Dans l’Ombre du Mont Olympe : retour sur le premier roman d’Elio Sottas

Parties de poker enflammées sur fond de mythologie, crise du journalisme et considérations sociétales, Elio Sottas casse les codes du polar traditionnel en proposant Dans l’ombre du Mont Olympe, une enquête efficace qui nous plonge dans les cercles de jeux genevois. Retour sur le premier roman d’un jeune auteur qu’EPIC-magazine connaît bien.

Un polar mais pas seulement

Elio Sottas n’a pas le temps. À seulement 23 ans, il vient de sortir son premier roman, dont le vernissage aura lieu le 13 septembre aux Recyclables. Elio Sottas n’a pas le temps et ça se sent dans sa manière d’écrire : dès la deuxième page de Dans l’ombre du Mont Olympe, la découverte du premier corps nous entraîne dans une intrigue qui ne nous lâchera plus. Dense et efficace, cette enquête suit le parcours de Markus Ederlang, inspecteur vieillissant (et ayant du mal à l’accepter) en charge d’une étrange affaire de meurtres en série sévissant dans un club de poker réservé aux fortunes de la ville romande.

Loin d’un énième polar éculant les codes des thrillers, Elio Sottas propose une alternative au genre, peut-être toute propre à une génération qui s’intéresse à de nombreux sujets, et propose un œil neuf sur des questionnements de société. Si l’intrigue est efficace, elle semble presque secondaire au développement des personnages et aux réflexions du jeune auteur. Là est la force du roman, les thématiques étant nombreuses, le risque était de s’y noyer et de se retrouver face à un empilement de considérations. Mais l’équilibre se trouve dans la justesse de l’écriture, Elio dissémine des points de réflexions tout au long de Dans l’ombre du Mont Olympe, qui s’insèrent naturellement dans le récit, sans en faire des sujets à part entière, comme le signe d’une société plus fluide dans laquelle certaines thématiques ne devraient plus être encore érigées au stade de problématiques.  Deux mondes qui se rencontrent en somme, qui cohabitent avec succès : code du polar qui nous maintiennent en haleine et souffle de modernité qui peut, parfois, manquer au genre.

Un roman qui ressemble à son auteur  

Et si le nom d’Elio Sottas ne vous est pas inconnu, c’est peut-être parce que vous avez pu lire l’un de ses articles sur … EPIC-magazine. En effet, se destinant au journalisme, Elio a toujours mené ces deux pratiques rédactionnelles de front, et cela se sent, puisqu’on retrouve dans son roman des considérations sur le monde des médias, le déclin de la presse écrite et les tours de force pour y remédier.

Mais ce n’est pas le seul centre d’intérêt de l’auteur qui transparait dans son livre, puisqu’à plusieurs reprises, l’enquête prend des tours plus politiques, que l’on imagine fortement influencés par le Bachelor en Sciences Politiques obtenu l’année passée par Elio.

Travail des personnages

Au-delà de l’enquête et des sujets abordés, le roman présente aussi, et surtout, une palette de personnages très fouillé·e·x·s, dont l’on sent que l’auteur en a seulement tracé les contours et qui seront amené·e·x·s à évoluer dans d’autres séries de crimes et donc d’autres tomes (du moins on l’espère). Un tour de force puisqu’Elio Sottas ne choisit pas la facilité en se glissant dans la peau de personnages pourtant très éloigné·e·x·s de lui-même : flic bedonnant et aigri, couple en crise, chef en burnout, artiste rejetée par sa famille… Un positionnement réussi qui nous permet de très vite cerner les personnalités pourtant complexes que sont Markus, Louise, Adèle et Louis et nous permettent de nous y attacher.  

Sorti aux éditions Plaisirs de Lire, dans la collection Frisson, Dans l’ombre du Mont Olympe est donc un premier roman singulier qui joue avec les codes et propose une approche originale de l’enquête policière. Pour en discuter avec Elio Sottas, rendez-vous aux Recyclables le 13 septembre pour son vernissage.

D’autres évènements seront organisés par la suite : dédicace le samedi 16 septembre de 14h à 16h30 à la librairie Des Livres et Vous (Genève), Salon littéraire le dimanche 17 septembre à la Ferme Rosset à Troinex (Genève), dédicace le samedi 23 septembre dès 15h à la librairie C Pages (Genève), 10e Rencontres de l’équinoxe à l’hôtel Helvétie (Montreux), Salon littéraire Mauvais genre le 6 et 7 octobre au Manège d’Onex (Genève).

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