[EPIC OMOT N°8] Garance Sallin en consonances aquatiques

Ce mois-ci, c’est la jeune autrice Garance Sallin qui s’empare de notre carte blanche littéraire. Un EPIC OMOT dans les eaux, pour découvrir une plume en devenir, férue de concours et aux projets de romans.

Qui es-tu et quel est ton parcours dans l’écriture ?

Je suis Garance Sallin, j’ai 22 ans et je suis actuellement en master de Français moderne à l’Université de Genève. J’écris depuis que j’ai pu le faire : petite, j’écrivais des histoires sur des pages que je pliais en deux et scotchais les unes aux autres pour former des livres. À 10 ans, je remporte le premier prix d’un concours littéraire organisé par la bibliothèque de Carouge, et cela m’a énormément encouragée à poursuivre sur cette voie. En 2018, ma 2e place ex aequo au PIJA marque mon 5e prix littéraire et ma première publication. Enfin, en août 2019, j’ai terminé la rédaction de mon premier roman et je suis actuellement à la recherche d’un éditeur.

Tu lis, dans ton EPIC OMOT, deux textes ayant des événements historiques comme centre. Quels sont les points de départ et inspirations de tes écrits ? Y a-t-il des différences entre une inspiration pour un texte court et une inspiration de roman ?

D’habitude, je n’aime pas particulièrement m’inspirer de l’histoire ou de l’actualité pour écrire. Ce sont plutôt des images, des situations, des concepts, des ambiances ou des personnalités qui m’inspirent. Parfois, c’est aussi une phrase ou un simple mot qui constitue le point de départ d’un texte. Les sources d’inspiration sont en effet différentes selon la forme et la longueur du texte : pour mon roman, j’ai réfléchi aux sujets et aux thèmes sur lesquels je voulais travailler et qu’il m’intéressait de développer, tandis qu’un texte court se prête mieux à un exercice moins narratif et centré sur un élément, une figure.

La pieuvre est un poème en prose parlant de ces temps de confinement. Est-ce que ton rapport à l’écriture, voire ton écriture, a changé en cette période ?

Malheureusement, je n’ai pas vraiment eu le temps d’écrire durant cette période, mais je me suis fait la réflexion que la plupart des histoires que racontent les textes que j’ai écrits jusqu’à présent n’auraient pas été possibles dans un monde en pleine pandémie, et que cela redéfinira sans doute non pas ma façon d’écrire, mais plutôt ma façon d’élaborer le monde que je décris, quand je me replongerai dans un gros projet. Pour l’instant, il me paraît très difficile, voire absurde, d’écrire sur « le monde d’avant », comme si rien n’avait eu lieu et n’était en train d’arriver, et je n’ai pas non plus envie d’écrire sur la pandémie. Sur le plan formel, le confinement a quand même eu un effet : je me suis essayée à la poésie, chose que je ne fais jamais. Enfin, concernant La Pieuvre, c’est différent : cela ne parle pas, du moins pas directement, de ces temps de confinement, mais en est plutôt le produit. Le fait de rester à la maison, les incertitudes et les angoisses générées par la situation, j’imagine que tout cela a laissé sa marque sur le texte.

On peut te retrouver dans le recueil du Prix Interrégional Jeunes Auteurs de 2018 avec Canicule. Peux-tu nous dire plus de cette expérience et de ce texte ?

Figurer parmi les lauréates du PIJA 2018 a été une immense fierté pour moi et représente une étape importante et marquante pour tout jeune auteur : une première publication. Je salue les opportunités et la visibilité qu’offre ce concours. L’expérience est très enrichissante, réjouissante et permet de faire de belles rencontres ! Mon texte, Canicule, est une nouvelle se déroulant en plein été dans un complexe hôtelier, où la chaleur et l’ennui pèsent très lourd sur la protagoniste, qui va assister à un phénomène dérangeant et mystérieux. On retrouve d’ailleurs, étrangement, des éléments qui rappellent la situation actuelle : une certaine forme d’épidémie et de confinement sont présents dans le texte.

Y a-t-il des lectures genevoises, ou romandes, qui ont influencé tes écrits et ton parcours ?

J’ai une très grande admiration pour le roman d’Elisa Shua Dusapin, Hiver à Sokcho. L’écriture est subtile et la dynamique entre les personnages est d’une justesse remarquable. C’est une œuvre très inspirante.

Travailles-tu sur un projet en ce moment ? Comment peut-on suivre ton travail ?

Je commence à travailler sur mon prochain roman. Rien de très concret pour l’instant, mais j’y réfléchis régulièrement et commence à noter quelques idées, quelques scènes. Je m’y mettrai certainement plus sérieusement durant l’été. Pour l’instant, on peut suivre mon travail sur mon compte Instagram (@garance.sallin), où je poste des extraits, des textes ou des lectures.

Ton EPIC OMOT, il raconte quoi ?

Il décrit plus qu’il ne raconte. Ce sont deux rencontres fictives : l’une avec une rivière en crue, l’autre avec une pieuvre. Deux « monstres » aquatiques, en quelque sorte. Deux ans les séparent, le motif de l’eau les rassemble. L’histoire, c’est au lecteur de se la raconter.

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