Aujourd’hui sort le nouvel album de Quiet Island : Push/Pull : l’occasion de s’immerger dans leur univers magique et hors du temps.
Quiet Island
Quiet Island est composé de quatre musicien·ne·s : Louise, Laurent, Julien D et Julien H. Au sein du groupe, tous·tes jouent de plusieurs instruments selon le contexte et les chansons : Louise maîtrise la basse et le violoncelle, Julien D la batterie, les claviers et la guitare, Julien H la guitare électrique et les claviers et Laurent la guitare ainsi que la flûte traversière. En plus de cela, un aspect essentiel du groupe est que tous·tes ses membres chantent ; Julien D raconte d’ailleurs : « Le cœur du projet c’est vraiment les voix. Ça fait plus de dix ans qu’on chante les quatre ensemble, c’est la chose qu’on a le plus travaillée ».
En effet, les quatre artistes collaborent depuis 2010. Leur premier groupe s’appelait alors The Postmen et avait commencé par la rencontre à l’école de Laurent et Julien H. qui commencèrent à faire des reprises après avoir découvert leur passion commune. Par la suite, la rencontre avec Louise puis Julien D renforce leur projet musical : « Ça a mis une cohérence au projet, on était un groupe complet. », raconte Julien H. Le travail sur leurs voix et leurs harmonies musicales primait alors ; c’est par la suite que s’est développée plus en profondeur la recherche dans les arrangements instrumentaux.
En 2015, après cinq ans de collaboration, le groupe décide de se renommer Quiet Island, un nouveau nom qui marque une rupture avec The Postmen et qui traduit à la fois une nouvelle direction artistique et le développement d’une identité plus propre à elles·eux.
En huit ans, le groupe sort deux albums – Quiet Island en 2015, Telescope en 2018 – ainsi qu’un EP en 2020 : Solid. Iels se produisent également sur scène notamment au Montreux jazz, au Paléo et à l’Alhambra en première partie de Sophie Hunger. En plus de ces expériences de scène marquantes de par leur taille et leur ampleur, le groupe évoque la tournée en Suisse et en Allemagne qu’iels avaient organisée eux-même en 2018 qui a été très formatrice. De plus, Louise ajoute que c’est principalement le sentiment de cohésion avec les publics qui les touchent : « Quand il y a une vraie connexion avec le public c’est pas très important où on est, c’est ça qu’on retient ».
Depuis 2018, Quiet Island fait également partie du label associatif Red Bricks Records qui regroupe des artistes suisses et les aide à produire leurs projets. En en parlant, le groupe insiste sur l’aspect de rencontre, de solidarité et d’entraide entre les artistes suisses au sein du label.
Une musicalité en mouvement
Notre musique change tout le temps, on ne sait jamais quelle forme elle va prendre.
Bien que réuni·e·s à l’origine autour de la folk des années 60/70, les membres du groupe s’accordent pour dire qu’il est aujourd’hui difficile de définir leur univers musical. En effet, les quatre artistes composant musique et paroles au sein du groupe, iels amènent tous·tes leurs propres influences et propositions personnelles dans le processus créatif : « On a un tronc commun d’influences mais on aime aussi beaucoup de choses différentes, ça apporte pas mal de diversité dans ce qu’on fait », explique Laurent. De plus, le groupe raconte qu’il a beaucoup travaillé sur le processus d’éloignement des influences afin de créer son propre son et se laisser la liberté d’explorer : « on ne se dit pas qu’on va essayer de se rapprocher du son de tel ou telle artiste » affirme Julien H.
Ces différentes personnalités ainsi que ce travail de recherche d’identité musicale expliquent donc ce monde sonore qui, bien que pouvant se rapprocher d’indie folk ou indie pop, ne ressemble qu’à lui-même et évolue avec le temps. En effet, on observe des différences notables entre les différents albums, aussi bien musicalement que dans les méthodes de travail.
PUSH/PULL : un nouvel univers
Alors que Quiet Island en 2015 avait une ambiance très folk et planante, la dernière sortie Push/Pull a un son que le groupe décrit comme plus sec, plus groovy, plus pop – « il y a beaucoup de chansons qui font bouger la tête » décrit Julien H. Le groupe évoque aussi des références au jazz ou encore à la musique latine : encore une fois, leur univers reste compliqué à définir et nourri de multiples sources. Les quatre membres racontent cependant qu’iels avaient envie pour Push/Pull de revenir à un son plus simple en utilisant moins d’effets que dans leurs albums précédents. Les artistes insistent aussi sur l’importance du lieu d’enregistrement de leur musique – en l’occurrence aux Pays-Bas dans les studios de Jasper Geluk – en expliquant que l’ambiance intimiste du studio dans lequel a été enregistré l’album a eu une influence directe sur le son global produit.
Ensuite, concernant la signification de leur album, les membres affirment qu’il est dur étant quatre auteur·rice·s compositeur·rice·s interprètes vivant quatre vies différentes d’établir un seul message ou fil rouge qui parcourrait tout l’album. Louise évoque cependant qu’elle voulait transmettre de la sincérité et qu’elle perçoit ce projet comme très chaleureux avec une envie de renvoyer de l’amour.
Pour cet album, les artistes ont cherché à composer différemment de ce qu’iels avaient connu auparavant. Dans leurs albums précédents, chaque chanson était amenée plus ou moins aboutie par un des membres du groupe et iels travaillaient ensuite à quatre pour les arrangements musicaux. Pour ce nouveau projet, le groupe a tenté d’autres techniques en participant à des workshops, à des résidences, en essayant par exemple l’écriture automatique et l’écriture collaborative. « On a essayé d’être un peu plus créatifs et de jouer un peu plus avec le fait qu’on était les quatre capable d’écrire des chansons », raconte Julien H. Le titre de l’album, Push/Pull (pousser/tirer) représente d’ailleurs leur processus de création nourri de collaboration et d’allers-retours dans leur travail : Julien H explique que « le titre est un symbole de ce processus qui des fois se fait de manière hyper naturelle et des fois on doit pousser et tirer dans tous les sens, faire tout le rubik’s cube jusqu’à trouver une combinaison qui marche ».
Un monde imagé
Pour accompagner Push/Pull, Quiet Island a travaillé sur des vidéos, notamment pour la chanson I Don’t Remember. Le clip, fruit d’une collaboration avec Léo Lacan, est sorti le 19 mai. Remplies de douceur, les images illustrent de manière abstraite les paroles de la chanson qui parle de mémoire et de souvenirs qui s’échappent.
La suite
Après la sortie de leur nouvel album, Quiet Island a envie de travailler son adaptation en live et de le défendre sur scène. Le vernissage de Push/Pull est prévu le 10 juin au Chat Noir à Carouge (GE) et le groupe sera également présent à la fête de la musique de Genève le 25 juin. D’autres dates vont être bientôt annoncées, il faudra donc les suivre de près pour les connaître !
Au plus long terme, les artistes racontent que leur création est assez cyclique et qu’un·e des membres arrivera sans doute un jour avec une nouvelle idée qui les fera commencer un nouveau projet.
Retrouvez Quiet Island sur leur site Internet, leur page Instagram ainsi que toutes les plateformes de téléchargement.