Algo Nuevo, le premier EP tout neuf de Tropical Blue Master Clash

Mate, Ernesto G et Taguán. © Alvaro Romero

Le mois d’août s’ouvre avec la sortie d’Algo Nuevo, le premier EP de Tropical Blue Master Clash. A cette occasion, EPIC a rencontré trois des cinq DJs de ce collectif genevois – Mate, Ernesto G et Taguán. Ils vous invitent à venir danser vendredi soir pour fêter l’événement.

Tropical Blue Master Clash est un collectif genevois qui existe depuis cinq ans. Au départ, il s’agit de deux amis, Mate et Pekodjinn, qui passent des CDs de musique latino-américaine old school et instrumentale (cumbia, salsa, funk brésilienne, etc.). Rapidement, le projet prend de l’ampleur : trois nouveaux membres les rejoignent – Taguán, Awka V et finalement Ernesto G. Ils se mettent à découvrir la scène latino-américaine plus contemporaine, troquent les CDs pour des fichiers numériques, et finissent par se mettre eux-même à la production, il y a de ça à peine six mois. Algo Nuevo est l’accomplissement de cette évolution, qui ne semble pas prête de s’arrêter.

Pourriez-vous me raconter l’évolution musicale au sein de Tropical Blue Master Clash ?

MATE : Au début, on faisait faisait des sortes de old style latino. J’ai vraiment commencé par être selecta, et par mixer de la musique que j’écoutais depuis longtemps. Je suis Argentin, et j’ai toujours écouté ce qu’écoutaient ma mère et mes sœurs. De base, je n’écoutais pas trop d’électro. Le fait que je kiffe des trucs un peu old school et que cette scène latino-américaine contemporaine arrive en mélangeant des influences traditionnelles et de la salsa – on peut moins dire que c’est traditionnel – m’a fait un pont vers la musique électronique. Assez facilement, je l’ai inclue dans mes sets.

TAGUAN : On mixait en CDs, plus rarement en vinyles. Quand on est passé à des trucs plus contemporains, on est passé au digital. Le premier tournant est celui de notre passage à la cumbia villera, une cumbia argentine, des années 90-2000.

MATE : Ça a un son hyper métallique avec des synthés qui font des mélodies débiles.

ERNESTO G : C’était le début du « on assume » !

TAGUAN : Le tournant « production musicale » est venu naturellement : au bout d’un moment, tu as envie d’interpréter à ta manière, ou bien carrément de produire tes propres sons, de composer etc. Il y a aussi Pekodjinn bien sûr, qui s’est lancé le premier dans la prod’ avec Ozadya. Il avait déjà de l’expérience là-dedans et nous a tanné pour qu’on s’y mette tous.

ERNESTO G : Au fur et à mesure, on a essayé et on s’est dit qu’on pouvait aussi produire un EP avec notre manière de travailler le son. C’est une façon de faire référence à nos soirées tout en produisant un truc un peu différent, qui est à nous.

 

Comment avez-vous travaillé sur cet EP ?

ERNESTO G : C’est un projet dont on parle depuis un moment, mais on s’y est sérieusement mis en avril.

TAGUAN Ça s’est fait ponctuellement. La majorité des tracks sont des collab’. Du fait qu’on n’a pas tous le même niveau technique, on est obligé de travailler ensemble, mais c’est bien sûr avant tout un projet collectif. On explore pas mal de trucs différents, tout en se basant à chaque fois sur le sample qui est le cœur de la track. C’est de là qu’on part.

D’où vient ce titre, Algo Nuevo?

MATE : C’est notre morceau éponyme, basé sur un sample de Ray Barretto tiré d’un de ses morceaux intitulé Algo Nuevo. Barretto est un percusionniste, un grand salsero. Il fait partie des sons qu’on passe en soirée et c’était cool de commencer par lui.

A l’instar de vos sets, est-ce qu’on retrouve différents genres dans votre EP ?

ERNESTO G : On a des trucs trap, des trucs down tempo et deux tracks house, beaucoup plus dansantes.

 

Tous les samples proviennent de morceaux tirés de vos sets?

TAGUAN Pas forcément, Atahualpa pas trop.

MATE : Ça, c’est quand on est triste le dimanche matin. (rires) D’ailleurs, le son s’appelle la Rabia al silencio, la rage du silence. C’est vraiment le dimanche matin. C’est un son d’Atahualpa Yupanqui, un chanteur argentin que j’écoute depuis que je suis gosse. Atahualpa est un son assez planant, dans un esprit de cette folk argentine pampa qu’on a taffé avec de la chacarera, un rythme lui aussi argentin.

 

Comment voyez-vous la suite ? Vous allez vous consacrer de plus en plus à la production et délaisser le reste ?

ERNESTO G : Non, je ne pense pas.

TAGUAN: C’est complémentaire. Je crois qu’un de nos buts reste de mettre en avant ce qui se fait maintenant, en matière de musique latino-américaine, amener ça ici, faire découvrir d’autres choses aux gens à Genève.

MATE : C’est une scène très vivante ! On essaie d’apporter notre pierre à un mouvement qui est actuel et très large, qui va du Mexique à l’Argentine, en passant par les Etats-Unis et maintenant Genève.

 

On l’aura compris, Tropical Blue Master Clash est un collectif pluriel, en constante évolution. À travers leurs sets, ses membres réactualisent la musique qu’écoutaient leurs parents – trois d’entre eux ont des origines latino-américaines – et proposent un véritable historique de la scène musicale d’Amérique latine. En passant à la production, c’est une nouvelle étape qui commence, et elle commence vendredi soir, le 3 août, pour leur rave de release (infos à suivre). Venez danser !

Facebook : https://www.facebook.com/tropicalbluemasterclash/

Soundcloud : https://soundcloud.com/tropicalbluemasterclash

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