en musique.
Le vernissage de Les Oscillations a lieu demain soir, à La Corne à Vin (47 bis, Rue de Lausanne). Ouverture des portes à 20h avec un second concert de l’artiste Mélanie Axelson.
Pour découvrir le travail de Prune, rendez-vous sur leur compte Spotify ou leur page Instagram.