Glimpse, le premier projet d’Aquarius Rockwell

Aquarius Rockwell. Derrière ce nom énigmatique se cache le projet solo de Max Herrmann, musicien passé par une formation d’ébéniste et de sculpture. Avec son premier album Glimpse, l’artiste surfe sur une vague R&B-funk accompagné d’une voix douce et feutrée, parfois en français, souvent en anglais. Rencontre.

Peux-tu te présenter en retraçant ton parcours musical ?

Petit, je faisais un peu de piano sous l’impulsion de mes parents, mais j’ai fini par arrêter. À l’époque, je fréquentais une maison de quartier près de chez moi. C’est là qu’un animateur, Mans, m’a fait découvrir le rap. C’est lui qui m’a montré pour la première fois un sampleur, comment créer des boucles, etc. À partir de là, je me suis lancé dans le rap et ai appris à intégrer le piano dans mes productions. J’ai également débuté la batterie, puis la guitare. Pour mes 16 ans, mes parents m’ont offert un sampler MPC (shout-out à eux !), et c’est là que j’ai commencé à faire des productions sur mon ordi en assemblant guitare, piano et percussions.

J’ai lu que tu avais fait des études en arts plastiques, pourquoi n’as-tu pas voulu étudier dans le domaine de la musique ? 

Bien que j’aie toujours été proche du monde des arts plastiques et de l’image en général, ma véritable envie depuis longtemps était de faire de la musique. Mais c’est plus effrayant de se lancer dans ce qui t’attire le plus, car il y a plus d’enjeux. Finalement, je vois que mon parcours m’apporte des outils précieux dans ma manière d’aborder la musique.

Tu es passé par l’Abri, où tu étais en résidence en 2019, comment évalues-tu l’importance de ce lieu dans ton parcours ? Et de manière générale pour la carrière de jeunes artistes comme toi ?

Cela a été un élément décisif dans mon parcours. En 2019, je revenais à Genève après trois années de Bachelor passées à Bruxelles. J’ai vu que l’Abri proposait des résidences, j’ai postulé et j’ai eu la chance d’être pris. C’est là-bas que j’ai ressenti cette envie profonde de faire de la musique. Et comme il y avait un studio d’enregistrement avec du super matos, j’ai pu mener mon projet musical en ayant le temps et en me sentant légitime de le faire. 

Je trouve leur approche très pertinente, ils te laissent le temps de travailler, sans demander des résultats immédiats. Tu n’as pas cette pression comme quand tu fais par exemple une résidence et que tu as deux semaines pour aboutir à quelque chose. À l’Abri, on est dans la longue durée, et tu peux utiliser les lieux presque entièrement à ta guise.

Revenons à ta musique. Tu es parti du rap, mais tu vogues actuellement plus entre le R&B et le funk. Comment as-tu atterri là ?

Avec le rap, je suis assez vite arrivé à quelque chose de très codifié, quelque chose de limitant pour ma création. Personnellement, contrairement à ce qui se fait en majorité dans le rap actuel, je préfère laisser plus de place à la mélodie dans mes créations et tenter des structures un peu plus expérimentales. J’ai voulu essayer de nouvelles choses en me dirigeant vers d’autres styles.

Tu racontes quoi avec ton dernier album Glimspe ?

Comme son nom l’indique, Glimpse, c’est un coup d’œil dans mon univers. Avec cet album, j’ai trouvé ma « voix » : j’ai appris à l’accepter, à la poser d’une certaine manière et à l’apprivoiser. Publier mes propres morceaux fut un cap difficile à passer pour moi, mais j’ai enfin atteint le stade où j’ai l’impression de faire de la musique qui me ressemble et que je suis fier de montrer.

Comment as-tu appréhendé le live, après avoir passé pas mal de temps en studio pour Glimpse ?

Autant je suis à l’aise en studio, autant la scène est un nouveau terrain pour moi ! En live, tu ne disposes pas de 50 pistes comme c’est le cas en studio. Mes morceaux doivent donc être adaptés pour être joués dans ces conditions. Pour jouer les morceaux du projet en live, on est trois sur scène : un bassiste, Lucien, un synthé, Marius (mon frère), et moi à la guitare et au chant. J’ai fait le vernissage de l’album à l’Abri en juin, avec en deuxième partie on a joué avec Scuba Club, le projet collectif dont je fais partie. Et pour la suite, des concerts se profilent, mais je n’ai pas encore de dates posées.

Pour terminer, quelles sont tes trois musiques du moment ?

1) Hubert Lenoir – Octembre (feat. Bonnie Banane)

2) Childish Gambino – Flight of the Navigator

3) Makala – Gurlz Tower

Retrouvez Aquarius Rockwell sur Bandcamp !

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