COLLECTION CREATION ET ENGAGEMENT #3 – Laetitia Pascalin : réunir les mediums de création

©Laetitia Pascalin

En cette fin d’hiver, EPIC te propose trois portraits de créateur·rice·x·s alliant art et engagement. Après Léo Makes Stuff et Ursina Ramondetto, ce dernier portrait est consacré à Laetitia Pascalin qui a à coeur d’associer différents procédés pour proposer des créations tout en douceur et délicatesse.

Peux-tu te présenter ?

Née fin 92, j’ai grandi avec la passion pour le dessin et les travaux manuels. D’aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours trouvé refuge et sérénité dans des fonctions qui faisaient travailler mes mains et la couleur. Mes parents étant très attentifs à ce besoin de créer et ma maman ayant elle-même une esthétique qu’elle m’a transmise, ils m’ont toujours inscrite à beaucoup de cours de céramique, de dessin, etc. Ma famille a joué (et joue) un rôle très important car, malgré mon jeune âge lors de mes débuts dans le milieu artistique, j’avais ce besoin de faire mes preuves et mes proches me sont d’un infini soutien.

Quel est ton parcours ?

À la fin de ma scolarité obligatoire s’est offerte la possibilité de suivre une formation de Créatrice de vêtements à l’Ecole de Couture de Lausanne. C’est ainsi que dès mes 15 ans je me suis lancée dans des études artistiques. Ayant effectué une maturité artistique en parallèle, j’ai ensuite intégré la HEAD en Design de Mode. C’était une manière d’allier mes deux passions ; la mode et le dessin, dans un même domaine. C’est en troisième année de Bachelor à la HEAD, en 2015, que je me suis essayée à la broderie. Je souhaitais mixer mes imprimés de sérigraphie avec un travail textile de reliefs et l’ai trouvé sous la forme de la broderie.

Peux-tu nous en dire plus sur tes créations, et notamment les différentes techniques que tu utilises ?

J’ai toujours eu du plaisir à mélanger les différents médiums de création. J’avais le besoin de trouver une technique propre à moi pour ne pas m’enfermer dans une spécialité. Ayant suivi des formations très méticuleuses, j’ai souhaité creuser une piste que je connaissais et maîtrisais moins. C’est ainsi que j’ai toujours désiré ne pas m’informer sur les divers points de broderie par exemple, afin que le résultat de ces expérimentations textiles soit plus brut, spontané. Je me plais à varier les techniques de dessin en utilisant un maximum de matériaux, des encres, des stylos, de la peinture, des néocolors, etc., que j’aime orner de fils, laines, tissus, selon les épaisseurs que je souhaite créer. Mes créations se trouvent sous forme de tableaux pour la plupart, puis j’ai souvent été amenée à en créer des performances aussi.

Quelles sont tes inspirations ? D’où tires-tu tes idées ? 

Je travaille énormément par le biais d’archives de photos que je constitue au fil des jours qui passent et qui suivent une logique personnelle d’associations de couleurs que je vois en permanence dans ce qui m’entoure. Parfois je me crée des collages avec mes photographies en prenant des éléments qui m’attirent et en créant une nouvelle mise en scène. J’aime représenter des choses simples et intimes qui suscitent de l’émotion en moi. J’utilise aussi beaucoup l’écriture que je présente sous forme d’une poésie maladroite et brute à l’image de la réalité. 

Dirais-tu qu’il y a une dimension engagée dans tes créations ?

Parfois. Cela varie en fonction des sujets du tableau. Au début je représentais beaucoup de personnages et j’avais le souhait de ne pas identifier de classe sociale, culture, orientation sexuelle, etc. Je peignais ces personnes avec du bleu par exemple, en ne suivant aucun canon de beauté, ayant donc des silhouettes peu réalistes, afin que tout le monde puisse s’identifier et que cela ne soit pas le point essentiel de l’histoire que je souhaitais raconter, mais pour laisser place aux émotions. À présent, c’est plus une bienveillance, une fragilité mise à nue pour rapprocher les Êtres.

Quels sont tes projets ?

Je suis actuellement en train de travailler sur un projet pour un concours que j’ai remporté à la ville de Gland. Il consiste en une tenture de huit mètres de long, avec des collages des archives de la ville constituées de textes, cadastres, photographies, etc., que je vais rebroder ensuite par endroit. C’est un projet de la plus grande envergure que j’ai eu. Je participe aussi régulièrement à des ateliers de broderie afin de créer un safe space de détente. Et je prépare des performances de broderies qui incluront très certainement une dimension de texte et de poésie, pourquoi pas sous une forme plus théâtrale. 

Ou peut-on retrouver ton travail ? 

En tout temps sur ma page Instagram et épisodiquement en galerie, en ce moment à l’Espace Eeeeh à Nyon. Mes tableaux ornent aussi la nouvelle pâtisserie Lausannoise Sedef Pâtisserie, puis lors de festivals par exemple cet été à Artichoke Festival à Estavayer-le-Lac. Je suis très active sur ma page Instagram et informe donc des futurs endroits d’exposition. 

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