Entrez dans La Niche

Découvrir des thématiques musicales pointues, présentées par des aficionados de la région. C’est ce que propose La Niche, au Pneu, au cœur de la Jonction. Des sessions d’écoute, racontées par des passioné·e·x·s dans un cadre intimiste et chaleureux dont la nouvelle saison commence demain soir. Présentation avec l’équipe qui gère le projet.

Salut la team, est-ce que vous pourriez vous présenter ?

On est trois passionné·e·x·s de musique, avec des goûts passablement différents, ce qui fait qu’on se complète bien : Djan, P-A et Nevena. On s’est rencontré·e·x·s il y a un certain temps, dans le cadre de Fréquence Banane (radio étudiante – antenne genevoise), pour laquelle on animait des émissions musicales. Depuis, on a chacun·e·x de notre côté pris part à la scène musicale et culturelle locale et on a eu envie de faire quelque chose ensemble, initialement Nevena et Djan, P-A nous ayant rejoint ensuite.

Qu’est-ce que La Niche ? Quel est le concept ?

L’idée derrière La Niche, c’est de proposer à d’autres passionné·e·x·s de présenter en public, dans un format à mi-chemin entre la conférence et la session d’écoute, la musique qui les fait vibrer, avec un angle thématique. Dans le but de sortir la musique des clubs pour lui donner une écoute plus attentive, et dans celui d’inclure également une musique peut-être moins « formatée » ou adaptée à être jouée dans les clubs. De plus et sans entrer dans le « c’était mieux avant » mais plutôt dans le « c’était différent avant », la manière dont on consomme la musique a quand même complètement changé depuis l’avènement du numérique. Il y a donc moins de contextualisation de la musique. Pas que ce soit forcément nécessaire, mais ça reste intéressant. Tous ces liens qui peuvent être faits entre les différents genres, mouvements, époques, espaces et que la Niche propose d’établir, d’une certaine manière.

Comment vous est venue l’idée de ce projet ?

Justement, on se disait que le format club, notamment, s’il offre la possibilité à de nombreuses musiques de s’y exposer, n’est pas toujours propice à la découverte et doit malgré tout répondre à des contraintes, en termes de fréquentation, de ce qui fait danser et venir le public. Par ailleurs, en club, les gens s’arrêtent souvent à l’émotion de la danse et à l’expérience sur le dancefloor. Le propos de la Niche c’est d’aller au-delà, en abordant si possible une présentation plus « musicologique » des morceaux : l’auteur·e·x, le contexte de création, les instruments, l’histoire du morceau, etc. Et donc de mettre des mots sur la musique.

Aussi, les goûts musicaux évoluent, suivent des tendances et certains styles vont être partout à un moment donné pour s’estomper ensuite et laisser la place à d’autres. On voulait s’affranchir de ces contraintes et donner un espace à la musique qui serait, pour l’occasion, appréciée autrement, dans un cadre « conférence » et public assis.

Attention, on n’est pas du tout en train de dire que d’autres n’ont pas cet objectif également, mais on le fait de façon peut-être plus didactique et naïve du fait de la liberté dont on bénéficie en étant hors de tout contexte de rentabilité, ce qui est lié à notre mode de fonctionnement et à notre structure. C’est bien sûr un privilège dont les professionnel·le·x·s ne jouissent pas forcément.

Vos sessions d’écoute donnent la parole à des artistes de Suisse romande. Quel est votre lien avec le local ? Est-ce une manière aussi pour vous de valoriser la scène culturelle d’ici ?

C’était clairement une volonté et un but en soi d’inviter des acteur·ice·x·s culturel·le·x·s de la région et de leur donner la parole. L’idée initiale c’était vraiment d’aller chercher les collections musicales de personnes du coin et de les écouter en parler. La scène est suffisamment foisonnante et variée pour qu’il ne soit pas nécessaire de faire venir du monde d’ailleurs. Et on est loin d’avoir fait le tour. Il y a encore tant de musiques à explorer et d’intervenant·e·x·s que l’on souhaite inviter.

La Niche existe depuis trois saisons, quels retours avez-vous reçu ?

On a effectivement fait trois saisons, la troisième s’étant malheureusement révélée plus courte en raison des circonstances que l’on connaît, mais on s’est un peu rattrapé en participant à BIG (Biennale Inannulable des espaces d’art de Genève) au mois de juillet dernier. Les retours sont généralement très positifs : il nous semble que les intervenant·e·x·s ont du plaisir à faire entendre à un public attentif des morceaux qu’iels aiment et qu’iels n’ont pas nécessairement la possibilité de jouer ailleurs qu’en privé, et le public à se laisser guider dans un univers sonore parfois totalement inconnu et qu’iels n’auraient peut-être pas décidé d’aller chercher spontanément, dans un autre contexte. 

Comment est-ce que l’on fait, sur des sujets très spécifiques comme ceux parfois présentés lors de vos évènements, pour justement sortir de la niche, et intéresser d’autres personnes ?

C’est sûr que ça reste généralement des musiques de niche, d’où le nom. Ceci étant dit, on souhaite justement faire découvrir ces musiques au plus grand nombre et non pas seulement à un public connaisseur. On pense avoir réussi à fidéliser et à intéresser un certain nombre de personnes qui viennent aux événements de la Niche précisément pour la découverte, qui nous font confiance, ainsi qu’aux personnes avec lesquelles on collabore.  L’idée c’est vraiment que les gens viennent un peu les yeux fermés et passent une heure, une heure trente à absorber une musique avec laquelle iels ne s’identifient pas nécessairement. Et de faire parfois des rencontres musicales sidérantes et mémorables. Car on est tous les trois persuadé·e·x·s que la musique a une importance et un rôle fondamental à jouer dans nos vies, dont elle compose une bande sonore indissociable, tant du quotidien que des grands événements.

Florence Halazy à La Niche.

Vos conférences traversent des thématiques très variées. Comment se passe la programmation ? Quelles sont les thématiques qui vous tiennent particulièrement à cœur et pourquoi ?

Parfois on pense à un style qu’on aimerait voir présenté, parfois d’abord aux intervenant·e·x·s, auxquel·le·x·s on donne aussi souvent carte blanche, une fois qu’on leur a présenté notre concept. On essaie d’avoir de la diversité, et de varier les lieux, les influences, de véritablement voyager à travers les époques. 

Vous revenez dès demain 21 septembre au Pneu. Qu’est-ce qui est prévu pour cette saison ? Est-ce qu’il y a des nouveautés ?

La première Niche de la saison débute dès 19h30 avec le Rap de Memphis, présenté par Cryptososo (Cringecore). Ensuite, le 19 octobre, ce sera Petit Bizet (Brazzaville Records) avec la Rumba congolaise. Ça se passera toujours au Pneu. Pas de grande nouveauté pour le moment, si ce n’est qu’on va devoir jongler avec les mesures sanitaires. Mais on se réjouit beaucoup de reprendre.

Quels sont vos autres projets ? 

On travaille actuellement avec un autre collectif sur de grands formats, toujours orientés conférences musicales mais avec des focus plus spécifiques sur la technique, le son, la science derrière la musique et avec une ouverture sur le live, notamment.

On avait également finalisé un concept de Niches un peu différentes qui devait se tenir trois ou quatre fois fois par an dans un autre lieu, à Genève, mais ça a dû être mis en stand-by en raison de la pandémie. 

Et on espère pouvoir reprogrammer notre Club Niche, qui devait initialement avoir lieu le 28 mars 2020 et qu’on a dû annuler pour cette même raison. On souhaitait fêter les saisons passées de La Niche avec, notamment, les ancien·ne·x·s participant·e·x·s qui s’alterneraient aux platines pour des sets courts et en lien avec les conférences données, avec également une création audiovisuelle par Introspektus & IDEM. Si les conditions sanitaires le permettent, ce sera peut-être pour 2022.

On a plein de projets et d’envies mais aussi un temps limité du fait de nos autres activités respectives.

Le rendez vous de la prochaine Niche est donc donné demain soir dès 19h30. Pour retrouver les podcasts des dernières sessions d’écoute, rendez-vous sur leur page Mixcloud. Pour suivre leur actualité, leur page Instagram.

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