Dernier vendredi du mois rime avec EPIC ESKIS pour le magazine ! Notre chronique mensuelle dédiée aux illustrateur·ice·s souffle bientôt sa première bougie. Pour ce 11e épisode, c’est la Genevoise AUD qui nous offre le printemps. Interview.
Salut Audrey, déjà merci pour ton illustration ! Est-ce que tu peux te présenter ?
Je m’appelle Audrey, mon nom d’artiste c’est AUD, j’ai 22 ans, je suis peintre/ illustratrice et je vis à Genève.
J’ai fini mes études à Ceruleum en juin 2020 et maintenant je crée des ateliers « d’expression artistique » en école primaire et je donne aussi des cours de dessin. En ce moment je suis à l’Atelier Bordier, où je suis avec mon ami Aymon et une super équipe qui s’occupe d’organiser des events et différents projets (coworking, atelier peinture…) qui seront bientôt ouverts au public. Je suis aussi collaboratrice à la galerie/librairie Papier Gras.
Comment as-tu commencé l’illustration ? Tu peux nous expliquer ton parcours ?
Depuis toute petite j’écris, je dessine. Mes carnets m’ont toujours accompagnée. J’ai eu beaucoup de difficultés à m’exprimer et à mettre des mots sur mes ressentis, mes émotions pendant mon enfance et le dessin est ce qui m’a permis de communiquer avec moi-même et par la suite avec les autres. J’ai fait les Art Appliqués à Genève en Polydesign et ensuite je suis allée à Ceruleum où j’ai obtenu mon diplôme et reçu le Prix de l’Excellence pour mon travail de Bachelor.
Cette année je me laisse la liberté d’expérimenter différentes formes d’expression comme la danse, d’utiliser des nouvelles matières comme le plâtre, le bois, dans des supports et formats plus grands. Être dans une exploration de sensations et de ressentis qui nourrissent mon processus et mon univers artistique.
Le bleu est très présent dans tes œuvres. Pourquoi cette couleur ?
C’était la seule couleur qui me permettait de pouvoir raconter ma sensibilité, mes émotions, ma façon de percevoir le monde, d’oser montrer ma naïveté et de m’intégrer pleinement dans mes œuvres pour ressentir une sensation de sincérité, d’authenticité envers moi-même et par conséquent, pouvoir aussi l’offrir aux gens.
Il y a aussi beaucoup de dessins d’oiseaux ou d’animaux. Où puises-tu ton inspiration ?
Dans mes illustrations, c’est mon « enfant intérieur » qui parle et il y a son alter ego qui est cet oiseau qui l’accompagne tout le temps (parfois on la nomme la chouette ou le hibou) mais à la base, c’est juste un oiseau qui le confronte à lui-même, qui l’aide, et ils vivent leur vie, tout simplement. Récemment il y eu un nouvelle arrivante qui aime porter un masque en forme de chat en tricot et des gants de cuisine. Les trois parlent de leur habitat, de leur façon de percevoir la nature, de leur façon de jouer. Moi j’ajoute juste quelques éléments qui m’inspirent comme les plantes, la lune, les pierres et parfois j’essaye de m’inclure dedans mais ce sont eux qui choisissent de raconter leurs histoires avec leurs propres filtres. Moi je me sens plutôt comme une intermédiaire.
En plus de tes illustrations, on peut voir sur ta page Instagram de la poterie, ou encore un petit carnet bleu où il est inscrit « tatouage ». Est-ce que ce sont deux pratiques artistiques qui t’attires ou que tu aimerais développer ?
Je suis dans une période d’exploration de nouvelles techniques, de nouveaux supports. Mon processus créatif est basé sur le développement de mon intuition et de faire les choses instinctivement. Être dans le non-jugement de mes créations (ce qui est très difficile encore) mais c’est ce qui me permet de ne pas me restreindre dans les pratiques artistiques et de chercher à chaque fois quelque chose que je ne connais pas. Imaginer, interpréter et faire. Le tatouage en fait partie, j’ai pu expérimenter une première fois et le résultat est satisfaisant, encourageant et je pense continuer ces prochains mois. La céramique en fait aussi partie, j’ai la chance d’avoir autour de moi des personnes qui me prêtent leur four et sont avec moi pour me conseiller. Ceci dit, toutes ces nouvelles pratiques ne sont pas forcement reliées à l’illustration, mais plutôt là pour m’aider à exprimer d’autres parts de moi, connues et inconnues.
Quelle est ta technique de prédilection ?
Le stylo à bille avec lequel je fais toute les illustrations et l’acrylique.
Aimerais-tu faire des collaborations ? Si oui, avec quel·elle·s artistes de la région ?
Oui j’aimerais trop ! Il y a beaucoup d’artistes, mais je dirais… Malizia, V Felder, Robin Braendli, Noémi Creux, Adrienne Barman et Joe Dessin pour une collab au pastel. Au cas où, avec la douce Fanny Rose, on vous prépare un petit truc…
Y a-t-il des endroits à Genève ou en Suisse romande où l’on peut déjà voir ton travail ?
Oui, mes illustrations seront disponibles prochainement au Studio Les Amazones à Genève.
Qu’as-tu voulu montrer avec cette carte blanche ?
L’arrivée du printemps ! Je vous souhaite qu’il soit doux, beau et rempli de tendresse !
Quels sont tes projets ?
Je suis en train de préparer mon site pour pouvoir présenter la totalité de mon travail (peinture, pastel, illustrations, installations) avec une boutique en ligne et je bosse en ce moment sur un projet d’auto-édition. En parallèle je suis sur une série de tableaux que j’espère pouvoir exposer cette année si tout va bien.
