[EPIC OPUS N°2] Le jardin secret d’Annibale O.

Garden Magic Podcast, c’est le mix exclusif que le producteur genevois Annibale O. a offert à EPIC-Magazine en ce mois torride de juillet. Pour cette deuxième session OPUS, l’artiste nous emmène en exploration à travers son univers électronique genevois. Découvrez également l’entretien réalisé à l’occasion de son podcast.

Annibale O, peux-tu nous parler de tes débuts en tant que DJ ?

A la fin d’Artamis, le Shark était l’un des derniers espaces qui a repoussait l’échéance de fermeture. Les soirées là-bas étaient sublimes. Ça m’avait donné envie de me relancer dans la production (je faisais surtout du rap jusqu’en 2003). A force d’écouter de plus en plus de Chicago House avec mes potes, l’idée a muri. J’en ai parlé avec Lou45, un producteur affuté, et il m’a motivé ; j’ai réinstallé mon studio, et je me suis mis à produire des tracks. Pour le DJing, c’est en allant au Smart Bar à Chicago que j’ai eu un déclic.

Plutôt production ou mix ?

Production. Les raisons sont multiples et un peu triviales : produire c’est plus complexe, plus enrichissant. Quand tu fais écouter une de tes nouvelle tracks à des ami.es, ou à des gens du milieu, et que la musique que tu as créée transmet les bonnes sensations, c’est kiffant.

Mais le mix et la prod, dans la musique électronique, ça se complète vraiment bien, mieux que dans d’autres musique. Mixer ça t’oblige à digger des nouveaux titres sans cesse, et donc ça te permet de voir ce qui se fait ailleurs. Je collectionne les vinyles.

La scène genevoise, comment l’appréhendes-tu ?

Pour une ville de cette taille, Genève a depuis très longtemps scène de musique électronique riche (en termes de DJs, de producteurs, de soirées). Il y a eu un creux de quelques années à la fermeture d’Artamis, mais je trouve que la scène genevoise s’est beaucoup renouvelée. La création du Motel Campo y est pour quelque chose.

Je note par contre que le copinage a une place peut-être trop importante dans le bookings d’artistes. Parfois tu as l’impression que ça tourne un petit peu en rond, avec les mêmes têtes derrières les platines chaque semaine. Je pense qu’il y a aussi les effets de mode, et avec la prolifération incessante de DJs à l’heure actuelle, quand tu es programmateur, ça ne doit pas être facile de faire la part des choses tous les jours.

Des inspirations musicales à Genève ? Sinon quelle scène musicale te fait vibrer ?

Le monde de la nuit, et le champ des possibilités qu’il ouvre. Par exemple, débarquer dans une rave dans un endroit incongru, voir un/e DJ qui passe coup-sur-coup des perles de techno, de house, d’italo-disco, avec un public concentré. Pour les personnes qui pourraient m’inspirer localement, je dirais Crowdpleaser, Se-Te-Ve (avec qui je collabore pour le label Pace Keepin Records), DJ Reas, et mes compères du collectif Musique Maison.

A l’étranger, j’aime la scène de Detroit, et pour y être allé, je dirais que la musique là-bas est vécue d’une manière plus intense que chez nous. Chicago, Amsterdam et Berlin c’est aussi très bien !

Qu’est ce qui manque à Genève au niveau clubbing / musique électronique ?

Ce qui manque en 2019 à Genève, c’est les Wagons ! Un endroit magique, à l’accès libre, où Crowdpleaser mixait une à deux fois par mois en 2018. Ça avait vraiment redonné une couche de peinture fraîche à la scène underground. Pour certaines raisons, les Wagons ne sont pas exploités cette année, et c’est triste.

D’une manière plus générale, à Genève, la scène s’articule principalement autour du monde du club. En dehors des raves et de quelques évènements au Pachinko, au Pneu ou à la Cave 12, la scène plus underground a perdu un peu de terrain et ça me manque.

Tu viens de sortir un vinyle. Peux-tu nous en parler ?

C’est le deuxième vinyle qui sort sur un petit label que j’ai créé, Pace Keepin’ Records. Quatre titres produits à la maison. J’aime différents styles, et ça se ressent un peu sur ce projet : un titre de disco/funk house, un peu d’acid, un peu de techno. C’est distribué par Decks records, mais on le trouve aussi chez Bongo Joe, au Central Station, et sur discogs.

Ton mix pour EPIC-OPUS, que raconte-t-il ?

Le mix a été enregistré en peignoir dans mon salon un dimanche matin. Il reflète ce que j’aime écouter dans un itinéraire nocturne : après une baignade vers la buvette de la pointe de la Jonction, petite halte dans la grotte du Cabinet ; accostage au Motel Campo, et escalade périlleuse des escaliers du Pachinko.

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