[EPIC OPUS N°37] FLOWERZ [JESSIFLY & LELOWOW]

© Drapeau Noir

Un OPUS, deux DJs et trois mix pour cette édition du mois de mars. Flowerzs, duo composé de Jessifly et Lelowow, présente leur univers commun, basé sur leur passion du reggaeton ainsi que leurs mix respectifs, hip-hop/trap pour l’une et électro pour l’autre. Discussion avec ces nouvelles arrivées sur la scène genevoise qui ont fait de l’amitié et de l’énergie féminine le moteur de leur projet.

Le retour de la musique latino

Quatre mois que Flowerz s’est constitué comme un duo de DJ : « Flowerz, c’est la contraction des deux noms sous lesquels on mixe, et ça colle aussi à ce qu’on veut dégager, avec un univers féminin et coloré », explique Jessifly. Quatre mois seulement, mais déjà des dates à L’Ecurie, à la Makhno, au Motel, à KZERN ou encore lors de la cérémonie d’ouverture d’Antigel, répondant à l’invitation d’Anita Kirppis. Un engouement qu’elles expliquent en partie par le grand retour de la musique latino : « Il y a clairement une vibe latino qui revient, qui commence à être hype, avec tous ces artistes comme Bad Bunny ou Karol G. Moi j’écoutais du reggaeton depuis petite, mais plutôt toute seule parce qu’il y avait un peu une mauvaise image de ce style ; c’est beaucoup plus décomplexé maintenant », explique Jessifly. Un sentiment partagé par Lelowow : « Ça fait un moment que j’ai l’impression que le reggaeton est revenu en force, mais un peu comme tout ce retour des styles des années 2000. Après, pour moi qui travaille à L’Ecurie, je me rends compte que ces dernières années il y a une proposition plus diverse dans la scène underground, où des soirées girly ont maintenant complètement leur place. »

Une réappropriation du reggaeton

Un style qui, malgré leur passion, leur a fait se poser pas mal de questions : « Au début, on était un peu parties sur un style dancehall, bouyon, shatta, et petit à petit on s’est rendu compte qu’on connectait vraiment à travers le reggaeton. Mais à travers ce style on est vraiment dans un esprit où on a envie que les femmes s’approprient le monde de la nuit et souvent, dans le reggaeton, on retrouve des sons assez sexy et c’est vrai que quand c’est un mec qui est derrière comme DJ, les femmes ont un peu plus de difficulté à danser sans qu’il y ait ce rapport de drague ou de sexualisation. Mais le fait de se le réapproprier renvoie aussi autre chose. Du coup on a ressenti que, quand on mixe, les filles sont devant et qu’elles se sentent à l’aise de danser. Il y a une énergie vraiment cool qui se développe », explique Jessifly, appuyée par Lelowow : « Ça reste un style où beaucoup d’artistes sont des mecs ; dans nos sets, on essaie aussi de sélectionner le plus possible des sons faits par des filles. »

La volonté de Flowerz de réappropriation de ce style s’inscrit pleinement dans leur conception du monde de la nuit : « Ça fait plaisir de voir qu’il y a de plus en plus en plus de filles qui prennent les commandes des soirées, ça donne vraiment une autre vibe. On a beaucoup d’amies autour de nous qui sont très motivées à apprendre à mixer et nous on a envie de partager. Dans notre première soirée à L’Ecurie on a proposé en première partie de la soirée un atelier mix : comme ça, les filles pouvaient venir tester le matos. Ça enlève déjà cette barrière qu’il y a autour de tout ce matériel qui peut être très impressionnant », développe Jessifly, qui, justement, a eu envie de s’associer à Lelowow pour casser ce stress de débuter dans le DJing.

Dans le même esprit, elles font partie du Pink Pussy Gang, « un collectif d’une vingtaine de femmes avec toutes des talents différents. Le concept est d’organiser des soirées de A à Z, c’est-à-dire qu’on s’approprie vraiment tout l’espace en faisant notre déco, nos cocktails, nos DJ sets, etc. Notre première soirée s’est déroulée à l’Ecurie et nous avons rendu tout l’espace vraiment girly rose paillettes shiny ! Ça a été un succès et évidemment les soirées pink pussy sont ouvertes à tous∙x∙tes tout en garantissant un espace de respect mutuel. La prochaine sera le 28 avril à Kzern. »

Solidaires et bien entourées

Le duo s’est formé suite à la première date de Jessifly, en B2B avec Chass333ur, lors de la clôture du concert d’Abi2Spee et Yung Tarpei à l’Ecurie : « Je commençais vraiment tout juste à mixer. Je m’entraînais au studio du Locados de Plan-Les-Ouates ; je leur ai proposé de donner des cours de mix pour les ados, principalement pour les filles, contre un accès au studio. » Après cette première date, l’association avec Lelowow s’est faite tout naturellement : « Moi ça faisait deux ans que j’avais commencé, avec mon frère et un pote à lui, mais j’avais un peu lâché le truc. En parler avec Jess m’a vraiment remotivée et donné un cadre, ça m’a permis de m’y mettre sérieusement. Et je trouve cool aussi de développer une amitié autour d’un projet que tu fais ensemble. Je ne veux pas faire des généralités mais j’ai toujours vu ça chez les mecs, le fait de se réunir pour faire du skate ou de la musique. Parfois, j’étais un peu frustrée de ne pas vivre la même chose. »

Ce qu’on trouve trop cool aussi c’est qu’on se rend compte que dans notre entourage il y a beaucoup de gens qui savent faire plein de choses : des affiches, de la photo, etc. Ça donne une force de dingue ! On peut vraiment créer des trucs super juste avec les personnes autour de nous. C’est aussi l’opportunité de faire des projets avec d’autres gens, de rencontrer d’autres univers, de connecter avec d’autres groupes de personnes.

Lelowow & Jessifly

Un soutien mutuel donc, qu’elles retrouvent également avec les autres DJs locales, en collaborant notamment avec Dem Gyalzzz. Mais si le duo fonctionne, Jessifly et Lelowow s’essaient de plus en plus à des moments solos dans leurs sets : « C’est plus stressant, mais on commence à se dire qu’on va essayer de faire des périodes de trente minutes de temps en temps toute seule, mais avec l’autre jamais très loin ! Parce que même si on se rejoint sur le reggaeton on a quand même des styles un peu différents : moi, je peux quand même pas mal tendre sur l’électronique et les remix, et Jess plutôt sur la trap ou le hip-hop », explique Lelowow. Des univers différents que l’on retrouve dans les trois mix proposés pour ce trente-septième OPUS avec un mix signé Flowerz 100% reggaeton/cumbiaton, un autre par Lelowow plus électronique mais où l’on retrouve les influences reggaeton chères au duo et, enfin, trente minutes hip-hop, trap et rap français par Jessifly.

© Drapeau Noir

Pour voir Jessifly et Lelolwow mixer, rendez-vous le 24.03 à la Makhno pour une soirée Flowerz, en compagnie de Dem Gyalzzz, puis pour le concert de R2L le 25.03 à KZERN et le 17.05 au Motel.

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