Les fragments de quatre histoires d’amour entre un homme et une femme dans les quatre villes où ils vivent : Tallinn, Thessalonique, Dublin et Séville. Les protagonistes sont les enfants d’une Europe en crise, crise aujourd’hui institutionnalisée qui s’immisce en parallèle aux crises personnelles. Sans jamais parvenir à se projeter dans l’avenir, ils sont forcés par des conditions extérieures qu’ils ne contrôlent pas toujours à ne rien faire, mais (au moins) ensemble. Etre à deux devient à la fois un échappatoire et un enfermement, une sécurité et une angoisse.
Les liens qui se tissent entre le privé et le politique sont au cœur du dernier documentaire du jeune réalisateur suisse Jan Gassmann, qui propose un ici une réflexion sur la possibilité d’une identité commune pour la nouvelle (et première) génération de l’union européenne. Une génération pour qui tout semble à la fois possible et impossible, qui se trouve en permanence dans un entre-deux, une zone vide, en attente, en dehors. Les fondements d’une société à laquelle on ne se sent pas appartenir ne sont plus valables et tout reste constamment ouvert, indécis : le couple, la carrière, les enfants, demain.
L’espoir se niche alors dans l’hypothèse que si l’on commence sa vie adulte avec moins d’illusions et d’utopies, l’on parviendra peut-être à construire quelque chose de plus durable, de plus juste et solidaire.
À voir aux Cinémas du Grütli
Mardi 20 décembre à 17h
Jeudi 22 décembre à 21h
Lundi 26 décembre à 21h
Europe, She Loves
réalisateur : Jan Gassmann
Documentaire, 1h40, 2016