[EPIC OMOT N°6] François-Eric Sage parmi les flammes

Ce mois-ci, le polar est à l’honneur. Sur une proposition des Éditions Plaisirs de lire, François-Eric Sage s’est emparé du EPIC OMOT de mars. Il vous invite à un voyage parmi les flammes de Los Angeles, dans son premier roman Le brasier des anges, paru en ce mois de mars.

En quelques mots, qui es-tu et depuis quand écris-tu ?

Il est peut-être difficile d’imaginer que son dentiste, avec son masque et ses instruments inquiétants, puisse être un raconteur d’histoire. Et pourtant c’est mon cas. J’ai commencé à écrire à l’âge de dix ans, après avoir découvert une vieille machine écrire dans les affaires de mes parents. Cela a été comme une révélation. L’orthographe laissait franchement à désirer et le style était plutôt sommaire, mais l’envie était déjà présente. Une envie forgée par le cinéma et surtout par ces romans que mon père me lisait pour me donner le « goût de la lecture ». J’ai imprimé mes premières histoires grâce à la photocopieuse de l’entreprise familiale et je les ai vendus à mon entourage. Tout cela semblait facile, comme une sorte de jeu. Et puis sont venues les études, avec leurs choix plus cartésiens. Lorsque l’on a dix-huit ans, il est difficile d’affirmer que l’on veut être auteur ou scénariste. Jusqu’au jour où, on termine avec une seringue d’anesthésie dans la main.   

Le brasier des anges est un polar en plus d’être ton premier roman. Pourquoi ce choix de genre ?

Tout simplement parce que c’est le genre que j’affectionne le plus. Je peux lire des classiques, des romans contemporains, mais je reviens toujours vers ce type de littérature. Depuis très jeune, je suis fasciné par les rouages des intrigues. Par cette sorte de mécanique implacable qui vous fait passer d’un flou total en début de récit, à une netteté parfaite au moment de la chute. Comme si quelqu’un réglait la lentille au fur et à mesure de l’histoire. Pour ça, je crois que j’ai été beaucoup influencé par des auteur.trice.s très divers, tels que Agatha Christie, Harlan Coben ou encore Maurice Leblanc. Le cinéma policier m’a également beaucoup inspiré, surtout lorsque l’on y retrouve ce type de haute couture scénaristique, où tous les éléments s’emboitent à la fin du film.

Ton roman se situe à Los Angeles. Qu’est-ce que t’ont permis, dans l’écriture de ce texte, les États-Unis que ne te permettait pas la Suisse ?

À mon sens, une lecture doit vous faire rêver, voyager. Un roman devrait même toujours avoir une part d’exotisme. Pour sortir le lecteur de son quotidien. Personnellement, je n’ai jamais été très friand des histoires qui se passent en bas de chez moi. Pour Le brasier des anges, j’ai choisi Los Angeles non pas parce que cette ville se situe aux États-Unis, mais plutôt parce que c’est l’épicentre de la plus grande industrie à rêves du monde. Un endroit où la réalité côtoie la fiction jusqu’à s’y mélanger, parfois de manière surprenante. C’est une ville que j’ai eu l’occasion de visiter et que j’arpente régulièrement en lisant les romans de James Ellroy, de Michael Connelly ou encore en regardant le cinéma de réalisateurs comme Michael Mann ou Paul Thomas Anderson.

Dans ton intrigue, tu mêles réel et fiction, te jouant par exemple des nombreux incendies qu’a connus la Californie cette dernière décennie. Quel était donc ton processus de création, entre recherches et inventions ? Quelles libertés t’es-tu autorisées ou interdites ?

Si un roman doit faire rêver, il doit aussi s’ancrer dans la réalité, pour que le lecteur puisse s’identifier aux personnages. Il me semble donc important d’inclure des touches de vie courante, comme des lieux ou des institutions existantes, des chansons ou encore un vocabulaire « réel », afin que l’immersion se fasse le plus rapidement possible. La Californie est régulièrement touchée par de violents incendies et donc il m’apparaissait intéressant de se servir de cette composante « locale » pour enraciner mon histoire dans la réalité. Parallèlement à ça, j’ai essayé de respecter une cohérence générale en faisant des recherches sur le fonctionnement de la ville, sur la police, sur son histoire. Le but étant d’amener le lecteur à penser que cette histoire aurait pu exister.

Y a-t-il des lectures genevoises ou romandes qui ont inspiré ton roman ou tes écrits de manière plus général ?

Quand on dit « polar » et « USA », comment ne pas penser à Joël Dicker ! J’imagine que la lecture de ses romans qui se passent aux États-Unis a dû m’influencer d’une certaine manière. Mais pour être honnête, je n’ai pas lu beaucoup d’autres romans suisses. Et à part L’or de Blaise Cendras qui raconte l’épopée extraordinaire de cet homme qui a contribué à créer la Californie, je vais avoir du mal à rapprocher mon livre de quelques lectures romandes.

Ton EPIC OMOT, il raconte quoi ?

Il raconte l’arrivée d’un homme, Arthur, à Los Angeles. Ses retrouvailles forcées avec cette ville qu’il a dû quitter de nombreuses années plus tôt. Sa fille ne lui donne plus aucun signe de vie et il s’inquiète de la savoir perdue. Car il sait que la cité des anges est aussi la cité du vice. Et que l’on peut s’y égarer, très facilement.

La suite, ben, il faudra la lire…

Pour cela, direction votre librairie et prochainement le vernissage de printemps des Éditions Plaisir de lire qui aura lieu sous peu à Lausanne.

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