[EPIC OPUS N°13] Pour les Catacombes par Truckthomas

Cela fait désormais un an qu’EPIC te propose une rubrique dédiée aux dj.ette.s romand.e.s. Chaque mois, une carte blanche est donnée à l’un.e d’eux, le temps d’un mix, pour explorer son style et ses influences. Le classique mais pas des moindres jeu des questions-réponses est également de mise ! Pour ce 13e volet, c’est truckthomas, notamment en charge de Bongo Joe Parker, qui nous a concocté une douceur éclectique.

1- Peux-tu te présenter ? Comment ton parcours musical se résume-t-il ?

Salut, truckthomas, 22 ans, je viens de Messery en France, dans le 74 de base mais je suis à Yvoire depuis peu. J’écoute beaucoup de musique. Au final, pour moi ça se résume à ça, écouter, étudier, écouter encore, trouver des connections avec d’autres sons. Se renseigner sur le label, sur les instruments ou le matériel utilisé, lire les crédits, les remerciements… Et ça en allant de plus en plus loin. Dans mes sons j’essaye de puiser dans toutes les infos que j’ai pu emmagasiner.

2- Comment l’aventure Bongo Joe a-t-elle commencé ? Et aujourd’hui quelles sont tes activités au sein du label / shop ?

Ça a vraiment commencé en 2017/2018. Avant je bossais à Sofa Records à Lyon. Aujourd’hui, je suis principalement en charge des stocks du label Bongo Joe Records. Au shop je suis chargé des disques de seconde main avec mon collègue Mah’mood : le dig, l’estimation, le nettoyage, la vente, quelques events… Ensemble on gère la filiale Bongo Joe Parker à Carouge qui est spécialisée dans le seconde main.

3- Peux-tu nous parler de tes productions ? Tu préfères les dj set ou la prod ?

Je bosse surtout sur le moment. J’essaye de créer mon identité artistique tout en restant en mouvement : avancer, ne pas trop me répéter ni m’enfermer sous une étiquette.

J’ai commencé sérieusement en achetant un sampler pas trop cher et je me suis mis dessus pendant des heures. Au début tu ponds des belles merdes mais au fur et à mesure que tu captes le langage de ce que tu fais, tu peux t’exprimer de plus en plus précisément. C’est comme apprendre n’importe quel autre instrument en autodidacte.

Les deux exercices sont intéressants et peuvent aller de paire. Dans les deux cas je fais ce que j’ai envie d’entendre !

4- Tes influences musicales ? Ton style à toi, il est issu de quels mélanges ?

Mes patrons dans les beats sont clairement Madlib, Jay Dee, RZA, Knxwledge, DITC et j’en passe… Mais je m’intéresse à la production en général dans tout ce que j’écoute : les accords, les arrangements, l’ingé son, la direction artistique, les instruments et le style de jeu, même le studio. 

Je peux citer quelques personnes qui m’on marqué dans ces domaines : les frères Mizell, James Mtume, Leon Ware, Little Beaver, Stanley Cowell, Isaac Hayes, Steve Kuhn, José Roberto Bertami…

5- “Some Other Stuff” est l’une de tes dernières sorties, elle raconte quoi ?

Le titre et la pochette sont des hommages à “Some Other Stuff” de Grachan Moncur III. Quasi toutes les pochettes de mes projets sont des hommages à des disques de jazz d’artistes qui m’ont marqués : John Coltrane, Bobby Hutcherson, Clifford Jordan, Elvin Jones…

6- Parle-nous de ton label Sconsolato Records. pourquoi avoir monté ce projet, et quels sont tes objectifs ?

C’est un projet que je voulais réaliser depuis longtemps. J’ai monté ma structure en indé pour avoir le contrôle créatif et gérer le business de ce que je propose.

La première sortie “Noah Howard – Live In Europe Vol.1” a été un grand succès. Je ne m’y attendais pas vraiment même si la hype autour du jazz est devenue assez conséquente ces dernières années. Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu et je vais continuer à charbonner ça ! Je ne vais pas m’arrêter à la production de disque, à l’avenir je vais proposer d’autres produits/services en rapport au son (ou autre).

7- La scène locale à Genève, ça dit quoi ? Quels artistes te font vibrer ?

De plus en plus d’artistes ou de crews font leur truc et affirment leurs délires, même si c’est pas toujours dans mon créneau je trouve ça clairement chanmé. Ça montre que y a un truc qui se passe autour de bassin du Lac Léman.

Nuts One, R2L (WTFCOUCOU & ARIS 1201), Sebb Bash, Gabba Boy, Androo & NS Kroo… Et bien sûr, à un autre niveau impossible de ne pas mentionner Superwak.

8- On peut te voir mixer où d’habitude ? (et quand on sera sorti.e.s du confinement ?)

Le Cabinet c’est le spot où je passe le plus régulièrement. Pour la rentrée, j’ai des trucs en préparation avec l’AMR aussi, ça me tient pas mal à coeur.  Sinon j’ai régulièrement des dates par ci par là, je vais de plus en plus faire des lives en mode beat set. Je passe en guest mix en radio aussi de temps en temps, du genre les “24h du Digging” sur Couleur 3.

9- La suite, tu l’appréhendes comment ? Des collabs à venir ou rêvées ?

Je prends mon temps pour bosser sur un vrai premier album que je vais faire presser en vinyle. Toujours sur Sconsolato, j’ai deux rééditions jazz prévues prochainement. 

Dans les artistes que je kiffe, j’aimerais grave bosser avec le #woofgod Limsa d’Aulnay, Infinit’, Dinos ou Prince Waly.

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