Le Zoo 3.0

©Claire Dubsk

Avec son week-end de reopening et les premières soirées de 2022-2023, le Zoo a annoncé la couleur : la saison sera axée sur la valorisation de la scène locale, la pluridisciplinarité et l’inclusivité. Présentation de la programmation à venir et des nouveautés proposées par le lieu.

Malgré ses 22 ans d’existence, le Zoo, club mythique de l’Usine ne s’endort pas sur ses lauriers et se remet perpétuellement en question afin de proposer aux Genevois·e·x·s une expérience de la fête sans cesse renouvelée. Pour cette saison qui débute, les maîtres-mots de la nouvelle équipe de permanent·e·x·s sont fête libre, inclusive et autogérée. Cette année, considérée comme charnière par ses membres, les réflexions de l’équipe ont tourné autour de la scénographie, de la programmation et de l’expérience du public.

Une fête safe et accessible

Ce n’est pas un secret, le monde de la vie nocturne a dû faire face à de nombreuses problématiques ces dernières années. Entre problèmes de sécurité, cohabitation difficile des publics et critique du business de la fête dans un contexte post-Covid économiquement difficile pour les lieux culturels, pas facile de faire des propositions répondant à toutes les attentes. Le Zoo en a donc fait le point central de sa réflexion pour la saison à venir, afin d’offrir à son public une fête plus saine, safe et inclusive. Dans cette optique, le Zoo expérimente plusieurs dispositifs : renouvellement des équipes de sécurité, qui deviennent entièrement paritaires, formation auprès d’associations comme WeCanDanceIt ou Nuits Blanche, sensibilisation de son staff et de son public autour de thématiques telles que la réduction des risques, la prévention, la transidentité ou encore le respect des équipes. Briefing à l’entrée, affichage à l’intérieur et équipe réactive au moindre problème rendent concrètes ces propositions.

L’accessibilité à la fête est également un axe de réflexion fondamental pour les équipes du Zoo. Dans une volonté de démocratisation de la culture, le Zoo s’engage à proposer des prix raisonnables afin de ne discriminer personne et de permettre au plus grand nombre de découvrir la culture électronique, qu’elle soit locale ou internationale. Au-delà de l’effort tarifaire, c’est un véritable projet de soutien à à cette culture que le Zoo veut mettre en place, en amorçant une réflexion autour de ses métiers et des artistes : partenariats, workshops, résidences, etc. Un programme qui témoigne d’une volonté du Zoo de sortir de la seule case de club afin de prendre une place d’espace culturel majeur et de s’ériger en défenseur de la culture électronique.

Programmation : un engagement pour la valorisation de la scène locale  

La mise en avant des artistes locaux·les·x et émergent·e·x·s et la promotion de la diversité de la scène électronique, c’est la ligne de conduite principale de l’équipe du Zoo. Sans oublier de glisser dans la line-up des grands noms de la scène internationale, la programmation de cette saison se veut essentiellement tirée du sérail genevois. Pour un avant-goût de ce qui vous attend dans le club de l’Usine cette année, coup de projecteur sur les artistes locaux·ales·x mis·e·x·s en avant lors des dates de septembre, représentatif·ve·x·s de la programmation entre musiques extrêmes et classiques du genre électronique que veut porter le Zoo cette saison.

©ClaireDubsk

Première date à noter dans vos agendas, la soirée Explicit Consent par Cringecore, le collectif genevois qui fait aussi bien dans la soirée ambient aux Bains des Pâquis que dans la techno hardcore. C’est d’ailleurs de ce côté-là que la line-up penche pour cette soirée du 7 septembre. Symbolique de la volonté de mixer scène internationale et scène locale, les fondatrices Cryptososo et Anesthesia se produiront aux côtés de la Danoise Ida Engelhardt et de Legit Girl co-fondatrice du label parisien Last Love Records. Fast techno, trance et gabber pour une veille de jeûne genevois efficace.

Changement d’ambiance le 16 septembre avec une soirée sous la curation de Carac Records, label genevois orienté house, qui invitera le Zurichois Quinzy à l’occasion de la sortie sur le label de son EP Not Only House. Tout est dans le titre. Gros week-end de prévu donc, puisque dès le lendemain, c’est la Lausannoise Rōse, habituée des closing sets du Zoo, qui viendra clore une soirée indus animée par Trym.

« Talking less, hearing more » si ça vous dit quelque chose c’est que vous connaissez Otium District. S’il ne vous dit rien, le concept est simple : Otium réunit ce qui se fait de mieux sur la scène locale techno. Pour leur soirée au Zoo le vendredi 23 septembre, Otium envoie deux de ses membres, wav_909 et Danses Macabres, pour une soirée hard techno durant laquelle il sera aussi l’occasion d’écouter le DJ et producteur berlinois Keepsakes.

Enfin, le dernier week-end de septembre sera l’occasion de découvrir Mindfunk lors de la soirée Spectrum consacrée à la drum’n’bass et la neurofunk.

Une programmation éclectique donc, visant à représenter un maximum de courants, de la soirée disco à la scène rave, afin de s’adresser à un public plus large et offrir des line-up qui sortent des soirées clubbing attendues. Au-delà de la programmation, c’est toute la formule Zoo qui est ainsi en train d’être repensée en testant de nouveaux concepts, tels que des ouvertures le jeudi, des formats after, de nouveaux horaires, des collaborations avec les autres collectifs de l’Usine et autres lieux genevois, etc.

Une programmation portée par un effort scénographique

Le Zoo l’a bien compris, une soirée réussie ce n’est pas seulement une line-up de qualité, mais aussi une expérience à part entière. Pour cela, l’effort est mis sur la scénographie, afin de proposer une immersion complète. Pas une nouveauté mais un retour aux sources, étant donné que le Zoo a toujours été une tête chercheuse en termes de scénographie, notamment en ayant été le lieu d’expérimentation des créateur·rice·x·s de MadMapper. Pour cette saison, le lieu veut donc renouer avec ses origines et son statut d’espace pionnier du vijing et du mapping. Pour cela, là encore, l’accent est mis sur la pluridisciplinarité en proposant à diverses spécialités des arts visuels de collaborer. Se succèderont ainsi des designers, peintres, bédéistes ou vidéastes, sous forme de résidences, qui permettront au lieu de profiter d’une scénographie renouvelée chaque mois. Nouveaux équipements et parc de lumière renouvelé, pour une expérience du Zoo 3.0.

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